PINGRENON Jean-Luc, Émile, Ludovic

Par Jacques Girault

Né le 4 juin 1946 à Hezecques (Pas-de-Calais) ; instituteur puis cadre dans la fonction territoriale ; militant communiste puis socialiste dans l’Oise ; maire de Pont-Sainte-Maxence.

Fils de maraîchers à Saintines (Oise), Jean-Luc Pingrenon reçut les premiers sacrements catholiques. Après avoir obtenu le baccalauréat en 1963 préparé au lycée Pierre d’Ailly à Compiègne (Oise), il commença une année en propédeutique (Lettres) à la Sorbonne (Censier) puis entra en dernière année à l’École normale d’instituteurs de Beauvais (Oise) en 1965.

Instituteur en 1966 à Béthisy-Saint-Pierre, nommé à l’école Jules Ferry de Pont-Sainte-Maxence, après son service militaire (septembre 1968-décembre 1969) dans un régiment de Chasseurs motorisés à Willlich en Rhébanie-Palatinat (Allemagne), il enseigna à l’école Ferdinand Buisson jusqu’à la fin de 1978.

Pingrenon se maria en février 1970 à Pont-Sainte-Maxence avec une institutrice. Le couple se sépara, puis divorça en 1996.

A l’ENI, Pingrenon adhéra au Syndicat national des instituteurs et milita dans la tendance “Unité et Action”. A partir de 1971, il anima la tendance “École émancipée pour le Front unique ouvrier” jusqu’en 1973-1974 quand il rejoignit les militants de la tendance “École émancipée”, majoritaire dans la section départementale du SNI. Il fut élu EE-FUO au conseil syndical de celle-ci et à la commission administrative paritaire départementale.

Secrétaire du cercle des Jeunesses communistes à l’ENI tout en étant secrétaire de la fédération des JC, il adhéra au Parti communiste français en 1964 à Verberie alors qu’il était au titre des JC convoqué aux réunions du comité de la fédération communiste depuis 1962. Militant du PCF, élu au comité fédéral par la conférence fédérale de 1966, il fut membre des commissions fédérales de la jeunesse et de l’enseignement. Secrétaire de la section communiste de Béthisy-Saint-Pierre, il était administrateur du cercle laïque d’éducation populaire.

A Pont-Sainte-Maxence, il était un des dirigeants de la section communiste en 1970. Lors de la conférence fédérale de 1971, il fut réélu au comité fédéral .

Mais en désaccord avec l’appréciation du PCF sur la situation en Tchécoslovaquie depuis la fin de 1968, au retour du service militaire, il estima que la condamnation du seul aspect militaire de l’intervention soviétique ne devait être qu’une partie de la condamnation de l’ensemble de l’ “orientation néo-stalinienne de la direction soviétique”. Devant les critiques de l’ensemble de la direction de la fédération communiste, il quitta le PCF en 1971. En relations, depuis le service militaire avec Claude Chisserey, ancien dirigeant de la Fédération des étudiants révolutionnaires, il rejoignit l’Alliance de la jeunesse pour le socialisme, formation de tendance trotskyste. Devant le comportement qu’il jugeait sectaire du movement, il s’en éloigna pour rejoindre en 1974 le Parti socialiste mais s’abstint de militer politiquement en raison de ses responsabilités syndicales.

La section socialiste de Pont-Sainte-Maxence le pressentit pour qu’il conduise la “liste d’Union de la Gauche” aux élections municipales de mars 1977 qui fut élue et réélue en 1983 et 1989.

Pingrenon quitta l’enseignement à la fin de 1978 et démissionna des fonctions de maire en 1992 en raison de sa mutation professionnelle.

Pendant ses mandats de maire, Pingrenon présida l’Union départementale de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains et siégea au conseil national de la FNSER. Secrétaire général de l’Union des maires de l’Oise, il fut le vice-président de l’Union hospitalière du Nord-Est et membre du conseil d’administration de la Fédération hospitalière de France.

Pigrenon fut le suppléant du candidat socialiste aux élections législatives de 1978 dans la troisième circonscription (Clermont-Crépy-en-Valois). En 1981, à nouveau suppléant de Jean-Pierre Braine qui fut élu, il en devint l’assistant parlementaire. De même, en 1992, candidat aux élections cantonales, en 1983, il fut aussi un des candidats socialistes aux élections sénatoriales et obtint 21 % des suffrages.

Dans la deuxième moitié des années 1970, Pingrenon, inscrit à l’Institut d’études juridiques de Compiègne, dissidence de la faculté de Droit d’Amiens, intégra en janvier 1979 l’Institut régional d’Administration à Lille (Nord) dans la section des attachés de préfecture. Par la suite, il obtint un DESS de droit public à l’Université d’Orléans-Tours tout en étant nommé aux préfectures de Bobigny puis de la région Ile-de-France. En 1992, muté à Marseille, il dirigea, jusqu’à sa retraite en 2006, les affaires financières et juridiques du Secrétariat général pour la police (SGAP) de la zone Sud.

A son entrée à l’IRA à Lille, Pingrenon adhéra au syndicat CGT-FO des préfectures, syndicat majoritaire parmi les élèves et fut leur représentant au conseil d’administration de l’établissement. Il resta syndiqué à la CGT-FO tout au long de sa vie active et y adhérait toujours comme retraité en 2014.

Dans les Bouches-du-Rhône, Pingrenon adhéra pendant un an à la section du Parti socialiste à Istres puis pendant un an à celle de Vitrolles ; “mais j’ai dû constater que ma conception de la politique n’était pas compatible avec celle de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône”. Ancien adhérent de la Fédération des conseil de parents d’élèves dans l’Oise puis dans les Bouches-du-Rhône, quand son fils entra en 6e au lycée Thiers, devant “l’attitude sectaire des dirigeants FCPE”, il adhéra à l’association des “Parents d’élèves de l’enseignement public”.

Initié comme apprenti franc-maçon dans la loge “La Sincérité fraternelle” (Grand Orient de France) à Creil en 1980, Pingrenon en devint le vénérable en 1989. Puis parvenant à des grades supérieurs dans la loge “L’Étoile de l’Espérance” à Beauvais, son activité assidue l’amena à être 32eme degré du Rite écossais ancien accepté.

A Marseille, membre du comité d’intérêt de quartier, il était membre du conseil d’administration et vice-président de la caisse du Crédit mutuel de Marseille-Vieux-Port.

Habitant Istres, Pingrenon se remaria en juillet 2000 à Marseille avec une ancienne principale du collège “Les Terriers” à Pont-Sainte-Maxence, devenue proviseur-adjoint du lycée d’Istres (Bourches-du-Rhône), avec laquelle il vivait depuis 1990 et avait eu un fils. Son épouse, divorcée, était mère de deux filles qu’il adopta.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158433, notice PINGRENON Jean-Luc, Émile, Ludovic par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 avril 2014, dernière modification le 14 janvier 2019.

Par Jacques Girault

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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