DEPEAUX Edmond, François

Par Jean-Paul Nicolas

Né le 7 juillet 1887 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé le 4 novembre 1941 à Grand-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; rentier.

Il était le fils de François Depeaux , négociant , et d’Eugénie Decap , sans profession. Célibataire, fortuné, Edmond Depeaux habitait à Rouen, 47, avenue du Mont-Riboudet ; il avait gardé quelques armes blanches, un fusil, trois revolvers et quatre-vingt-dix cartouches. Il fut dénoncé par sa cuisinière qui avait fait un usage frauduleux de tickets d’alimentation et à qui il avait fait des remontrances avant de la renvoyer. Pour se venger, elle le dénonça. Edmond Depeaux était une notabilité de Rouen. Son père, François, grand amateur d’art, légua, en 1909, au musée des Beaux-Arts de Rouen la « collection Depeaux » composée de cinquante-trois toiles de peintres impressionnistes.
L’abbé Bellamy de Rouen, qui accompagnait les fusillés du stand de tir du Madrillet, signala que dans les geôles allemandes du palais de justice, Edmond Depeaux aurait déclaré : « Je n’ai rien fait. » Il fut condamné à mort pour détention d’armes par le tribunal militaire allemand de Rouen (FK 517) le 28 octobre 1941.
Son avocat Me Naegelé tenta d’intercéder auprès des autorités allemandes, mais en vain. Jusqu’au dernier moment le condamné espéra échapper à l’exécution. Conduit sur les lieux le matin du 4 novembre, il vit son exécution retardée d’une heure, le poteau d’exécution avait disparu. Ignorant la cause de cette attente, il insistait auprès de l’abbé : « Vous voyez, vous voyez, ``Ils’’ téléphonent à Paris !... » Il avait mis un espoir suprême et dérisoire dans le tribunal militaire de Saint-Germain-en-Laye qu’il pensait tout puissant.
Lieux d’exécution et de mémoire voir à Stand de tir du Madrillet

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157985, notice DEPEAUX Edmond, François par Jean-Paul Nicolas, version mise en ligne le 11 mars 2015, dernière modification le 29 septembre 2022.

Par Jean-Paul Nicolas

SOURCES : SHD-AVCC, Caen. – Collectif, Le palais de justice de Rouen, chap. 9, « Les Fusillés des Pas-Perdus » par Adrien Renaudin (qui se réfère aux écrits de l’abbé Bellamy), 1977. — Un site consacré au père d’Edmond, François Depeaux : http://www.francois-depeaux.fr/ par Marc-Henri Tellier, Historien de l’art diplômé à la Sorbonne (Paris-I). Lauréat de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen. Expert en tableaux, dessins et sculptures des XIXe et XXe siècles.

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