BARTOLINI Jean, Baptiste

Par Jacques Girault

Né le 10 janvier 1899 à Toulon (Var), mort le 1er février 1977 à Toulon ; ouvrier à l’Arsenal de Toulon ; militant syndicaliste ; militant communiste ; député du Var (1935-1939 et 1945-1958) ; maire de Toulon (1945-1947).

Jean Bartolini dans les années 1930
Jean Bartolini dans les années 1930
Assemblée nationale, Notices et portraits, 1936

Son père, ouvrier immatriculé à l’Arsenal et sa mère, couturière aux Dames de France, habitaient la basse ville, près du port. Ils eurent quatre enfants dont deux seulement survécurent. Ils retournaient régulièrement en Corse et Bartolini y passa les épreuves du certificat d’études primaires. Son père votait en Corse pour le clan « rouge » Landry, ne fréquentait que des insulaires et parlait corse chez lui. Dans cette famille catholique, les enfants suivirent les cours de catéchisme et firent leur communion solennelle.
Après avoir fréquenté l’école technique Rouvière pendant deux ans, Jean Bartolini entra à l’Arsenal comme apprenti ajusteur (Direction de l’artillerie navale) le 1er septembre 1915. Devenu aide-ouvrier en janvier 1917, congédié sur sa demande, il s’engagea pour trois ans dans l’aviation, le 17 septembre 1917 afin de pouvoir choisir son arme. Tour à tour à Istres, Dijon, Bron et Cazaux, Bartolini, mécanicien, ne connut pas les combats. Il eut l’occasion de lire La Vague, s’intéressa vivement aux événements russes et fut impressionné par les grèves de 1919 dans la métallurgie. Il termina son engagement comme soldat de deuxième classe, « ouvrier d’aviation ».
Bartolini réintégra l’atelier des forges à l’Arsenal comme ouvrier immatriculé, le 21 septembre 1920 et devint ouvrier mouleur, le 1er juin 1921, après avoir réussi les essais de mouleur avec 16,21 de moyenne. Six mois plus tard, son chef portait sur lui cette appréciation : « bon ouvrier mouleur donnant satisfaction dans l’exécution des travaux qui lui sont confiés ». Le registre des matricules mentionnait deux punitions jusqu’en 1925 pour absences.
Bartolini adhéra au syndicat CGTU des Travailleurs de la Marine en 1923. Dans le sillage du secrétaire de l’Union locale et futur secrétaire de son syndicat, Roubaud* à qui il reconnaissait devoir beaucoup, il devint archiviste du syndicat. Il se rendit à Marseille pour le congrès ouvrier et paysan (23 août 1925) contre la guerre du Maroc à titre de sympathisant du Parti communiste.
Il se maria en mars 1926 à Toulon avec une employée de commerce, fille d’un artisan. Le couple eut trois enfants et habita rue d’Astour dans la basse-ville de Toulon pendant neuf ans. Lecteur du Petit Var, non membre de l’ARAC, il adhéra au Parti communiste à la fin de 1928 à la cellule de l’Arsenal qui groupait, en fait, tous les militants de la ville. Il expliquait plus tard son adhésion « non par la raison, mais par esprit de classe ». Déjà en rupture avec les traditions familiales (il n’allait pas voter en Corse), il ne vota à Toulon pour la première fois qu’en octobre 1928 pour le candidat communiste aux élections cantonales.
Il devint trésorier adjoint du syndicat des travailleurs de la Marine et le commissaire spécial de Toulon demandait au Préfet maritime des renseignements sur lui, le 29 mars 1929. Il fut élu membre de la commission exécutive de la neuvième Union régionale de la CGTU par le congrès de Toulon, le 20 mai 1929. Il adhéra au Parti communiste en 1929. , Le 5 mai 1929, aux élections municipales de la ville, il figurait sur la liste du Bloc ouvrier et paysan et arrivait parmi les derniers avec 1 262 voix sur 25 500 inscrits ; le dimanche suivant, il conservait 893 suffrages.
Le 26 janvier 1930, à la conférence du rayon communiste du Var, à Carnoules, il fut désigné comme membre du comité de rayon. Les papiers saisis sur Georges Kraus indiquaient même qu’il était au bureau, chargé de l’« agit-prop ».
La police, à ce moment, rapportait qu’il avait été pressenti pour devenir secrétaire du syndicat en remplacement de Roubaud, décédé. Il ne le devint qu’en novembre après la démission de Paul Mazan et ne fut mentionné avec cette responsabilité que le 22 novembre 1930. Il fit partie de la commission de rédaction de l’éphémère journal imprimé par le syndicat, Le Cri de l’Arsenal. Le 16 juin 1930, dans une réunion syndicale, Bartolini proposa de cesser les attaques contre les gradés et les chefs d’ateliers, proposition vivement combattue par Toussaint Flandrin. Quelques jours auparavant, il avait présidé une réunion publique avec Benoît Frachon, Roger Duisabou et Bonefons. Peu après, il en présidait une autre avec Gabriel Péri.
