PINEL Roger [pseudonyme dans la résistance : commandant Pierre]

Par Jacques Girault

Né le 11 mai 1911 à Coutansouze (Allier), mort le 5 février 1986 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; instituteur dans le Puy-de-Dôme ; militant syndicaliste ; résistant ; militant communiste.

Fils d’un cultivateur propriétaire, socialiste SFIO, Roger Pinel entra à l’Ecole normale d’instituteurs de Clermont-Ferrand en 1928. Il abandonna la préparation militaire en deuxième année. A partir de 1931, il fut instituteur à Durmignat où il fut secrétaire de mairie de 1931 à 1933, à Saint-Victor-Montvianex (hameau de Bancherel), à Lapeyrouse de 1933 à sa suspension en octobre 1939, à Saint-Pierre-Roche et à Saint-Jean-Saint-Gervais de septembre 1940 à septembre 1944. Dans sa pratique pédagogique, il adaptait les méthodes de l’École moderne (Célestin Freinet).

Il se maria en août 1935 à Bellenaves (Allier) avec une institutrice. Ils divorcèrent.

Militant du Syndicat national (CGT), Pinel écrivit au début des années 1930 des articles se réclamant du pacifisme intégral. En 1934, ses analyses évoluèrent. Gréviste le 12 février 1934 et le 30 novembre 1938, il fut sanctionné d’une retenue de huit jours de traitement. Il participa à l’hébergement de deux enseignants antifascistes autrichiens pendant deux années et aux diverses actions pour aider les Républicains espagnols.

Politiquement, à l’école normale, Pinel adhéra en 1929 à la Jeunesse socialiste, marxiste, proche des militants libertaires se réclamant de Sébastien Faure et de L’En-dehors. En février 1934, il adhéra au Parti communiste dont il resta membre par la suite. Il créa un comité antifasciste à Lapeyrouse et désapprouva la non-intervention en Espagne.

Inculpé pour « détention de tracts de nature à nuire à l’intérêt national », Pinel, suspendu de ses fonctions, le 27 octobre 1939, devint journalier agricole. Bien que réformé, il s’engagea comme simple soldat en avril 1940. Démobilisé, il reprit un poste d’instituteur et rejoignit les rangs des forces résistantes. Il fut déplacé puis révoqué sous Vichy, il faut l’un des premiers organisateurs des réseaux de résistance dans les secteurs de Gannat, Saint-Eloy-les-Mines, Jumeaux, Sainte-Florine.
Devenu clandestin, il passa en Haute-Loire et en 1944, y était le responsable départemental du Front national. Désigné au comité départemental de Libération sous le pseudonyme de « Pierre-Paul Hasard », journaliste, il prit une part importante dans la constitution du Noyau actif de la Résistance toutes les forces politiques et syndicales de la Résistance.

Après la guerre, Pinel regagna le Puy-de-Dôme et reprit un poste d’instituteur. R. Pinel est secrétaire politique de la section de Lapeyrouse du PCF en mai 1945. Il participa au congrès national du Syndicat national des instituteurs et intervint, le 27 décembre 1945, pour se montrer favorable à l’instauration de la représentation proportionnelle dans les instances dirigeantes du Syndicat. A partir de 1947, partisan du maintien du SNI dans la CGT, il intervint dans ce sens lors du congrès national du SNI, le 19 juillet 1947. Désigné par le secrétariat du Parti communiste français, le 27 mai 1947, comme administrateur de L’Ecole laïque, journal du Front national traitant des questions de l’enseignement, devenue la publication pédagogique nationale de l’Union française universitaire, il proposa par la suite qu’elle s’appelle « L’école laïque et républicaine », ce qui fut refusé. La revue disparut peu après.

Pinel fut un des dirigeants de la section de la FEN-CGT qui créa, à la fin de 1948, une section minoritaire départementale. Il joua un grand rôle en 1948-1949 pour la structuration nationale de la FEN-CGT et son rôle pédagogique notamment. Devant le rapport de forces restant en faveur de l’influence de la section du SNI, à partir de 1949, il se montra favorable pour réintégrer le SNI et y construire une tendance, position qui se heurtait aux conceptions majoritaires parmi les instituteurs communistes.

Par la suite, Pinel milita dans la section du SNI. Il exerça diverses responsabilités au sein du PCF. Il se remaria en octobre 1948 à Lezoux (Puy-de-Dôme) avec une institutrice. Il devint directeur d’un collège d’enseignement général.

Toujours militant du Parti communiste français, secrétaire de sa cellule, Pinel fut candidat au Conseil général dans le canton de Lezous en 1961, en 1967 (746 voix, troisième position), en 1970 (élection partielle), en 1973 (669 voix, troisième position).
En novembre 1972 il était membre de la commission de l’amicale départementale FTPF du Puy-de-Dôme chargée de publier des documents et archives sur le Front national pendant la guerre.
Il fut inhumé à Lezoux (Puy-de-Dôme).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158246, notice PINEL Roger [pseudonyme dans la résistance : commandant Pierre] par Jacques Girault, version mise en ligne le 17 avril 2014, dernière modification le 25 octobre 2020.

Par Jacques Girault

SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé (1975). — Archives du comité national du PCF. — Presse syndicale. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296W75 : Etat des résultats obtenus dans la répression des menées communistes par la 6éme brigade régionale de police mobile de Clermont-Ferrand du 1er septembre 1939 au 15 janvier 1941 ainsi que des menées contre la sûreté de l’état. Département du Puy-de-Dôme. . —Frajerman (Laurent), L’interaction entre la Fédération de l’Éducation nationale et sa principale minorité, le courant « unitaire », 1944-1959, Thèse d’histoire, Université de Paris I, 2003. — "Nos deuils", Résistance d’Auvergne, n°62, avril 1986. — « Amicale départementale Front national FTPF", La Montagne, 24 novembre 1972. Notes d’Eric Panthou.

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