BASQUIN Alfred

Par Yves Le Maner

Né le 27 janvier 1893 à Poix-du-Nord (Nord), mort le 3 janvier 1957 à Mons-en-Chaussée (Somme) ; cafetier, hôtelier puis représentant de commerce ; militant socialiste ; député de la Somme.

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1936]

Établi très jeune à Péronne (Somme), Alfred Basquin connut des jours difficiles avant de parvenir à avoir un petit débit de boissons qu’il convertit ensuite en hôtel. Son dynamisme lui permit bientôt d’acquérir une place de premier plan au sein des organisations professionnelles de l’hôtellerie et, de 1924 à 1930, il fut notamment président du syndicat régional des cafetiers, hôteliers et restaurateurs. Comptant dès lors parmi les notables locaux, il se lança dans la politique. Il avait adhéré au Parti socialiste SFIO au lendemain de la Première Guerre mondiale et il fut rapidement appelé à siéger à la commission administrative de la Fédération socialiste de la Somme qui recherchait des responsables et des propagandistes dans l’arrondissement de Péronne où son implantation était faible. Élu conseiller municipal de Péronne en 1925 (mandat qu’il conserva jusqu’en 1935), Alfred Basquin représenté dès lors le Parti SFIO à toutes les élections législatives dans la circonscription correspondant à l’arrondissement de Péronne : battu dès le premier tour en 1928 (il n’avait obtenu que 2 376 voix sur 21 650 électeurs inscrits), il connut le succès en 1932 en obtenant 9 495 voix sur 21 578 inscrits, devançant de justesse le « républicain de gauche » Dauché (9 181 voix). À la Chambre, il siégea à la commission du commerce et de l’industrie et à celle des PTT. Réélu au second tour aux législatives de 1936 avec 10 253 suffrages contre 9 479 au « radical indépendant » Boncourt, il intensifia son action au Palais-Bourbon et fut élu secrétaire de l’Assemblée pour un an, en janvier 1938. Il appartint pendant sa seconde législature aux commissions de l’Agriculture, des Comptes définitifs et des Économies, et des PTT ; mais il se consacra en priorité à la sous-commission de la Batellerie dont il fut élu président et intervint notamment en faveur de la reconstruction du canal du Nord.

Après avoir voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940, A. Basquin cessa toute activité politique et se réfugia en Auvergne.

À son retour en Picardie en 1945, il fut exclu du Parti SFIO pour son vote de 1940 et pour son « attentisme ». Il s’installa à Mons-en-Chaussée, localité proche de Péronne, où il devint représentant en vins et liqueurs. Alfred Basquin fut réintégré au Parti SFIO par le 48e congrès national (Lille, juillet 1956) car il fut tenu compte du précieux concours qu’il apporta aux Résistants en fuite pendant l’Occupation allemande alors qu’il résidait en Auvergne. Cette mesure fut sa dernière satisfaction : il mourut le 3 janvier 1957 à l’issue d’une longue maladie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15844, notice BASQUIN Alfred par Yves Le Maner, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 1er mars 2010.

Par Yves Le Maner

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1936]

SOURCES : Arch. Nat., F7/13029, rapport du 25 juin 1934. — Arch. Dép. Somme, Z 317. — Le Cri du Peuple, 19 février 1938. — J. Jolly, Dictionnaire des parlementaires, op. cit. — Renseignements fournis par la mairie de Péronne et par M. Léon Tellier.

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