RIVAUX Laurentine, Marie-Rose [épouse LALLEZ]

Née le 16 décembre 1919 à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) ; secrétaire ; permanente de la JOCF ; militante au MPF, à l’UGS, au PSU, à Amnesty international.

Fille d’Émile, Édouard Rivaux, chaudronnier puis mineur de charbon, et de Rosa Angélique Jombart, Laurentine Rivaux était la dernière d’une famille de trois enfants. Son père milita à la CGT puis à la CFTC, dans la mouvance de la démocratie chrétienne. Ses parents qui tenaient également un petit estaminet en face de l’entrée d’un puits de mine, étaient chrétiens. Elle fit ses études primaires à l’école publique puis fréquenta un établissement privé jusqu’au brevet (1935). Elle entra au travail en 1936 et occupa le poste de secrétaire de l’Union locale CFTC de Lens jusqu’en 1939. Elle fut ensuite embauchée aux grands bureaux des Houillères.

Laurentine Rivaux connut la JOC par un militant qui allait devenir plus tard son mari. Il vendait le journal Jeunesse ouvrière dans le quartier. Immédiatement conquise par ce mouvement de jeunes travailleurs, elle décida de quitter l’école et de s’engager dans la JOC. Elle démarra une section dans son village de Vendin-le-Vieil et reçut officiellement l’insigne en 1938, des mains d’une responsable de la fédération d’Arras. Elle reçut rapidement des responsabilités fédérales sur la région d’Arras, visitant les sections du pays minier qui « poussaient comme des champignons ». Elle participait aux réunions départementales, régionales, aux sessions de formation, et prit part au congrès du dixième anniversaire en 1937. À la fin de l’année 1940, elle était responsable d’un centre de jeunesse qu’elle quitta en 1942 avant d’être licenciée pour « mauvais esprit envers le Maréchal ».

En 1942 le secrétariat national demanda à Laurentine Rivaux de partir pour Nancy comme permanente, chargée de la Meurthe-et-Moselle et de la Meuse. Sa famille accepta cette séparation malgré les bombardements et l’Occupation. Elle fut confrontée à bien des difficultés dans ses déplacements et eut du mal à s’adapter à une région qu’elle ne connaissait pas. La guerre interdisant les grands rassemblements, le travail se faisait essentiellement dans les sections, au moyen de semaines d’études régionales et de rencontres nationales. Mais ce déracinement restait pénible, y compris sur le plan matériel (pas de chauffage et manque de nourriture). Finalement, Laurentine Rivaux fut remplacée par Yvonne Sommeille, de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle).

En 1944, elle rejoignit le Pas-de-Calais où elle fut permanente pour la région minière et la région côtière, très dangereuse à l’époque. À la Libération, elle participa à nombreux meetings organisés en commun par la JOC et la JOCF avec défilés et prises de parole.

Elle se maria le 1er décembre 1945 à Vendin-le-Vieil avec Louis Charles Marcel Lallez. Elle abandonna toute activité professionnelle car à cette époque les femmes de mineurs ne travaillaient pas. Louis Lallez milita à la CGT et, ensemble, ils s’engagèrent à la LOC puis au MPF, au MLP, et enfin à l’UGS et au PSU. Ils y eurent des responsabilités dans une section locale mais aussi au plan départemental. Louis Lallez siégea au Conseil national du MLP. Ils lancèrent une coopérative d’achats.

Ils s’investirent également dans une amicale laïque dont Laurentine Rivaux devint responsable alors que son mari animait un atelier pour les jeunes (émaux, peintures, etc.) Avec le PSU, ils présentèrent plusieurs fois une liste aux élections municipales, mais sans succès. Quand Louis Lallez prit sa retraite, en 1967, ils quittèrent la région du Nord pour habiter un petit village du Jura. Ils y organisèrent des voyages pour des personnes âgées qui n’avaient jamais bougé. Ils firent également partie d’Amnesty international.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158363, notice RIVAUX Laurentine, Marie-Rose [épouse LALLEZ], version mise en ligne le 21 avril 2014, dernière modification le 21 avril 2014.

SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressée et communiqués par Armand et Madeleine Maïer. – État civil de Vendin-le-Vieil.

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