BAKOUNINE Michel. [Belgique]

Par Francis Sartorius

Priamoukhino (Russie), 14 mai 1814 − Berne (Suisse), 1er juillet 1876. Révolutionnaire russe ayant séjourné en Belgique.

Michel Bakounine fait un premier et long séjour à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale) de juin 1843 à juillet 1844, après son expulsion de Paris. De novembre 1847 à janvier 1848, il est à nouveau dans la capitale belge. Il a des contacts avec Karl Marx et les amis politiques de ce dernier. Durant cette période, Bakounine fréquente aussi les milieux de l’émigration polonaise et assiste à des séances de l’Association démocratique. C’est de cette époque que remonte son antipathie pour Marx, ce « semeur de catastrophes » (lettre à Herwegh, décembre 1847), et aussi son hostilité pour la manière dont les démocrates allemands conçoivent le changement du système social

C’est aussi durant ces mêmes années 1840 que Michel Bakounine noue contacts et amitiés avec l’élite intellectuelle libérale et socialisante que compte alors la Belgique. Il rencontre ainsi Joachim Lelewel en exil à la suite de sa participation active lors de l’insurrection polonaise de 1830-1831, connu lors de son précédent séjour, contact qu’il maintiendra et renouvellera. Nous en trouvons confirmation dans le fait que, bien plus tard, en novembre 1864, Bakounine, une nouvelle fois à Bruxelles, assiste aux obsèques civiles de l’épouse du professeur Van Bemmel, futur recteur de l’Université libre de Bruxelles.

La personnalité de Michel Bakounine séduit certains dirigeants belges de la Première Internationale, ce qui vaut à ces derniers d’être la cible de critiques acerbes de la part de Marx. Eugène Hins, par exemple, est, sur ce point, particulièrement visé par la hargne de Marx lors du conflit qui opposera Bakounine à Marx. On peut citer aussi Laurent Verrycken qui, en 1871, sera le dépositaire général pour la Belgique de l’ouvrage de Bakounine, L’empire knouto-germanique.

En 1876, lors du décès de Bakounine, la revue, dirigée par César de Paepe* et Charles Sellier (un communard), L’économie sociale, publie un article nécrologique, résumé rapide et objectif de sa vie et de ses œuvres. La Belgique et les Belges occupent donc dans la vie de Michel Bakounine une place non négligeable qui demanderait à être mieux connue car elle est la clé d’événements se déroulant ailleurs.

À consulter également : ANGAUT J.-C., Bakounine Michel, dans Dictionnaire des anarchistes, Site Web : maitron.fr − CORDILLOT M., BIANCO R., Bakounine Michel, dans Site Web : maitron.fr.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158377, notice BAKOUNINE Michel. [Belgique] par Francis Sartorius, version mise en ligne le 22 avril 2014, dernière modification le 4 octobre 2023.

Par Francis Sartorius

SOURCES : Journal (inédit) de Van Bemmel, conservé à l’Académie royale de Belgique, Bruxelles − BERTRAND L. Histoire de la démocratie et du socialisme en Belgique depuis 1830, t. 2, Bruxelles, 1907 − BAKOUNINE M., Confession (1857), Paris, 1932 – Documents relatifs aux militants belges de l’Association internationale des travailleurs. Correspondance 1865-1872. Textes réunis, établis et annotés par Daisy-Eveline Devreese, Louvain-Bruxelles, 1986 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 79) − VUILLEUMIER M., Révolutionnaires de 1848 et exilés, autour d’Alexandre Herzen, documents inédits, Genève, 1973.

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