Bartolini fut délégué au congrès de la Fédération CGTU des personnels civils et employés des établissements et services de l’État (6-8 juillet 1930 à Paris). Le rapport au congrès de la neuvième Union régionale mentionnait qu’il avait participé à vingt-quatre réunions sur vingt-huit et qu’il était proposé pour la réélection. Par la suite, il participa aux congrès nationaux de la CGTU. Le 23 juillet 1930, il demandait au ministre de la Marine une permission de quarante-cinq jours pour se rendre à Moscou représenter son syndicat qui l’avait désigné comme délégué pour le Ve congrès de l’ISR. Le ministre avisait le Préfet maritime de son refus et indiquait que « s’il venait à se rendre à l’étranger sans autorisation, il serait congédié d’office ».
Devenu secrétaire de la cellule communiste de l’Arsenal, le 7 août 1930, il fut désigné par le bureau du rayon comme secrétaire intérimaire pendant l’absence de Léon Pothier qui était parti pour Moscou.
Le 2 octobre 1930, Bartolini fut élu par 2 811 ouvriers de l’Arsenal comme délégué à la Commission locale des salaires. Les envoyés de la région communiste du Parti, les « pèlerins » comme les appelle G. Ceretti, critiquaient alors vivement les activités des communistes varois. À une réunion du comité de rayon, à Toulon, le 6 juin 1931, devant les critiques du délégué régional Duisabou, Bartolini s’exclama selon le rapport de police : « Que fait le parti ? Rien. Qui allège la tâche de Revest ? La mienne ? Personne. Quant aux délégués régionaux et parisiens, on ne les voit presque pas. Les trois-quarts des ouvriers les ignorent. Que l’exemple vienne d’en haut et nous suivrons » (Arch. Nat. F7/13127] et Arch. Dép. Var, 3 Z 4 29).
Jean Bartolini était en désaccord avec la direction régionale et le manifesta lors du congrès régional de Marseille à la fin de 1930. G. Ceretti nous rapporte alors le rôle joué par Bartolini « intelligent et courageux, sachant défendre ses opinions et le parti bien que manquant de maturité politique ». Son intervention « avec son accent chantant et tous ses Peuchère » souleva une grande « émotion » (À l’ombre des deux T, p. 28). Il y critiquait les méthodes et les analyses de la direction marseillaise. M. Thorez, qui assistait au congrès, en fit alors son meilleur allié. La direction jugée « sectaire » fut éliminée progressivement du bureau régional et Bartolini accéda au comité régional.
En 1931, Bartolini était devenu le personnage central du Parti communiste à Toulon. Ses responsabilités politiques (comité régional et, en 1932, secrétaire adjoint du rayon, secrétaire de cellule) s’ajoutaient à ses responsabilités syndicales (secrétaire du syndicat le plus fort de la ville, membre de la commission exécutive de l’Union régionale et du comité départemental du SRI). De plus, le septième congrès national du Parti communiste de Paris (11-19 mars 1932) l’élisait membre du comité central.
Aussi fut-il désigné pour représenter le Parti communiste dans l’élection législative de 1932 dans la deuxième circonscription de Toulon (Ouest de la ville et Sud-Ouest du département). La campagne fut mouvementée, mais l’opposition à Pierre Renaudel vint essentiellement, du candidat de droite. Les incidents se multiplièrent. Les communistes furent ménagés par le député socialiste sortant qui avait besoin d’une partie de leurs voix. Bartolini se signala surtout par la réponse qu’il fit, lors d’une réunion dans la première circonscription de Toulon, à un interrupteur socialiste qui lui conseillait de réserver ses coups avant tout pour le maire, candidat à la députation, Escartefigue. Accusé d’avoir peur d’être révoqué et ainsi de ménager le maire, Bartolini s’exprima en termes « verts » que la presse répandit et lança un avertissement : « Aboyez roquets … le molosse communiste passe. Messieurs les calomniateurs, tenez-vous le pour dit, vous avec accusé : Pour ce soir, pour demain, je demande la parole. » Il ne mena pas une campagne active dans sa circonscription où le Parti s’était fortement affaibli. Le 1er mai 1932, Renaudel était réélu dès le premier tour et Bartolini recueillait 1 090 voix sur 18 049 inscrits (alors qu’en 1928, Péri en avait obtenu 1 842).
Jean Bartolini n’eut pas tout de suite l’activité nationale que pouvait lui imposer son élection au comité central. En revanche, il fut au premier plan des actions syndicales locales. Au congrès de la neuvième Union régionale de la CGTU le 5 juin 1932, il présenta deux rapports sur la situation générale (crise économique et dangers de guerre) et sur la main-d’œuvre émigrée. Le 24 juillet 1932, au congrès ouvrier et paysan contre la guerre de Toulon - petite réunion en fait de quelques militants -, il lança un appel pour la formation d’un comité de vigilance contre la guerre. Il commençait à s’opposer au nouveau secrétaire de l’Union régionale, Gabriel Diné qui, depuis les échecs des manifestations de 1931, semblait conseiller la prudence en raison de la possible répression. Encouragé par les dirigeants régionaux, Bartolini pensait toutefois qu’il fallait « endiguer la panique provoquée « par » l’action néfaste » de Diné.
Sa représentativité syndicale s’accrut après sa réélection à la commission locale des salaires et à la commission mixte consultative du travail de l’Arsenal. Mais, il n’obtenait que 2 291 voix sur 7 797 ouvriers inscrits, soit 600 de moins qu’en 1930. Il fut aussi candidat de la CGTU pour l’élection nationale à la commission tripartie des économies des arsenaux de l’État. Arrivé en tête à Toulon en décembre 1932, la situation s’était renversée dans les autres établissements et le candidat de la CGT, Lamy, fut élu.
