BARTHÉLÉMY Fernand, Jacques, Joseph

Par Jean Lorcin, Claude Pennetier

Né le 27 février 1924 à Firminy (Loire), mort le 9 novembre 1986 à Villars (Loire) ; mineur ; résistant, FTP du camp Wodli, déporté ; secrétaire la fédération communiste de la Loire (1950-1954) ; membre suppléant du comité central du PCF 1950-1954.

[Coll. privée de la famille Barthélémy]

Mineur des Houillères de la Loire, au Puits Flottard, au Chambon-Feugerolles (Loire) depuis août 1938, Fernand Barthélémy adhéra au Parti communiste en 1941 et milita pendant l’Occupation avec Joseph Sanguedolce*. Il participa aux mouvements de grève des mineurs sous l’Occupation. Entré aux FTP comme chef de groupe en mars 1943, arrêté en octobre 1943 à Yssingeaux (Haute-Loire), évadé de la gendarmerie, il rejoignit le camp Wodli et fut lieutenant FTP sous le nom de Guy. Recruteur dans l’Allier à partir de janvier 1944, il fut arrêté le 21 mars 1944 à Saint-Pourcain-sur-Sioule et interné à Compiègne, puis fut déporté en Allemagne, à Dachau, par le convoi du 18 juin 1944. Il fut libéré à Allach et rapatrié le 5 juin 1945.

Son action pendant à la grande grève des mineurs de novembre 1948 lui valut d’être condamné à quatre mois de prison ferme et 10 000 francs d’amende. Il quitta alors la mine fin 1948 et fut un temps permanent communiste. Le congrès de la Fédération régionale des mineurs CGT, réuni début 1949 après l’échec de cette grève pour « réorganiser les syndicats avec de nouveaux militants » et « remplacer les mineurs emprisonnés et licenciés, à la tête des organisations » (Joseph Sanguedolce, Le Chant de l’alouette ; Parti pris pour la vie. L’aventure des hommes, op. cit., p. 189), l’élut secrétaire, sous la houlette du nouveau secrétaire général, Joseph Sanguedolce. À la différence de celui-ci, Fernand Barthélémy joua un rôle plus politique que syndical. Auréolé par son passé de mineur et de résistant déporté, il était secrétaire de la Fédération du Parti communiste de la Loire en 1950-1954.

Son élection comme membre suppléant du comité central du PCF en avril 1950, au congrès de Gennevilliers, et son départ dès le congrès d’Ivry-sur-Seine, en juin 1954 peuvent surprendre. Son nom disparut du comité fédéral en 1956, sans explication. L’élection semble se situer dans la volonté de renouvellement des instances dirigeantes du PCF par des militants régionaux issus des grèves. Mais c’est Joseph Sanguedolce, élu en même temps au comité central, qui assura la continuité de la présence des mineurs de la Loire. Charles Fiterman évoqua son court passage à la direction dans Profession de foi, sans citer son nom (p. 42) : « Il y avait au seine de la direction départementale un jeune ouvrier mineur qui n’exerçait plus son métier pour avoir été licencié après les grèves de 1948. Un "bon camarade", dont les talents n’avaient pas impresionné ceux qui l’entouraient. Qu’importe, il était ouvrier. Sur une chaude recommandation du secrétaire général du parti lui-même, nous a-t-on dit, il fut "bombardé" secrétaire de la fédération. malheureusement il n’avait pas la "pointure", le potentiel intellectuel et psychique nécessaire […]. Il a "pété les plombs" »

Toujours membre du Parti communiste, Fernand Barthélémy travailla dans les Travaux publics (société SNRO), puis dans la métallurgie, et à nouveau chez SNRO jusqu’à sa cessation d’activité en 1972. Invalide pensionné, en mauvaise santé depuis son retour des camps, il finit ses jours à Villars où il restait militant de base de la CGT. Il vivait depuis 1981 avec Jeanine Barthélémy qu’il épousa quelques mois avant son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15814, notice BARTHÉLÉMY Fernand, Jacques, Joseph par Jean Lorcin, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 22 février 2021.

Par Jean Lorcin, Claude Pennetier

[Coll. privée de la famille Barthélémy]

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Archives de l’Institut d’histoire sociale CGT de la Loire (renseignements communiqués par Claude Cherrier). — Joseph Sanguedolce, Parti pris pour la vie. L’aventure des Hommes, préface de Louis Viannet, VO Éditions, 1993, (coll. « Horizon syndical »), 1993, 12+279 p. — Mémorial de la déportation, op. cit. — Conversations de Claude Pennetier avec Jeanine Barthélémy et documents fournis. — État civil de Firminy.

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