Par Christian Lescureux
Né le 21 novembre 1907 à Courcelles-les-Lens (Pas-de-Calais), fusillé le 5 mai 1943 à Arras (Pas-de-Calais) ; ouvrier houilleur ; militant communiste ; résistant au sein des FTPF.
Fils de Florimond Lombaerts, maçon, sujet belge, et de Augustine Miquet, ménagère, Augustin Lombarets s’était marié le 18 septembre 1933 à Courcelles-les-Lens avec Bertha Naelten et était père de deux enfants. Houilleur à la fosse 7 des mines de l’Escarpelle, il était domicilié à Courcelles-les-Lens. Il fut réformé 100% de la Première Guerre mondiale,
Avant-guerre, il était membre de la cellule d’entreprise communiste de la fosse 7 des mines de l’Escarpelle. Militant convaincu, à la tête des mouvements de grève et de toutes les manifestations, Augustin Lombarets était réputé dangereux pour l’ordre public par les services de police.
En 1935, candidat aux élections municipales à Courcelles-les-Lens avec la liste Bloc ouvrier et paysan, il ne fut pas élu.
La dissolution du Parti communiste ne mit pas fin à son activité politique. Au début de décembre 1941, avec Auguste Goguillon, autre militant ardent, il décida de prendre la fuite et de vivre dans l’illégalité, entraînant avec lui Marcel Ledent et Émile Régnier.
Arrêté le 25 novembre 1941 par la police mobile spéciale de Lille à la recherche d’explosifs, Augustin Lombaerts fut emmené au commissariat d’Hénin-Liétard et battu à coups de poings et avec une matraque, sans avouer. Il fut ensuite conduit à Loos pour être confronté à "Michel" et "Laurent" qui déclarèrent qu’il leur avait prêté un revolver pour "le coup de Beaumont et que c’était chez moi que la poudre était cachée". Transféré au commissariat central de Lille, il profita de l’attention portée à un clochard et du geste de deux agents qui l’installèrent dans une pièce chauffée donnant sur la rue, Après avoir accepté du café et de l’alcool proposé par les agents, à la surprise des quatre policiers présents, il sauta sur la porte et s’évada à 7h30 du matin. Il gagna Flers profitant du brouillard. Il reprit contact avec ses "copains" qui semblent être des résistants communistes et fit un rapport de deux pages pour ses chefs, signé Gurtin. Ce document fut par la suite saisi par la police.
Les deux gardiens de la paix auxiliaires qui avaient permis son évasion furent révoqués et le brigadier-chef sanctionné de deux ans de retard dans l’avancement.
Arrêté à nouveau par la police mobile de Lille au début de l’année 1943 ou par la police française le 4 septembre 1942 à Beuvry (selon les sources), il a révélé qu’il était responsable militaire régional de l’organisation FTP et il reconnut avoir participé à de nombreuses attaques à main armée : cambriolages des mairies de Camblain-Châtelain, Houdain, Beuvry, Barlin, Mazingarbe, Burbure, Montigny en Gohelle (mars-avril 1942), attaque de la cantine allemande de Bruay-en-Artois et attaque d’une ferme à Lillers ainsi qu’à des sabotages (de la voie ferrée Lens-Douai à Leforest, sabotage de la Centrale électrique de Haisnes-la-Bassée ; du Pont suspendu d’Auby et des écluses de Cuincy ; sabotage de la Centrale électrique de Lillers). De plus, il fut accusé de détenir de la dynamite volée le 29 septembre 1941 à la poudrière des mines de Dourges à Beaumont en Artois dont il se servait pour ses sabotages.
Condamné à mort le 16 avril 1943 par le tribunal militaire d’Arras (OFK 670), pour provocations et aspirations bolchevistes, Augustin Lombarets a été fusillé le 5 mai 1943 à 19 h 27, dans les fossés de la citadelle d’Arras.
Par Christian Lescureux
SOURCES :DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5022/1 et 51 J/6. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit., p. 236, 243. – Mémorial des fusillés d’Arras. – Notes de Francis Calvet, BiMOI, Arch. Dép. Nord, COTE : 1874 W 143 (dossier 4511). — État civil.