Son activité politique locale semblait diminuer. Le Parti communiste à Toulon traversait une crise. Le commissaire spécial notait en octobre 1932, le « laisser-aller » du secrétaire adjoint du rayon qu’il était et « qui ne tente aucune action sérieuse ».
À la tête des luttes syndicales menées à partir de 1933 par les ouvriers de l’Arsenal, Bartolini se révélait comme un orateur apprécié - « fougueux » comme l’indiquait la presse - qui maniait l’ironie et les familiarités. Il fut un de ceux qui contribuèrent le plus à souder l’unité d’action des syndicats CGT, CGTU et autonome. Le 18 février 1933, il invita les 3 500 ouvriers réunis à l’appel de la CGT à former un comité de lutte. Le 1er Mai 1933, il participa à la délégation de la CGTU qui proposa aux ouvriers syndiqués à la CGT, réunis dans la salle voisine de la Bourse du Travail, de défiler ensemble. Le 21 octobre 1933, il présidait un meeting corporatif, commun aux trois syndicats. De tels meetings se renouvelèrent souvent. Aussi, joua-t-il un grand rôle en février 1934. Délégué de la CGTU au comité de grève, il se caractérisait, selon son habitude, par des propos très combatifs. Les rapports de police rapportaient souvent des extraits de ses interventions ; ainsi, le 8 février 1934, dans la réunion des représentants de toutes les organisations à la Bourse du Travail, il aurait déclaré selon la police : « Si l’on nous oppose les barrières, il faut les démolir armés de revolvers ».
Ici, apparaît un trait permanent de son caractère impulsif. Bartolini était un militant très courageux. On en juge très vite quand, à la tête d’une contre-manifestation qui protestait contre une réunion avec Ybarnegaray, le 25 mars 1934, il fut « passé à tabac » par la police. Le Petit Var s’en indignait : il avait été « maltraité » et les coups et blessures dont il était accusé, se bornaient au fait qu’il avait mordu la main d’un sergent de ville ! (en 1970, il affirmait qu’il n’en était rien). Toutes les organisations politiques, syndicales et philosophiques de la gauche toulonnaise protestèrent. Le jour du procès, le 6 octobre, après un premier renvoi en juillet, Bartolini fut acquitté. Les frais furent partagés entre les dix-huit organisations protestataires. Le procureur (Bartolini indiquait, vers 1970, que cette affirmation était erronée) constata à l’audience que Bartolini était « un bon fonctionnaire de l’Arsenal sur lequel les meilleurs renseignements sont fournis ».
Jean Bartolini avait été aussi au centre de rapprochement entre la SFIO et le Parti communiste dans la région. Le 20 juin 1934, il signa au nom du Parti communiste un accord pour une action commune contre le fascisme avec la Fédération socialiste. Cette précocité de l’union à Toulon s’expliquait par la nature des luttes revendicatives contre la politique gouvernementale, par l’orientation de la section toulonnaise (gagnée par la tendance de La Bataille socialiste) et par le rôle plus important pris dans la direction des luttes par la poignée de militants communistes. Dès lors, Bartolini parla souvent dans les réunions politiques organisées pendant l’été de 1934 par les deux partis. Il fut candidat au conseil d’arrondissement dans le premier canton (partie ouest) de Toulon. Le 7 octobre 1934, il recueillait 745 voix sur 8 094 inscrits. Il se désistait et menait campagne aux côtés du candidat socialiste SFIO qui battit le conseiller sortant.
Cette unité d’action connut toutefois des limites comme devaient le prouver les élections municipales de Toulon. En août 1934, cinq conseillers municipaux de la ville, co-listiers du maire Escartefigue démissionnaient pour protester contre les projets d’urbanisme. Une élection complémentaire devait être organisée. La section socialiste SFIO refusait la proposition de certains de ses membres de constituer une liste commune avec les communistes, décidait de se tenir à l’écart et de soutenir dès le premier tour la liste communiste. La possibilité d’une liste commune fut aussi débattue par la cellule communiste, le 19 octobre 1934. Aucune décision ne fut prise, et, trois jours plus tard, Bartolini rapportait la décision du « centre » de former au premier tour, une liste communiste et de proposer une liste commune à la SFIO pour le deuxième tour. Le 28 octobre, un électeur sur cinq vint voter et la liste communiste dite « d’unité d’action », avec à sa tête Bartolini, obtenait la majorité absolue des votants (3 497 voix sur Bartolini sur 27 938 inscrits). Pour le deuxième tour, parmi les quatre nouvelles listes, deux se réclamaient ouvertement de l’anticommunisme. La SFIO refusait la proposition faite par Bartolini d’une liste comprenant six communistes et quatre socialistes. Après avoir appelé - ce qui était une nouveauté pour le Parti - le réflexe « Rouges contre Blancs », les dix communistes étaient élus le 5 novembre (5 039 voix pour Bartolini).
