Par Christian Lescureux
Né le 19 février 1892 à Frévent (Pas-de-Calais), fusillé le 13 septembre 1943 à Arras (Pas-de-Calais) ; ouvrier en lin puis mineur ; militant communiste ; résistant au sein des FTPF.
Fils de Jean Robert et de Juliette (née Mercier), Henri Robert se maria le 17 mars 1922 avec Marthe (née Deloffre de Roeux). Le couple eut une fille en 1923. Henri Robert était domicilié à Roeux (Pas-de-Calais) au 14 rue de Plouvain qui porte aujourd’hui son nom.
Ouvrier en lin, il travailla ensuite chez Humez à Roeux puis fut mineur à Drocourt.
Ancien combattant de la guerre 1914-1918, titulaire de la Croix de guerre avec citation, il devint mineur à la compagnie de Liévin. Membre de la cellule communiste de Roeux, il fut élu au conseil municipal de sa ville le 27 mai 1934. Henri Robert a cessé le travail pour la journée révolutionnaire du 5 février 1930 et du 30 mars au 4 avril 1931, pour la grève unitaire des mineurs.
Il fut arrêté le 9 octobre 1941 et détenu à la maison d’arrêt Saint-Nicaise à Arras pour avoir tracé la faucille et le marteau sous un pont. Jugé le 4 novembre par le tribunal correctionnel d’Arras, il fut condamné à huit mois de prison, qu’il purgea à Loos-lès-Lille (Nord).
Illégal, recherché par la police, pour avoir hébergé de nombreux résistants, Henri Robert fut arrêté une seconde fois, le 28 juillet 1943, pour « encouragements aux aspirations bolchevistes, aide à l’ennemi et détention d’armes ».
Il fut jugé pour avoir hébergé le "terroriste" Jean Lefèbvre, illégal recherché par les services de police. Celui-ci fut tué, et plusieurs policiers allemands blessés au cours de l’assaut au fusil-mitrailleur et à la grenade donné par les importantes forces de la police allemande (Geheimfeldpolizei) qui avaient cerné le baraquement d’Henri Robert. On découvrit en outre chez ce membre des FTPF une mitraillette et un fusil de guerre.
Julien Hapiot écrit dans une lettre du 27 août 1943 : « Un brave camarade de Roeux, Robert Henri, a été condamné à mort ce matin, pour avoir hébergé un courageux partisan. Son attitude est exemplaire ; je lui fait repasser les couplets de la Marseillaise, car c’est au chant de nos aïeux que nous irons au poteau d’exécution. »
Henri Robert fut en effet condamné à mort le 26 août 1943 par le tribunal militaire allemand d’Arras (OFK 670). Il a été fusillé le 13 septembre 1943 à 18 h 20 dans les fossés de la citadelle d’Arras.
Antoinette Robert*, la fille d’Henri Robert, âgée de dix-neuf ans, a été également arrêtée, détenue à la maison d’arrêt de Loos-lès-Lille, puis déportée le 27 octobre 1943 à la prison de Waldheim ; elle ne revint pas des camps.
Le corps de Henri Robert repose au cimetière communal de Roeux. Une plaque à sa mémoire figure sur le mur des fusillés à Arras.
Il fut déclaré Mort pour la France.
Par Christian Lescureux
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Pas-de-Calais, M5022/1, 51 J/6. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit., p. 241. – Jacques Estager, Ami, entends-tu, Messidor/Éd. Sociales, Paris 1986, p. 142-143, 151. – Mémorial des fusillés d’Arras. — Lettres de fusillés, Éditions France d’abord, 1946, p. 111. — Site officiel de la commune de Roeux, notice par Jean-Jacques Calis.