RIZZON Antoine

Par Jean Reynaud

Né le 9 septembre 1928 à Cismon del Grappa (Italie), mort le 10 juillet 1992 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; professeur de l’enseignement technique ; militant syndicaliste du SNET puis du SNES ; militant communiste.

Son père, ouvrier puis artisan-maçon, originaire de Vénétie, vint s’installer avec sa famille à Marseille en 1929. Comme son père et ses frères, Antoine Rizzon débuta comme apprenti puis ouvrier dans le bâtiment. Il commença à militer aux Jeunesses communistes et à l’Union de la jeunesse républicaine de France de 1945 à 1948, et adhéra au Parti communiste français en 1947. Il aimait à raconter à la fin de sa vie comment, de chantier en chantier, il avait mené ses premières batailles syndicales et politiques, dans les durs affrontements de l’après-guerre à Marseille : les grandes grèves de 1947, l’assassinat du militant Vincent Voulant, la bataille contre la guerre d’Indochine.

Antoine Rizzon épousa en 1950 Marie-Louise Mazan ; ils eurent un fils. Petit à petit, il devint « interdit de chantier ». Il choisit alors, en 1951, d’entrer dans l’enseignement comme maitre auxiliaire à l’école pratique de la rue des Convalescents à Marseille, devenue collège technique du bâtiment, puis il y devint professeur technique adjoint en 1952. Il poursuivit sa carrière au nouveau lycée technique Diderot ouvert en 1958, où il devint professeur certifié de génie civil en 1977, puis chef de travaux jusqu’à sa retraite prise en 1988.

Militant de la liste « Union pour une action syndicale efficace » au Syndicat national de l’enseignement technique, il fut secrétaire de section d’établissement (S1), membre du bureau académique, et membre suppléant de la commission administrative nationale de 1959 à 1961. Il prit part aux discussions préparant la fusion entre le Syndicat national de l’enseignement secondaire et le SNET, entraina les personnels d’ateliers en faveur de cette fusion, renversant le fort courant d’opposition animé par certains PTA, puis participa à la conquête par « Unité et Action », en 1967, de la section académique du nouveau Syndicat national des enseignements de second degré.

Dans le nouveau SNES, il fut un des artisans de deux batailles décisives : celle pour l’égale dignité des professeurs d’ateliers et des professeurs d’enseignement général dans le technique, et celle de l’égale dignité de l’enseignement technique et de l’enseignement classique et moderne. Il était aussi membre de l’amicale des professeurs de génie civil.

En parallèle, il poursuivait son activité politique, assurant pendant de nombreuses années le secrétariat d’une section du PCF. Son influence marqua les grands évènements : la lutte contre la guerre d’Algérie, les mouvements de 1968. Il contribua à ne pas laisser dégénérer la campagne anticommuniste, haineuse et prolongée que mena le quotidien Le Méridional contre l’ensemble des personnels du lycée Diderot, vilipendés parce que « tous communistes, du directeur au concierge ».

Antoine Rizzon décéda après un long combat contre la maladie. Son épouse, qui avait longtemps tenu un bar avec sa sœur à Marseille, le suivit de peu dans la mort. Ils avaient vécu aux Camoins et à Eoures, aux limites de Marseille, au pied de la Tête du Garlaban, où ils aimaient se promener et où leurs cendres furent dispersées.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158344, notice RIZZON Antoine par Jean Reynaud, version mise en ligne le 21 avril 2014, dernière modification le 28 juin 2014.

Par Jean Reynaud

SOURCES : Arch. IRHSES et de la section académique du SNES d’Aix-Marseille. — Témoignages de l’intéressé (enregistrement par Philippe Laville pour le compte de l’IRHSES en 1988) et de son fils Yvan. — Notice rédigée par Jean Reynaud en 2007 et précisée par Alain Dalançon.

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