Ponctuant leurs interventions d’ « Internationale » et d’appels « Des soviets partout », les nouveaux conseillers municipaux effrayaient l’opinion toulonnaise. Le Petit Var décrivait le 10 janvier 1935 « l’atmosphère d’émeute ». Bartolini, devenu membre de la commission de l’Instruction publique, indiquait dans ses souvenirs, « Le jour où nous allâmes à la mairie, le carré du port était noir de monde. Le Petit Var avait grossi l’affaire. Il se demandait : maintenant que les communistes sont élus à la mairie, est-ce que les trains continueront à s’arrêter à Toulon ? Est-ce que les touristes continueront à venir ? Ils votèrent notamment contre les propositions du maire en matière d’urbanisme. Le 7 mars 1935, avant le vote du budget, il déclarait : « Nous ne voterons pas le budget ! Nous ne sommes là que pour défendre la classe ouvrière et pas l’intérêt général ».
Pour les élections municipales de 1935, se posa la question d’une liste commune à la gauche proposée cette fois par la section SFIO et par le cercle Victor Brémond. Les communistes refusèrent d’élargir un tel accord jusqu’à Gozzi et protestèrent par la voix de Bartolini qui animait la campagne électorale à laquelle participèrent Marcel Cachin et Maurice Thorez. Preuve s’il en fallait de la popularité de « Barto » comme on l’appelait, une liste dite du Bloc « antiescartefiguiste » fut affichée par le président du syndicat libre des pêcheurs. Elle ne comprenait que deux communistes dont Bartolini. Le 5 mai 1935, les communistes arrivaient en quatrième position. Bartolini, avec 3 157 voix sur 29 397 inscrits, recevait 500 voix de plus que sa liste, une liste dite « de Front populaire » fut alors constituée sous la direction de V. Brémond. Les communistes refusèrent d’en faire partie mais menèrent une vive campagne en sa faveur.
Cette volonté unitaire touchait aussi le syndicalisme. Le 4 octobre 1934, alors que la liste CGTU était sortante, pour le renouvellement fut élue à la commission locale des salaires de l’Arsenal la liste qui comprenait Bartolini (qui fut élu avec 4 823 voix) et un représentant de la CGT. Un comité d’unité d’action fonctionnait à l’Arsenal depuis quelques semaines. Il organisait de nombreux meetings communs contre les décrets-lois. Bartolini, avec sa « voix de stentor » comme l’indiquait la presse, en était toujours le principal orateur. En dépit de sa représentativité, le ministère de la Marine, qui n’entretenait pas de relations avec la CGTU, se proposait de désigner comme membre de la Commission mixte du travail l’élu de la CGT. Le comité protesta de façon véhémente.
Le rôle de Bartolini s’accentuait aussi dans le cadre de la Région communiste en pleine modification depuis 1933. Il remplaça Thorez comme orateur à la fête du Capitole à Marseille, le 2 avril 1935. Il devint secrétaire du rayon communiste du Var membre du bureau régional, le 5 juillet 1935. Il fut alors le principal animateur de la progression du Parti communiste dans le département.
Parallèlement, un tournant de la politique varoise se produisait. À la suite de la mort de Renaudel, une élection partielle était nécessaire dans la deuxième circonscription de Toulon où Bartolini avait déjà été candidat en 1932. Le Parti communiste pensa présenter un dirigeant national ; les noms de François Billoux et de Paul Vaillant-Couturier furent prononcés. La candidature Bartolini fut finalement retenue. Dans cette circonscription « socialiste », la scission avait divisé les chances au premier tour entre les candidats du Parti socialiste de France et de la SFIO. De nombreux députés, amis de Renaudel, participèrent à la campagne. Le candidat du PSDF, Eugène Montagne dut subir les assauts contradictoires de Jacques Toesca, candidat de la SFIO et de Bartolini (souvent accompagné de Billoux) : le communiste réservait ses coups à Montagne qu’il appelait le « candidat équivoque ». Bartolini affronta à Ollioules Marcel Déat, et Le Petit Var du 26 mai, présentait la « fougue » de l’orateur qui « ôte sa veste, son gilet, son col, sa cravate, retrousse les manches de sa chemise et porte la contradiction ». J. Toesca le décrivait plus tard comme un « fort en gueule, qui à son entrée en scène, enlevait sa veste, retroussait ses manches, remplissait le verre d’eau, se gargarisait et crachait sur le parquet » (Un militant de province, p. 168). Le jour du scrutin approchant, le Parti communiste envoya Arthur Ramette, Péri, Thorez ; Léo Figuères séjourna même quelques jours dans la région pour organiser les Jeunesses communistes.
Le 23 juin 1935, Bartolini arrivait en tête avec 3 244 voix sur 19 638 inscrits, résultat « inespéré » (L. Figuères, Jeunesse militante, p. 43). Le sous-préfet prévoyait dès le 24 juin, une « dure campagne ». La droite regroupée dans le « comité d’action républicaine et de ralliement anticommuniste », appela l’ancien chef de cabinet de Clemenceau, Georges Wormser pour se présenter au second tour. Il affirmait notamment « Notre mot d’ordre sera : À bas le communisme ! ». Une très grande campagne unitaire fut menée par tous les partis de la gauche. Péri et Billoux secondèrent Bartolini, « candidat de l’unité d’action et du Front populaire ». Il l’emporta avec 7 559 voix, recueillant la totalité des voix SFIO et les deux tiers des voix du PSDF.
