BERNARD Georges, Édouard

Par Biger Brewalan, René-Pierre Sudre

Né le 9 juin 1920 à Brest (Finistère), fusillé le 10 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; journaliste ; résistant, membre du groupe Élie rattaché au réseau CND Castille.

Georges Bernard
Georges Bernard
Crédit : Gildas PRIOL

Célibataire, Georges Bernard, était le fils d’un ex-ouvrier de l’Arsenal de Brest qui fut aussi secrétaire de syndicats chrétiens de Bretagne, agent de propagande du Parti social français puis du Parti populaire français et qui s’était retiré à Saint-Étienne. Georges Bernard, rédacteur local au journal L’Ouest-Éclair, après avoir été employé à « l’alliance des travailleurs », dut s’occuper de sa famille (une mère souffrante et une sœur de seize ans). Il résidait 6 rue Duret à Brest dans le quartier de Saint-Martin et militait à la CFTC.
Il appartenait au groupe de résistance formé dès novembre 1940 par Louis-Jean Élie, entrepreneur de transport. Il était un des animateurs du patronage catholique Saint-Martin, où se retrouvaient beaucoup de membres du groupe Élie dont le fondateur Louis-Jean Élie avait contacté le capitaine René Drouin qui parvint à entrer en contact avec le colonel Rémy et le réseau CND Castille . La mission du groupe Élie consistait notamment à récupérer des armes dans des cafés fréquentés par les Allemands. C’est lors d’une de ces opérations, le 28 avril 1941, que se joua le destin du groupe, lors d’une bagarre dans un café de la rue Louis-Blanc avec plusieurs soldats allemands. Si tous parvinrent à s’échapper, la Gestapo, par l’arrestation d’un suspect, mit ensuite la main sur une liste de noms dont plusieurs des membres du groupe Élie, qui furent arrêtés les uns après les autres ; le 15 mai 1941 à Brest dans le cas de Georges Bernard. Il fut accusé de détenir des armes et d’avoir participé le 4 avril à l’attentat contre l’Hôtel Continental, QG des Allemands de Brest.
Incarcéré à la prison de Brest puis à partir du 5 juillet 1941 à Fresnes (Seine, Val-de-Marne), Georges Bernard fut condamné à mort le 23 novembre 1941 par le tribunal allemand du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). En sa faveur, le préfet du Finistère avait souligné la « difficile situation familiale du condamné, ainsi que la bonne réputation que connaît cette famille auprès de sa proche population », sans succès.
Georges Bernard a été fusillé au Mont-Valérien le 10 décembre 1941 avec dix de ses camarades : Louis-Jean Élie , Robert Busillet, René Gourvennec, Roger Groizeleau, Albert Muller, Roger Ogor, Joseph Prigent, François Quéméner, Louis Stephan et Joseph Thoraval. Un service religieux célébré à Saint-Martin le 8 janvier 1942 en mémoire de ces onze membres du groupe Élie réunit plusieurs centaines de personnes.
Georges Bernard fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 10 décembre 1941 division 39, ligne 3, n°29.
Par une lettre du 17 décembre 1941, le maire de Brest demanda à Fernand de Brinon d’intervenir auprès des autorités allemandes pour que les corps des onze brestois fusillés le 10 décembre 1941 soient rendus aux familles. Sans succès. C’est à partir de juillet 1947 que les remises de corps s’effectuèrent. Georges Bernard a été réinhumé le 18 juillet 1947 à Fougères (Ille-et-Vilaine).
Reconnu Mort pour la France, à titre posthume le 6 décembre 1945, Georges Bernard a été homologué agent des Forces françaises combattantes (FFC) du réseau CND Castille, et interné résistant (DIR). Il reçut la médaille de la Résistance en 1952.
En souvenir du groupe Élie, la ville de Brest a appelé rue des 11-Martyrs l’une de ses voies qui donne sur son hôtel de ville, perpendiculairement à la rue Jean-Jaurès. Une plaque a été apposée.
Le nom de Georges Bernard figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien. Son nom figure aussi sur une stèle érigée en 2003 à Brest dans le square Rhin-Danube en hommage aux seize résistants du groupe Élie Morts pour la France, avec la mention "La ville de Brest A la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour que nous puissions vivre libres - Groupe Élie : premier groupe de résistance brestoise.". On y trouve les noms des onze membres du groupe Élie fusillés le 10 décembre 1941 au Mont-Valérien, et aussi les noms de cinq membres du groupe Élie morts en déportation : Jean Caroff, Capitaine René Drouin, Yves Féroc, Jean Gouez et Hervé Roignant.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158281, notice BERNARD Georges, Édouard par Biger Brewalan, René-Pierre Sudre, version mise en ligne le 19 avril 2014, dernière modification le 8 août 2021.

Par Biger Brewalan, René-Pierre Sudre

Georges Bernard
Georges Bernard
Crédit : Gildas PRIOL

SOURCES : AVCC, Caen, BVIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty), 21P 424 494 (Notes Delphine Leneveu). — Arch. Dép. Finistère, 200 W 84 (exécutions) Guerre. — SHD Vincennes GR 16 P 51131 (nc). — Arch. Mun. Brest. — Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand, Le Finistère dans la guerre (1939-1945), tome I, p. 247-250. — Biger Brewalan, René-Pierre Sudre, Les fusillés du Finistère 1940-1944, Master 1, dir. Christian Bougeard, Université de Bretagne occidentale, 2009-2010. — resistance-brest.net. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Répertoire des fusillés du cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine.

Version imprimable