PERDRIEL Jean-Charles

Par Pierre Petremann

Né le 14 mars 1935 à Dourges (Pas-de-Calais) ; professeur d’histoire-géographie ; militant syndicaliste du SNES, membre de la CA nationale (1966-1981), secrétaire de la section académique de Toulouse (1975-1981).

Jean-Charles Perdriel
Jean-Charles Perdriel
Congrès SNES 1971 (coll. IRHSES

Fils unique d’un père employé de jour des Houillères nationales, comme son grand-père paternel employé à la Compagnie des mines, Jean-Charles Perdriel fut élevé dans la tradition catholique familiale. Après l’école communale, il fit ses études secondaires au petit séminaire de Bouvigny (Pas-de-Calais) et obtint le baccalauréat série philosophie. Il entra ensuite en classe préparatoire à l’École normale supérieure de Saint-Cloud au lycée Faidherbe de Lille. C’est alors qu’il prit vraiment goût à l’histoire-géographie et alla préparer une licence de géographie à la Faculté des Lettres de Lille. Reçu au certificat d’aptitude au professorat du second degré d’histoire-géographie en 1960, il effectua son stage au centre pédagogique régional de Lille en 1960-1961 et fut nommé professeur certifié au lycée de Liévin (Pas-de-Calais) à la rentrée scolaire 1960.

Il avait épousé (à la mairie de Toulouse et à l’église), le 24 décembre 1959, Claude Moultson, qui devint professeur d’éducation physique, avec qui il eut deux filles qui ne furent pas baptisées (l’une est devenue inspectrice principale des impôts, l’autre attachée d’administration), et dont il divorça en 1996, sans se remarier depuis.

En 1962-1963, Jean-Charles Perdriel effectua son service militaire au 43e Régiment d’infanterie de Lille ; il ne fut pas envoyé en Algérie en raison de sa situation d’homme marié, et termina son service au grade de sergent. À son retour à la vie civile, il fut nommé au lycée de Castres (Tarn). En 1968, il fut muté, à sa demande, au collège puis au lycée Fermat de Toulouse (Haute-Garonne) où il resta jusqu’à sa retraite en 1995.

Syndiqué dès sa première année d’enseignement au Syndicat national de l’enseignement secondaire au lycée de Liévin dans une section locale (S1) très majoritairement en faveur de la liste « B » (la secrétaire était Liliane Denis, il était le trésorier), il s’engagea toujours un peu plus dans le syndicalisme enseignant à son retour du service militaire. De 1964 à 1966, il fut secrétaire du S1 du lycée de Castres ; puis dans le nouveau SNES (classique, moderne, technique), il devint membre de la commission administrative puis du bureau de la section académique (S3) de Toulouse au titre de la section départementale du Tarn. En 1966, il entra à la commission administrative nationale sur la liste B « Unité et Action » comme suppléant de Philippe Capelle alors secrétaire général du S3. Il signa dès cette époque de nombreux articles dans le bulletin syndical académique, en particulier sur la réforme de l’enseignement, ce qui lui valut d’être nommé en 1967 secrétaire pédagogique adjoint, chargé des CES.

Installé à Toulouse à partir de la rentrée 1968, il fut secrétaire du S1 du lycée Pierre de Fermat jusqu’en 1973, puis secrétaire de la section départementale (S2) de Haute-Garonne, de 1973 à 1975. À partir de 1971, il fut responsable du bulletin syndical dans lequel ses articles de fond sur la FEN, les courants de pensée et la nécessité de l’action intersyndicale commencèrent à asseoir son autorité. Secrétaire général adjoint en 1973, il succéda en 1975 à Robert Romeu* comme secrétaire général du S3 de Toulouse, responsabilité qu’il occupa jusqu’en 1981. Il était en même temps devenu membre titulaire de la CA nationale de 1969 à 1981. Il s’était affirmé comme un des secrétaires de S3 les plus écoutés au plan national. Il décida cependant, à 46 ans, de laisser la place à d’autres militant(e)s.

Plutôt spécialiste au départ des questions corporatives dans la section académique, ses responsabilités l’amenèrent à porter attention à tous les sujets dont le syndicat s’occupa. Il rédigea notamment une lettre ouverte à André Henry à l’occasion du congrès fédéral de Toulouse de 1980 sur l’avenir de la FEN. Ses compétences, son sens de l’écoute, sa modestie lui permirent d’acquérir une grande autorité dans le S3, qui fut nécessaire aussi bien pour faire face à la virulence des interventions des militants de l’École émancipée et d’UID que des tensions internes dans la majorité U-A.

Son absence d’attache partisane le servit certainement dans ces tâches. En effet, après un très bref passage au PSU (1967-1968), il refusa toujours d’adhérer à un parti politique, tout en étant partisan de l’union de la gauche. Mais il était avant tout attaché à l’indépendance syndicale et, en 1981, dans son éditorial du bulletin syndical, il justifia le refus de la section académique du SNES de donner des consignes de vote lors du premier tour de l’élection présidentielle.

Il abandonna ses responsabilités à la fois par lassitude, en raison des fréquents déplacements à Paris, mais surtout à cause du climat difficile qui s’était installé dans le S3 entre militants de différentes sensibilités politiques, qui générait des désaccords sur la gestion du syndicat, et des querelles de personnes qu’il ne supportait plus.

Après son départ du secrétariat du S3, il continua de militer dans son syndicat à la base. Retraité, il demeura syndiqué au SNES sans pour autant militer de façon active dans la section des retraités.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158189, notice PERDRIEL Jean-Charles par Pierre Petremann, version mise en ligne le 15 avril 2014, dernière modification le 11 octobre 2018.

Par Pierre Petremann

Jean-Charles Perdriel
Jean-Charles Perdriel
Congrès SNES 1971 (coll. IRHSES

SOURCES : Arch. IRHSES (dont bulletins syndicaux). — Témoignage de l’intéressé. — Arch. rectorat de Toulouse. — Notes d’Alain Dalançon.

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