Bartolini était donc, comme on l’appelait ensuite, « le premier élu du Front populaire ». Il s’installa à La Seyne au cœur de la circonscription qu’il représentait ; son épouse devait mourir trois ans plus tard.
Mis en congé régulier par l’administration maritime, il put remplir tout à loisir ses fonctions régionales et nationales. Une de ses premières interventions à la Chambre des députés porta sur les incidents de Brest. Il avait été envoyé par le Parti communiste sur place début août 1935 en tant que spécialiste de la lutte contre les décrets-lois chez les ouvriers des établissements de l’État. N’appartenant à aucune commission, il intervint également en faveur des dockers et dans la discussion du budget de la Marine. En octobre 1935, Bartolini participa à une tournée d’une semaine dans l’Ouest du pays. Intervenant au congrès national de Villeurbanne (22-25 janvier 1936), il y fut réélu membre du comité central. Membre du presidium, il avait, lors de la première séance, lu l’adresse à Staline et à l’Union soviétique, acclamée par les délégués.
Les élections de 1936 devaient consacrer l’implantation de Bartolini dans sa circonscription. Il affronta trois candidats se réclamant du « socialisme », Montagne, son ancien adversaire, devenu membre de l’Union socialiste et républicaine, Marc Baron (SFIO) et Gozzi, l’ancien colistier de la SFIO aux élections municipales de 1935 à Toulon. Sa profession de foi, outre le programme général, détaillait, en termes incisifs, les revendications destinées aux diverses catégories de travailleurs. D’un caractère plus « ouvriériste », plus « révolutionnaire » que celle de Charles Gaou, candidat communiste d’une circonscription rurale, elle se terminait par un appel. (Cahiers de l’Institut M. Thorez, 2e trimestre 1971). Le 26 avril 1936, il obtenait 6 416 voix sur 20 335 inscrits ; le dimanche suivant, il réunissait 9 269 voix ; une partie des électeurs de Montagne s’était reportée sur son adversaire malgré le désistement de ce candidat en sa faveur.
À la Chambre, il siégea dans les commissions de l’Algérie, de la Marine militaire et de la Marine marchande. Il déposa une proposition de loi sur le régime des salaires des ouvriers des Arsenaux de l’État et intervint plusieurs fois lors des examens des budgets de la Marine et de l’Air.
Virgile Barel évoquait, dans ses souvenirs, leur vie régulière d’alors. Chaque semaine, avec l’autre député des Alpes-Maritimes, Henri Pourtalet, « nous voyagions en train, en première classe certes, mais sans prendre de couchettes pour en éviter les frais. Nous combinions notre couchage sur les coussins [...] deux sur les banquettes et un (moi-même volontairement) sur le plancher du compartiment avec deux coussins » (Cinquante années de luttes, p. 110). Quant à Bartolini, il constatait plus tard, « je passais ma vie dans le train ».
Toujours secrétaire du rayon communiste de Toulon, Jean Bartolini devint secrétaire adjoint de la nouvelle région communiste du Var lors de son congrès inaugural à La Seyne, le 14 février 1937. Il participa aussi à toutes les grandes manifestations communistes et antifascistes dans le Sud-Est de la France. Il fut délégué en Corse pour soutenir la candidature Landry, qui avait accepté le programme du Front populaire et qui était le « patron » du clan de son père, aux élections législatives partielles qui suivirent l’invalidation de Chiappe (30 août 1936). Il présida avec d’autres députés communistes, les obsèques de Rossi, assassiné par les fascistes à Cannes en avril 1937. Il parla avec Thorez, le 16 décembre 1938, dans une réunion à Nice après les accords de Munich. Il fut envoyé en mission en Espagne. Réélu au comité central par le congrès national d’Arles (25-29 décembre 1937), il participa au congrès de Paris du mouvement « Paix et Liberté » en novembre 1938. Il joua aussi un rôle important à la fin de 1938 dans la lutte contre les décrets-lois engagée par le Parti communiste. Il intervenait à Paris dans un meeting au Vel’d’Hiv’pour l’abrogation de ces mesures.
Dans le Var, omniprésent surtout dans la région toulonnaise, Bartolini suivait de près l’évolution syndicale. Il soutint avec force le secrétaire socialiste du syndicat des travailleurs de la Marine, André Guès. Lors du congrès de l’Union départementale de la CGT, en juillet 1938, il fit en vain une démarche auprès des militants du courant « Syndicats »pour éviter leur démission. Enfin, il avait été candidat pour le conseil général dans le premier canton de Toulon. Le 10 octobre 1937, avec 1 521 voix sur 9 028 inscrits, il n’était distancé que de seize voix par le socialiste SFIO Gaudien Bartoli.

