BASCOULERGUE Henri, Éloi

Par Michel Thébault

Né le 1er décembre 1892 à Aubusson (Creuse), mort en déportation le 17 mars 1944 à Buchenwald ; agent d’assurances ; militant socialiste, de la Ligue des droits de l’homme (LDH) et franc maçon ; résistant Libération-Sud.

Henri Bascoulergue était le fils de Pierre Octave Bascoulergue, âgé de 33 ans à sa naissance, tapissier et d’Elisabeth Lenoir âgée de 32 ans, tous deux domiciliés 38 Grande Rue à Aubusson. Appelé pour le service militaire en octobre 1913, il déclara exercer le métier de tapissier. Incorporé au 31ème bataillon de Chasseurs à pied, il fut rapidement réformé pour « bronchite suspecte côté gauche ». Cette suspicion de tuberculose fit qu’il ne fut pas mobilisé lors du premier conflit mondial. Il se maria à Aubusson le 20 octobre 1919 avec Jeanne, Marguerite Mercier ouvrière en tapisserie. Un garçon et une fille naquirent de cette union.
Trois périodes peuvent être distinguées dans la vie de ce militant. La première qui va de 1915 à 1921, est essentiellement syndicale. Secrétaire du syndicat autonome des ouvriers et ouvrières du textile et assimilés d’Aubusson, Henri Bascoulergue œuvra, durant les grèves de cette époque, souvent dures, pour secourir les plus défavorisés.
La seconde est plus politique. À partir du 7 décembre 1919, Henri Bascoulergue fut membre du conseil municipal d’Aubusson au titre du Parti socialiste. Il le fut à nouveau à partir de mai 1929. Il appartint également à la Ligue des droits de l’homme (LDH) et, à partir de 1935 vraisemblablement, à la loge maçonnique de Guéret « Les Préjugés vaincus ». Devenu agent d’assurances en 1937, il entra au conseil de direction de la Caisse d’Épargne à dater du 1er janvier 1938. Cette seconde période se prolongea jusqu’en décembre 1940, date de l’éviction des socialistes de la mairie par le gouvernement de Vichy.
_Pendant la seconde guerre mondiale, Henri Bascoulergue fit partie à Aubusson du groupe appelé le « groupe du café du commerce ». Ce café tenu dans les années 40 par un ancien adjoint au maire d’Aubusson, François Chevalier, membre de la SFIO et franc maçon de la même loge qu’Henri Bascoulergue, devint un foyer de résistance spontané regroupant en particulier des représentants de la gauche aubussonnaise. Le groupe s’occupait essentiellement de propagande (distribution de tracts et de journaux clandestins, comme Combat) et s’affilia à Libération-Sud. Domicilié place du Général Espagne, Henri Bascoulergue fut une première fois perquisitionné le 22 novembre 1942 suite à une manifestation organisée par le groupe de résistants auquel il appartenait, le 11 novembre 1942 à 11 heures, manifestation très suivie devant le monument aux morts d’Aubusson. La résistance fut active à Aubusson mais dut subir une répression féroce : entre le 21 février 1943 et le 23 mars 1944 six rafles successives entraînèrent l’arrestation de 68 personnes. Suite aux dénonciations (de miliciennes en particulier), la principale rafle se déroula le dimanche 9 janvier 1944, entraînant l’arrestation de 28 personnes. Elle commença dès l’aube vers 5 heures du matin, par l’investissement de la ville par des troupes allemandes sous le commandement de la SIPO-SD. Henri Bascoulergue fit partie des résistants arrêtés ce 9 janvier 1944. Après avoir connu la prison à Limoges puis la détention à Compiègne, il fut déporté à Buchenwald par le convoi I.172 du 22 janvier 1944 sous le numéro 43239. Il mourut à Buchenwald le 17 mars 1944.

Il obtint la mention mort pour la France et mort en déportation. Il fut homologué adjudant FFI à titre posthume. Son nom est inscrit à Aubusson sur le monument aux morts et sur le monument de la déportation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15839, notice BASCOULERGUE Henri, Éloi par Michel Thébault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 avril 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Creuse (État civil et registre matricule) — Lettre de la mairie d’Aubusson, 14 avril 1981. — Témoignage du fils d’Henri Bascoulergue, 19 juin 1981 et archives de famille — Robert Petit La collaboration, la Résistance et l’épuration à Aubusson (1940 – 1945) Ed. Alice Lyner 2013 — Mémorial genweb.

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