AMATI Aldino

Par Daniel Grason

Né le 3 août 1907 à Rimini (province de Rimini) en Émilie-Romagne (Italie) ; peintre en bâtiment ; communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Fils de Nicolas Amati et de Giovanna Bulini, Aldino Amati entra légalement en France le 3 septembre 1932. Il demeurait 233, boulevard Voltaire dans le XIe arrondissement à Paris, exerçait le métier de peintre en bâtiment, effectuait des travaux chez des particuliers et des commerçants. Il adhéra au Parti communiste d’Italie, participait à des réunions organisées par l’organisation communiste et les antifascistes. Il partit combattre dans les Brigades internationales en Espagne début 1937, revint en France en 1938.

Il reprit brosses, pinceaux et peinture, exerça à nouveau son métier, habita au 164 et 148, rue du Plateau à Fontenay-sous-Bois (Seine, Val-de-Marne). En 1942, il fit connaissance avec Thérèse Guay de huit ans son aîné, séparée de son mari, propriétaire de l’hôtel-restaurant « Le Cosmos » au 91, rue des Moulins dans la même localité. Il l’aida à tenir son commerce.

Alors qu’il circulait sur sa bicyclette, Aldino Amato fut contrôlé par la police à Vincennes. Il transportait des coupons de tissus, interrogé sur la provenance des étoffes, il expliqua qu’elles appartenaient à son ami Agostino Conti qui vivait dans le XIIe arrondissement. Ce dernier, victime à plusieurs reprises de vols, lui avait demandé de les entreposer chez lui.

Les policiers zélés perquisitionnèrent son domicile, ils saisissaient son certificat portant son nom et sa photographie, délivré par la Direction générale de la Catalogne le 4 janvier 1937 ; plusieurs photographies où il était en habit militaire sur le front ; un cliché de Francisco Ascaso, membre de la CNT et de la FAI tué le 20 juillet 1936 à Barcelone. Des pièces qui étaient éloignées de l’objet de son arrestation.

La perquisition continua, les policiers trouvèrent 25 kilos de blé, 20 kilos d’avoine, 15 kilos de farine, 2 kilos de blé en poudre, 50 kilos de pâtes alimentaires et un jambon fumé de 5 kilos. Rien n’était extraordinaire dans un hôtel-restaurant. Une vérification fut faite auprès des contributions indirectes, les déclarations de d’Aldino Amati étaient en grande partie exactes, seul le blé, l’avoine et la farine étaient saisis. Amati fut relaxé, son amie Thérèse, la propriétaire des lieux ne fut pas auditionnée.

Les policiers ne désarmèrent pas, ils trouvèrent un motif pour l’arrêter. Il ne s’était pas conformé à l’ordonnance relative au recensement des ressortissants italiens pour le Service du travail obligatoire (STO). « En conséquence de son passé politique », écrivit un policier, Aldino Amato fut arrêté le 6 juin 1944 (jour du débarquement allié en Normandie) et consigné au dépôt en attendant une décision administrative. Interné au camp des Tourelles dans le XXe arrondissement, le 10 août il prenait la destination du camp d’internement d’Écrouves (Meurthe-et-Moselle). Il s’évada pendant son transfert.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158308, notice AMATI Aldino par Daniel Grason , version mise en ligne le 19 avril 2014, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Daniel Grason

SOURCE : Arch. PPo., 1W 0809 (transmis par Gilles Morin).

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