Comme les autres députés communistes non mobilisés, membre du Groupe ouvrier et paysan français, Bartolini fut inculpé d’infraction au décret dissolvant les organisations communistes et fut arrêté à Paris en octobre 1939. Avec les quarante-trois autres inculpés, il fut déféré devant le troisième tribunal militaire permanent de Paris, le 5 février 1940. Leur procès commença le 21 mars 1940 et s’acheva le 3 avril. Il fut, comme les autres accusés, condamné à cinq ans de prison, à 4 000 F d’amende et à la perte des droits civils et politiques. Interné tout d’abord dans la même cellule que Virgile Barel et Étienne Fajon, dans la prison d’Angers, transféré ensuite à Saint-Martin de Ré, puis à Tarbes, ensuite au Puy (où les vingt-sept députés furent regroupés), Bartolini fut enfin dirigé sur la maison centrale de Valence (son fils était alors dans la ville avec les épouses de certains co-détenus). Enfin dernière étape, il fut transféré à Maison-Carrée en Algérie. Durant sa détention, un rapport du préfet du Var signalait qu’à « Radio-France », le 18 janvier 1942, une causerie consacrée au Var s’était terminée par « Le Var reste républicain et fidèle à ses deux députés, Gaou et Bartolini, exilés en Afrique ».
Libéré le 5 février 1943, avec Barel, Bartolini s’occupa tout d’abord d’obtenir la libération des autres détenus communistes en Algérie. Puis, en raison de sa relative connaissance des questions algériennes, il participa à la constitution du Parti communiste algérien, dans l’Est du pays. Il était prévu, lors de l’insurrection de septembre 1943 en Corse, qu’il y aille à bord du sous-marin Casabianca. Après la mort d’Émile Cossonneau, que le Parti analysait alors comme résultant d’un attentat, André Marty lui interdit de partir. Il ne s’y rendit qu’en septembre 1943 à bord du paquebot Ville d’Ajaccio, grâce à la complicité de l’équipage. Il représenta la direction du Parti communiste dans l’île jusqu’en septembre 1944 étant instructeur de novembre 1943 à août 1944..
À cette date, Bartolini regagna Toulon par avion. Il ne participa pas à la délégation spéciale déjà en place dans la ville en dépit de son extrême popularité illustrée par l’importante manifestation au théâtre lors de son arrivée.
Aux élections municipales du 29 avril 1945, Jean Bartolini conduisait la « liste d’union patriotique républicaine antifasciste » qui arriva nettement en tête. Avec 19 625 voix sur 60 559 inscrits, il n’obtint pas le plus de suffrages. Le 12 mai, une seule liste regroupait proportionnellement les quatre grands courants en présence (communistes-Front national, SFIO, MRP et MLN). Bartolini, élu en 30 983 voix arrivait en trente-quatrième position et fut élu maire à l’unanimité jusqu’en octobre 1947.
Cette municipalité, qui regroupait tout l’éventail politique de la Résistance, eut à résoudre des graves questions et notamment la reconstruction de la ville sinistrée. Bartolini, comme beaucoup de communistes, avait été licencié de l’Arsenal, le 25 novembre 1940, retrouva son emploi - qu’il n’occupa naturellement pas - le 19 mars 1946. Il obtint grâce à son prestige de la part des ouvriers de l’Arsenal des journées de travail bénévole pour accélérer les déblaiements car la ville avait subi de nombreux bombardements.
Habitant le quartier oriental de Saint-Jean-du-Var, puis dès 1946 le quartier occidental de Saint-Roch, Bartolini se remaria en août 1946 à Toulon avec une employée des PTT, fille d’un employé de la SNCF, ancienne épouse d’un militant communiste qui avait été interné pendant la guerre.

Jean Bartolini s’identifiait en grande partie par sa vie politique avec la vie municipale de Toulon. Aux élections du 19 octobre 1947, il conduisait une « liste d’union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux présentée par le Parti communiste français ». Élu avec douze de ses colistiers (17 989 voix en moyenne pour la liste), le 25 octobre 1947, il obtint treize voix pour la désignation du maire contre dix au candidat SFIO et quatorze au candidat RPF. Au deuxième tour, il se retirait au bénéfice de son colistier Joseph Risterucci, socialiste dissident qui obtint le même nombre de voix ; finalement, un maire RPF fut désigné alors que les communistes avaient proposé de voter pour Victor Brémond, élu socialiste, au troisième tour.
La vie du conseil municipal fut continuellement la recherche d’une majorité. Au printemps de 1949, socialistes et communistes démissionnèrent. Le 8 mai, Bartolini conduisait une « liste d’union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux présentée par le Parti communiste français, le Parti socialiste unitaire et des Républicains ». À l’issue d’une campagne électorale très dure où la liste affichait « Chassons les Topazes de l’Hôtel de Ville » dénonçait le « gangstérisme », la « corruption » et demandait « une municipalité propre », elle obtint quatorze élus. Bartolini arrivait en deuxième position sans tenir compte des votes préférentiels (26 129 signes). Mais, là encore, la crise s’installa car la liste RPF, malgré une progression, n’avait pas la majorité absolue et le Parti socialiste continuait à refuser l’accord proposé par les communistes et leur porte-parole Bartolini, pour gérer la municipalité. Candidat au poste de maire, il obtint 14 voix aux trois tours et Louis Puy devint à nouveau maire sans majorité stable.
