BAYET (les frères), Jean, Martin, Adolphe et Henri, Nicolas, Félix.

Adolphe et Félix Bayet sont jumeaux et leur vie se confond au point qu’ils décèdent ensemble noyés dans l’Escaut. Adolphe Bayet a la plus forte personnalité. Opposant sous le régime hollandais, il est un des premiers à embrasser la cause de la Révolution de 1830. Il invite les hommes, en âge de porter les armes, à marcher au secours de Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale) en révolte. Là, il se taille une réputation d’orateur de clubs des plus radicaux.

Adolphe Bayet est parmi les fondateurs de la Réunion centrale. En octobre 1830, il crée L’Émancipation mais, brouillé avec ses amis politiques, il quitte le journal après deux mois. Revenu à Liège, il reprend ses études universitaires et devient docteur en droit puis avocat. Son évolution ultérieure le conduit vers le libéralisme « avancé » avec maintien de ses opinions républicaines. Sa dernière tentative de jouer un rôle sur le plan politique est la fondation quelques années avant les événements de 1848 du Libéral liégeois, journal qui disparaît en 1849. Adolphe Bayet est présent au sein des milieux démocratiques et est qualifié « d’un des républicains les plus actifs de Liège » par le procureur général liégeois en février 1849. Il aurait participé au Banquet républicain du Prado à Molenbeek (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale) le 25 mars. Il fréquente également Gand où leur frère est directeur, directeur des travaux (?) de la prison. Ce dernier partagerait leurs convictions.

Félix Bayet, joaillier en 1830, participe aux Journées de septembre 1830 et est, pour sa bravoure, décoré de la Croix de fer. Il est secrétaire de l’Association nationale belge (ou Association patriotique) qui rassemble les patriotes radicaux en mars 1831. Son frère est membre suppléant du comité. Cette Association fait l’objet de poursuites judiciaires en juillet. De 1845 à 1848, Félix Bayet est conseiller communal à Liège. Il tente de proposer une motion de soutien à la révolution de février à Paris. L’un des deux, les deux figurent au club de Liège animé par Victor Tedesco* en mai 1848. Ils sont cités également avec Esselens.*

« Mécontents des autres et d’eux-mêmes, les deux frères se fixent vers 1852 à Bruxelles où ils deviennent agents d’une compagnie d’assurance ».