KLEIN Dobra [née GOLDSZAJDER] dite Slavka

Par Daniel Grason

Née le 3 novembre 1913 à Kielce (Pologne), morte en 1945 à Paris ; doctoresse ; volontaire en Espagne républicaine ; militante de la Main Œuvre immigrée ; résistante déportée à Auschwitz (Pologne).

Dobra Klein
Dobra Klein

Fille de Joseph et de Sarah Carfinkiel, Dobra étudia la médecine à Prague (Tchécoslovaquie), elle épousa à une date inconnue Anren Klein, devint tchécoslovaque par son mariage. Elle rencontra à Prague l’été 1931, Hirsch Loberbaum étudiant en médecine. En 1937 elle se porta volontaire en Espagne, fut doctoresse à l’hôpital de Benicassim, retrouva Loberbaum également dans un hôpital de la Centrale sanitaire internationale.
En 1938 elle vint en France poursuivre ses études, sur sa demande la préfecture de police lui délivra un récépissé de demande de carte d’identité. Elle devint interne à l’hôpital d’Eaubonne, établissement construit avec des fonds du gouvernement républicain espagnol où étaient soignés les blessés de la guerre d’Espagne. Elle y travailla jusqu’au 1er novembre 1940, donna ensuite des soins aux particuliers comme infirmière, habitait 111 Route de Montlignon à Eaubonne (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
Elle vécut avec Hirsch Loberbaum de janvier 1941 à janvier 1943 au 21 Rue Théophraste-Renaudot, XVe arr. Elle se rendit compte que la police exerçait une surveillance, elle conseilla à Loberbaum de ne plus venir. Le 3 juillet 1943, elle se présenta au domicile d’Elisabeth Matus au 1 Passage du Génie à Paris XIIe arr. Des policiers de la BS2 attendaient, ils avaient appréhendé la veille Loberbaum, ils attendaient d’éventuels visiteurs.
Emmenée dans les locaux des Brigades spéciales, elle fut fouillée, elle possédait une carte d’identité française au nom de Marie Tissier, née le 13 novembre 1913 à Bratislava (Tchécoslovaquie). Le faux document portait le cachet de la police de la circonscription de Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise, Essonne). Elle détenait aussi un livret de famille au même nom revêtu du cachet de la mairie de Dieppe (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), ainsi qu’une carte de vêtements et articles textiles, différentes cartes d’alimentation provenant de mairies de différentes mairies de Paris. Elle s’expliqua sur les cartes d’alimentation données en échange de soins médicaux, mais ces mairies avaient été cambriolées par les FTP. Quant aux faux papiers elle ne put expliquer leur provenance.
Interrogée sur Hirsch Loberbaum, elle soutint qu’elle ignorait tout de son activité politique, arguant le fait qu’il se consacrait à la préparation de sa thèse médicale, allait régulièrement à l’hôpital Laennec et dernièrement à Saint-Antoine. « Entre nous il n’a jamais été question de politique  » affirma-t-elle. Elle ajouta : « Personnellement je ne me suis jamais intéressée à la politique, consacrant mes moindres instants à l’étude de la médecine ».
Certainement battue, elle ne lâcha rien, déclara qu’elle n’avait « jamais adhéré à un parti quelconque » n’avoir jamais détenu « d’armes ni de tracts ». Elle reconnut simplement qu’elle était « en infraction avec la réglementation concernant les étrangers et les Juifs ».
Internée sous le matricule 3224 à Drancy, le 31 juillet il était dans le convoi 58 à destination d’Auschwitz (Pologne). Le camp fut libéré par l’armée Soviétique le 27 janvier 1945. Sur un millier de déportés, il y eut vingt-huit survivants dont dix-huit femmes, Dobra Klein était du nombre. Rapatriée, elle mourut des épreuves endurées peu de temps après son rapatriement.
Le nom de Dobra Klein figure sur le mur des noms rue Geoffroy-l’Asnier, (IVe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158341, notice KLEIN Dobra [née GOLDSZAJDER] dite Slavka par Daniel Grason, version mise en ligne le 20 avril 2014, dernière modification le 3 janvier 2020.

Par Daniel Grason

Dobra Klein
Dobra Klein

SOURCES : Arch. PPo. BA 2298, PCF carton 14 rapports hebdomadaires de la préfecture de police sur l’activité communiste. – David Diamant, Par-delà les barbelés, Éd. 1986 (nom orthographié Kleinman). – Site internet CDJC.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 156

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