À la suite des élections du 26 avril et du 3 mai 1953, Bartolini avait été réélu avec 25 059 voix sur 73 245 inscrits. Les douze communistes et les sept socialistes, élus séparément, pouvaient avoir une majorité d’une voix dans le conseil municipal. L’accord ne se faisant pas, le Parti communiste français resta dans l’opposition alors que le maire socialiste obtenait d’être élu grâce à une alliance conclue avec les élus de droite. Pourtant, il était souvent question d’un rapprochement à gauche. Le 16 juillet 1954, Bartolini conduisait une délégation communiste qui négocia avec les élus socialistes un accord de gestion municipale. Cet accord conclu, en février 1955, entre élus communistes et élus socialistes, fut immédiatement dénoncé par la direction nationale du Parti socialiste SFIO. Le journal quotidien socialiste République, le 12 février, parlait alors de « bombe ». Édouard Le Bellegou restait maire avec Bartolini comme premier adjoint et cinq autres adjoints communistes. La dissolution du conseil intervint le 29 mars. Les élections générales du 24 mai 1955 confirmèrent les résultats précédents (12 communistes, huit socialistes). Bartolini arrivait nettement en tête des élus communistes avec 13 442 voix et 22 999 avec les votes préférentiels sur 43 825 exprimés. L’accord, reconduit le 2 juin 1955, dura jusqu’au 11 novembre 1956, date à laquelle le maire retira les délégations de ses adjoints communistes après les événements de Budapest. Ils démissionnèrent de leurs responsabilités d’adjoints au début de novembre 1958 pour protester contre la réponse positive au référendum que conseillait le maire.
Jean Bartolini fut réélu à la tête de la liste communiste (« Liste d’union et de défense républicaine et des intérêts communaux »). Le 8 mars 1959, il obtenait avec ses dix colistiers élus, 15 374 voix (79 558 inscrits). Socialistes et communistes avec vingt élus avaient encore la majorité absolue. Le PCF avait revendiqué le poste de maire pour une éventuelle liste d’union. Le 23 mars, lors de l’élection du maire, Bartolini, avec onze voix, arriva régulièrement en deuxième position et Maurice Arreck (divers droite) fut élu au dernier tour à la majorité relative.
Le 14 mars 1965, la législation imposant des listes bloquées, Jean Bartolini conduisait la « liste d’union républicaine laïque et de défense des intérêts toulonnais présentée par le Parti communiste français avec la participation du Parti socialiste unifié ». Sur les 95 789 inscrits, elle arrivait en deuxième position avec 13 644 voix, mais avec près de 10 000 voix de retard sur la liste du maire sortant. Le dimanche suivant, elle progressait faiblement (15 907 voix), la plupart des électeurs de la liste socialiste ayant reporté leurs voix sur la liste du maire. Pour la première fois depuis la guerre, Bartolini ne siégeait plus au conseil municipal. Il devait conduire le 14 mars 1971 la liste commune aux partis de gauche qui fut battue (17 958 voix sur 98 878 inscrits, et 20 171 voix sur 52 185 exprimés au deuxième tour).
Cette identification de la vie politique de Jean Bartolini avec la difficile vie de la cité ne devait pas faire disparaître son rôle départemental et national.
En tête de la liste communiste, Bartolini fut élu, le 21 octobre 1945, à l’Assemblée nationale constituante avec 61 523 voix sur 216 738 inscrits. Il fut réélu à la deuxième Assemblée nationale constituante, le 2 juin 1946, à la tête de la « liste communiste et d’union républicaine et résistante » avec 59 747 voix sur 218 263 inscrits. Il siégea dans ces deux assemblées dans les commissions de l’Intérieur et de la défense nationale. Tête de liste du « Parti communiste et d’union républicaine et résistante », le 10 novembre 1946, il fut élu à l’Assemblée nationale avec 60 209 voix sur 216 683 inscrits. Cette élection fut confirmée, le 17 juin 1951, où il conduisait la « liste républicaine, résistante et antifasciste pour l’Indépendance nationale, le Pain, la Liberté et la Paix présentée par le Parti communiste français ». Il obtint 59 582 voix sur 218 459 inscrits. Enfin, il conservait son siège le 2 janvier 1956, avec 69 831 voix sur 251 749 inscrits.
À l’Assemblée nationale, Jean Bartolini siégeait dans les commissions de la défense nationale et des immunités. Il se consacra avant tout aux établissements militaires de l’État (reconversion notamment). Il proposa un projet de loi pour l’application du salaire national aligné sur les salaires de la métallurgie parisienne, le 22 mai 1951, revendication qu’il avait formulée avec ses camarades de la CGTU trente ans auparavant. Le 22 mai 1951, le ministre des armées Jules Moch prenait un décret donnant satisfaction. Il intervint régulièrement dans les discussions des budgets militaires et dans les débats sur les pensions des fonctionnaires. Au moment de la guerre d’Indochine, il interpella plusieurs fois le gouvernement (affaire Henri Martin notamment). Enfin, à partir de 1951, Bartolini fut nommé juge suppléant à la Haute Cour de Justice.
Aux élections législatives de 1958, Bartolini se présenta dans la troisième circonscription du Var (Toulon-ville). Le 23 novembre, il arrivait en troisième position avec 9 325 voix sur 68 966 inscrits, précédé cette fois par le maire SFIO de la ville, Le Bellegou. Comme tous les communistes, il ne se retira pas et progressa faiblement le dimanche suivant (9 603 voix).
