LIDDI Pierre [Dictionnaire Algérie]

Par René Gaudy

Né le 18 octobre 1908 à Alger, ouvrier mécanicien, syndicaliste CGT à Alger, secrétaire général du syndicat CGT de l’éclairage ; membre du PCA, interné en 1956 ; cadre de l’EGA après l’indépendance.

Fils d’un tonnelier italien originaire de Bari, dans les Pouilles, arrivé en Algérie en 1899, Pierre Liddi eut onze frères et sœurs. Après le Certificat d’études primaires, il suivit une école d’apprentissage et devint ajusteur mécanicien, travailla d’abord en Algérie mais, interdit d’embauche à la suite de sa participation à des grèves, vint en France en 1929. Il entra comme outilleur chez Citroën, puis dans une entreprise de moules mécaniques à Paris (XXe arr.).

De retour en Algérie, P. Liddi fut embauché en janvier 1934 en qualité d’ajusteur-mécanicien d’entretien à la société des Forces motrices d’Algérie. Il devint contremaître. En 1936, P. Liddi fut l’un des animateurs de l’Union algérienne des syndicats du gaz et de l’électricité, organisme créé avec l’accord de la Fédération CGT de l’Éclairage et destiné à coordonner l’action des syndicats. Un premier congrès eut lieu en 1937 à Alger. En 1938, sept syndicats affiliés à la CGT groupaient 2 200 adhérents. Pierre Liddi participa, fin 1937, à l’action qui aboutit à la création d’un statut unique pour tous les électriciens et gaziers d’Algérie, puis à la grève du 30 novembre 1938.

Après le débarquement allié (novembre 1942), P. Liddi s’employa à faire renaître le mouvement syndical dans l’Éclairage. En 1943, il adhéra au Parti communiste et, en 1944-1945, devint secrétaire de l’Union algérienne des syndicats du gaz et de l’électricité. Il lutta, avec succès, pour que la loi de nationalisation du gaz et de l’électricité soit appliquée en Algérie. Bénéficiant d’un détachement syndical en 1947, élu président du Conseil central algérien des œuvres sociales de l’électricité et du gaz (CCAOS), il exerça sa fonction jusqu’à la dissolution, en 1956, de cet organisme accusé d’aider les « rebelles ». Élu au comité de la Fédération CGT de l’Éclairage lors de son XVIe congrès (septembre 1946), il entra à son bureau, en mai 1948 (XVIIe congrès). Par la suite, il semble que ces syndicats prirent peu à peu leur autonomie.

Militant du Parti communiste algérien, P. Liddi prit part à la lutte de libération nationale. Il fut arrêté en même temps que d’autres syndicalistes en octobre 1956, lors de l’interdiction des syndicats UGSA et UGTA. Interné, il passa plus de trois ans au camp de Lodi jusqu’à sa libération en avril 1960. Après l’indépendance, ayant choisi de rester en Algérie, il travailla comme cadre (chef du magasin général) à l’Électricité et Gaz d’Algérie pendant deux années et demie. Ensuite, il s’installa en France.
Marié en 1935, père d’une fille, Pierre Liddi vivait, début 1984, à Toulon (Var).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158304, notice LIDDI Pierre [Dictionnaire Algérie] par René Gaudy, version mise en ligne le 19 avril 2014, dernière modification le 19 avril 2014.

Par René Gaudy

SOURCES : Arch. Outre-mer, Aix-en-Provence, F159. — Arch. Wilaya d’Alger, 443. — N. Benallègue-Chaouia, Algérie. Mouvement ouvrier et question nationale, op. cit. — Arch. FNE-CGT. — Renseignements fournis par l’intéressé. — R. Gaudy, Les porteurs d’énergie, Paris, Temps actuels, 1982 (iconographie).

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