BARTHÉLEMY Victor

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 21 juillet 1906 à Ajaccio (Corse) ; militant communiste des Alpes-Maritimes, du Var et des Bouches-du-Rhône ; permanent du Secours rouge international, il rejoint le Parti populaire français en 1936 et en devient secrétaire général en 1939.

Petit-fils d’un républicain du Var déporté en Algérie après le coup d’État du 2 décembre 1851 et fils d’un militant socialiste, Victor Barthélemy fut élevé en Corse puis dans le Var. Son père « avait salué les réunions de Zimmerwald et Kienthal et il avait frémi du peu que l’on pouvait savoir des mutineries du front, et de leur répression. Il avait crié de joie à l’annonce de la révolution de février 1917 qui abattait l’autocratie tsariste. Et à peine installé dans son village, il hurla littéralement son enthousiasme lorsque la révolution d’Octobre donna la pouvoir aux ouvriers et aux paysans de Russie » (V. Barthélemy, op. cit., p. 15).
Élève au lycée Mignet d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Victor fréquenta d’abord les milieux monarchistes mais, devenu employé, il adhéra au Parti communiste à la fin de l’année 1925. Duisabou lui proposa bientôt d’être responsable rétribué de l’école régionale communiste de Marseille. Les militants locaux le déléguèrent au congrès national de Lille (20 au 20 juin 1926), à l’issue duquel Dupont lui demanda de le seconder au Secours rouge international (SRI). Il fut admis à suivre un stage de trois semaines à l’école communiste de Bobigny, puis en Belgique, à Bruxelles. Réformé par l’armée Barthélemy reprit ses activités militantes dans le Var et les Bouches-du-Rhône. Au printemps 1928, lui-même et trois autres militants de la région méditerranéenne furent désignés pour effectuer un stage à Moscou. « Je n’ai rien vu en Russie qui pût alimenter un doute quelconque » écrira-t-il plus tard (op. cit., p. 41). De retour en France au début de l’été 1928, il travailla pour l’Internationale, sous les ordres d’Ercoli, et effectua des missions clandestines en Espagne et en Italie. Il rendait compte de ses activités à la « centrale de Bruxelles ». Il ne suivit pas Jacques Doriot exclu du Parti communiste en juin 1934 mais, persuadé que l’Internationale communiste accumulait les erreurs, il était impressionné par la réussite du fascisme : « 1935 me trouvait dans cet état d’esprit. La tentation n’était peut-être que la conséquence d’un moment de découragement. J’avais voulu comprendre les raisons des échecs de l’Internationale, j’avais abouti à une justification du fascisme, à la reconnaissance de son authenticité révolutionnaire » (op. cit., 70-71).
Il adhéra au Parti populaire français de Jacques Doriot le 28 juin 1936 et assura le secrétariat de la Fédération niçoise à partir d’octobre, avant de gravir les différents échelons de la hiérarchie du Parti : membre du comité central (novembre 1936), du bureau politique (1938), secrétaire général du parti (décembre 1939), représentant du PPF au Comité pour le Parti unique (août 1940), dirigeant à Marseille du PPF pour la zone non occupée et l’Afrique du Nord, secrétaire général pour les deux zones (1941-1944). Il fit partie du comité central de la LVF. Barthélemy quitta Paris le 6 août 1944 pour l’Allemagne puis l’Italie où il fut arrêté le 2 mai 1945 et remis entre les mains des autorités françaises.
Il participa par la suite à la fondation du Mouvement social européen (1950), du Front national pour l’Algérie française (1960) et du Comité national Tixier-Vignancour (1 964).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15818, notice BARTHÉLEMY Victor par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 1er juin 2021.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Victor Barthélemy, Du communisme au fascisme : l’histoire d’un engagement politique, Paris, Albin Michel, 1978. — Henry Coston, Dictionnaire de la politique française, Paris, 1967.

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