En 1962, Jean Bartolini fut candidat dans la circonscription de Draguignan où le Parti communiste avait conservé de bonnes positions. Le 18 novembre, il arrivait en première position avec 12 112 voix sur 64 388 inscrits. L’appel du bureau politique du PCF du 19 novembre 1962 indiquait « le deuxième tour peut et doit voir un sursaut de défense républicaine. Le PCF affirme sa volonté de tout faire pour y contribuer ». En vertu de décisions nationales, comme dans l’Hérault les candidats communistes arrivant en tête dans toutes les circonscriptions du département, le désistement de Bartolini fut annoncé par la Fédération du Var, trois jours avant le scrutin ; il fallait voter pour le maire SFIO du Luc, Pierre Gaudinss, arrivé en deuxième position, afin de barrer la route à l’UNR. Mais, bien que la Fédération socialiste ait retiré ses candidats dans les autres circonscriptions, ce désistement suscita des résistances que Bartolini s’efforça, par son intervention personnelle, de combattre. Le dimanche suivant, 3 213 suffrages se portèrent sur son nom ; des bulletins imprimés pour le deuxième tour au nom de « Bartolini » avaient été déposés, en dépit du désistement, par l’administration dans certains bureaux de vote ; d’autres électeurs avaient préparé leurs propres bulletins manuscrits. Toutefois, le candidat socialiste fut élu. Le 13 décembre, le comité central du Parti communiste consacrait sa séance à l’examen de la situation électorale. Dans son rapport, Waldeck-Rochet se demandait : « est-ce que notre tactique d’union a été appliquée sans réticences ni étroitesses partout où il le fallait ? ». Nous pouvons nous demander si une telle interrogation ne s’appliquait pas à la situation dracénoise.
Bartolini joua également un rôle dans son parti. Réélu membre du comité central par le congrès de Paris (26-30 juin 1945), il fut réélu régulièrement jusqu’au congrès d’Ivry-sur-Seine (3-7 juin 1954). Comme membre du comité central, il suivit l’activité des Fédérations qui possédaient des arsenaux de la Marine (Finistère, Brest, Manche, Cherbourg, Morbihan, Lorient) et des Fédérations méridionales (Basses et Hautes-Alpes, Gard). Mais, en fait, selon plusieurs témoignages, il aurait été déchargé de ses responsabilités au comité central à la suite du « complot » qui affecta beaucoup la Fédération communiste du Var en 1952. Membre du bureau fédéral du Var depuis 1945, secrétaire fédéral pendant quelques mois, Bartolini ne cessa d’inspirer la politique communiste dans le département. Il fut notamment le directeur politique de l’hebdomadaire fédéral Liberté varoise de 1947 à 1950.
Homme d’action, très populaire dans son département, Jean Bartolini s’identifia avec la vie du Parti communiste dans le Var à partir de 1932. Homme de la parole, beaucoup plus que de plume, il confia quelques souvenirs pour la plaquette anniversaire éditée en 1970 par la Fédération du Var du Parti communiste français et dans diverses petites enquêtes du quotidien communiste, Le Petit Varois, en 1966 notamment.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15830, notice BARTOLINI Jean, Baptiste par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 18 septembre 2019.

Par Jacques Girault

Jean Bartolini dans les années 1930
Jean Bartolini dans les années 1930
Assemblée nationale, Notices et portraits, 1936
Jean Bartolini dans les années 1940
Jean Bartolini dans les années 1940
Assemblée nationale, Notices et portraits, 1946
Jean Bartolini dans les années 1950
Jean Bartolini dans les années 1950
Assemblée nationale, Notices et portraits, 1956
Photo anthropométrique de Jean Bartolini en mai 1940
Photo anthropométrique de Jean Bartolini en mai 1940
Communiqué par Francis Calvet. ADN : 1874 W 147 dossier 4582
Photo anthropométrique de Jean Bartolini en février 1940
Photo anthropométrique de Jean Bartolini en février 1940
Communiqué par Francis Calvet

SOURCES : Arch. Nat., F7/13021, 13123, 13164. — Arch. Dép. Var, 2 M 3 50, 51, 52 ; 2 M 5 292, 294 ; 2 M 7 32 3, 35 4 ; 4 M 46, 47, 48, 49, 54, 55 2, 59.1, 2, 3, 4 ; 18 M 4, 43 ; 3 Z 2 6, 10, 12, 23 ; 3 Z 4.22, 29. — Arch. RGASPI, Moscou, dossier personnel, 495 270 11 — Arch. Troisième Région mar. : 2 A1/2111, 2188 ; 2 G2/277 ; immatriculés an 10. — Arch. Assemblée nationale : dossier individuel. — Dictionnaire des parlementaires français — J. Toesca, Un militant de province, Toulon, 1951. — V. Barel, Cinquante années de luttes, Paris 1966. — Fl. Bonte, Le chemin de l’honneur, Paris 1970. — L. Figuères, Jeunesse militante, Chronique d’un jeune communiste des années trente-cinquante, Paris, 1971. — G. Ceretti, À l’ombre des deux T. Quarante ans avec Palmiro Togliatti et Maurice Thorez, Paris, 1973. — J. Girault, « Quelques notes sur le Parti communiste français dans le Var entre 1920 et 1939 », Cahiers de l’Institut Maurice Thorez, 2e trimestre 1971. Sur l’implantation du Parti communiste français entre les deux guerres » Paris, 1977. — “1920-1970 — PCF — Souvenirs de vétérans varois du Parti communiste français“, Toulon, 1970. — Presse locale. — Renseignements communiqués par l’intéressé. — Sources orales.

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