BARTHOUX Félicien

Par Julian Mischi

Né le 14 octobre 1914 à Villefranche-sur-Allier (Allier), mort le 27 décembre 2009 à Bellenaves ; domestique agricole, ouvrier puis artisan coiffeur ; militant communiste et syndicaliste de l’Allier ; secrétaire du syndicat des ouvriers coiffeurs de Montluçon (1937-1939), résistant FN, maire communiste de Bellenaves (1959-1995), conseiller général communiste du canton d’Ebreuil (1976-1994).

Félicien Barthoux naquit dans une famille paysanne de six enfants dont le père, sympathisant communiste, fut mobilisé pendant la Première Guerre mondiale. Il entra à l’école de Chavenon (Allier) en 1920 puis à celle de Saint-Priest-en-Murat (Allier) en 1921, d’où il sortit à douze ans en ayant obtenu le certificat d’études primaires. Félicien Barthoux eut notamment comme instituteur le communiste Jacques Guillaumin. Il fut domestique agricole à Beaune (Allier) jusqu’à l’âge de dix-sept ans puis effectua un apprentissage en coiffure à Commentry (Allier) et devint garçon coiffeur. Il partit faire son service militaire au 121e régiment d’infanterie à Montluçon (Allier) d’octobre 1933 à octobre 1934. Félicien Barthoux se maria de retour du service militaire, le 24 novembre 1934, à Lapeyrouse (Puy-de-Dôme) avec Georgette Thevenin, issue d’une famille de métayers sympathisants communistes, avec laquelle il eut deux fils. En octobre 1934, il fut embauché comme ouvrier coiffeur à Tours (Indre et Loire) où il participa aux grèves de 1936.

En octobre 1936, Félicien Barthoux s’installa à Montluçon et adhéra au Parti communiste français ainsi qu’aux Jeunesses communistes. Il militait à la cellule des Fours à Chaux, une cellule de quartier où étaient également affiliés Fernande Valigna et Robert Valignat. Après la reconstitution du syndicat ouvrier de la coiffure, Félicien Barthoux en fut nommé secrétaire au début de l’année 1937. Ce syndicat organisait des cours de coiffure dans ses locaux, rue des abattoirs et ensuite rue Marcel Sembat, avec la préparation d’examens. Cette activité lui valut d’être élu membre de la commission administrative de l’Union locale des syndicats en 1938. Il participa à la grève du 30 novembre 1938.

Après avoir suivi une école fédérale du PCF, Félicien Barthoux fut mobilisé au 98e régiment d’infanterie à Guéret (Creuse) en septembre 1939, et dirigé au secteur Lorraine devant Metz (Moselle). Prisonnier le 22 juin 1940 dans les Vosges à Chamague, il fut envoyé au stalag XII D à Trèves (Allemagne), et en août 1940 placé en ferme à Halberg (Allemagne) d’où il s’évada le 24 mars 1942. De retour en Allier, il retrouva sa femme et son fils de quatre ans. Ne voulant pas retourner en zone occupée, la famille fut hébergée chez les parents de Georgette Barthoux à Lapeyrouse. Ils aidèrent jusqu’à la fin de la guerre le père Thevenin resté seul dans la ferme de quarante-cinq hectares. Félicien Barthoux prit contact avec les communistes de la région de Lapeyrouse, dont son beau-frère, et participa à la formation d’un groupe de résistants sédentaires qui effectua plusieurs actes de sabotage sur la voie ferrée en 1944. Il fut membre du comité local de Libération de Lapeyrouse. Il assista au congrès du Front national à Paris comme résistant sédentaire puis fut envoyé dans le Puy-de-Dôme pour être responsable FN à la reconstitution de syndicats agricoles de la Confédération générale de l’agriculture (CGA) dans les communes du canton de Montaigut-en-Combrailles. Il remit également sur pied une cellule communiste à Lapeyrouse.

De retour à Montluçon en 1945, Félicien Barthoux quitta la ville à la fin juillet 1946, pour s’installer en août 1946 comme artisan coiffeur à Bellenaves (Allier), faute d’avoir pu obtenir un emprunt pour acquérir un salon de coiffure à Montluçon. Après avoir suivi une école fédérale à Montluçon en 1946, il devint secrétaire à l’organisation de la section du PCF de Bellenaves en 1947 puis succéda à la tête de la section à Lucien Fayol. Ces deux militants, Lucien Fayol et Félicien Barthoux, étaient les deux dirigeants communistes de ce canton rural du sud de l’Allier. Félicien Barthoux menait la liste d’opposition lors des scrutins municipaux à Bellenaves. Si en 1947 et en 1953 il ne fut pas élu, en 1959 des problèmes internes à l’équipe municipale sortante lui permirent de devenir maire. Il fut le seul élu au premier tour avec 401 voix face à la liste du conseil municipal sortant et à une autre liste conduite par le maire sortant. Au second tour, sept de ses colistiers furent élus pour un total de treize élus. Suite à cette élection, il laissa la direction de section tout en restant au bureau puis au comité de section. Lors du renouvellement municipal de 1965, la liste d’opposition à Félicien Barthoux ne remporta que trois sièges. D’autre part, il fut élu en 1952 au conseil d’administration de la caisse d’allocation familiale en qualité de représentant des travailleurs indépendants, et fut remplacé en 1960 par Jacques Zilbercwajg.

Félicien Bartoux fut également le candidat du PCF aux élections cantonales pour le canton d’Ebreuil, succédant dans ce rôle à Lucien Fayol. Comme ce dernier, il fut dans un premier temps constamment battu. En 1964, il obtint 975 voix soit 21,5 % des inscrits tandis que le candidat socialiste SFIO fut élu au premier tour. En 1970, il progressa en obtenant 1 123 voix soit 26,8 % des inscrits puis 1 532 suffrages soit 36,5 % des inscrits contre le gaulliste Katz (UDR) élu. Il fut le suppléant du communiste Henri Guichon aux sénatoriales de septembre 1971. C’est en 1976 que Félicien Barthoux entra au conseil général de l’Allier en battant le général Katz avec 25,9 % des inscrits au premier tour puis 42,7 % au second. Il fut réélu en 1982 (1 315 voix soit 31,3 % des inscrits puis 1 786 voix soit 42,5 % des inscrits) contre le divers droite Baudat (Union des républicains pour le Bourbonnais), et en 1988 (1 144 voix soit 29,1 % des inscrits puis 1 435 voix soit 36,5 % des inscrits) contre l’URB Esvan. En 1994, il fit campagne pour Dominique Bidet, sympathisant communiste qui le remplaça également à la tête de la municipalité de Bellenaves en 1995.

Félicien Barthoux prit sa retraite professionnelle en 1977. Titulaire de la médaille des évadés de guerre, il continue à militer au sein des associations d’anciens combattants et fut pendant de longues années trésorier de l’entente locale des anciens combattants de Bellenaves qui rassemblait les combattants de la Première Guerre mondiale, les résistants et les prisonniers de guerre. Félicien Bartoux, qui a vécut jusqu’à sa mort en 2009 à Bellenaves, a eu deux fils : l’un, né en 1938, est ouvrier du bâtiment et militant communiste, l’autre né en 1946, est coiffeur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15825, notice BARTHOUX Félicien par Julian Mischi, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 7 novembre 2019.

Par Julian Mischi

SOURCES : Arch. fédération du PCF de l’Allier. — Renseignements communiqués par l’intéressé. — Notes et cliché par Monique Berthon.

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