LÉVY Renée, Léa

Par Annie Pennetier

Née le 25 septembre 1906 à Auxerre (Yonne), guillotinée le 31 août 1943 à Cologne (Allemagne) ; professeur de lettres ; résistante à Paris, réseau Musée de l’Homme puis Hector homologuée FFC et DIR.

Plaque 6 rue de Normandie Paris IIIe. Rectificatif guillotinée.
Plaque 6 rue de Normandie Paris IIIe. Rectificatif guillotinée.

Fille de deux professeurs de lettres enseignants à Auxerre, Léon et Berthe, petite-fille d’un grand rabbin de France Alfred Lévy (1907-1909), Renée Lévy fut orpheline de père très jeune, à l’âge de trois ans. À Paris, élevée avec sa sœur aînée Germaine, par sa mère, professeur au lycée Victor-Hugo (IIIe arr.) et sa tante, elle fit ses études dans ce lycée. Étudiante d’anglais puis de lettres, elle obtint l’agrégation de lettres en 1932. Enseignante à Lille puis à Paris (lycée Victor-Duruy puis lycée Victor-Hugo), à la déclaration de guerre, elle enseigna à Cayeux-sur-Mer (Somme) où elle se trouvait en vacances et où un lycée provisoire avait été installé en urgence dans le casino de la station balnéaire pour les élèves vacanciers qui ne pouvaient retourner dans leur région ou à Paris menacée de bombardements. Elle resta célibataire.
La loi sur le statut des Juifs du 4 octobre 1940 lui interdit la Fonction publique.
Elle rejoignit le noyau résistant du Musée de l’Homme et diffusa du matériel de propagande. Le réseau démantelé, elle passa au réseau Hector spécialisé dans le recueil de renseignements militaires. Arrêtée par les Allemands le 25 octobre 1941, elle détenait un émetteur radio.
Emprisonnée à la Santé, puis déportée le 11 février 1942, Renée Lévy fut maintenue au secret dans plusieurs prisons allemandes, Aix-la-Chapelle, Essen, Prüm avant d’être condamnée à mort le 30 avril 1943, par un tribunal spécial de Cologne. Le 31 août 1943, elle fut guillotinée dans la cabane d’exécution de la prison de Cologne.
Avant de mourir elle aurait déclaré à ses bourreaux : « Je suis Française et j’ai bien fait de servir mon pays. Je regrette seulement de n’avoir pas pu en faire davantage »
Son nom a été tiré au sort le 29 octobre 1945 pour être inhumé au Mont-Valérien, au Mémorial de la France combattante, aux côtés de Berthie Albrecht.
Elle obtint la mention « Mort pour la France », portée sur son acte de décès le 11 août 1947 et la mention « Morte en déportation » par arrêté du 13 septembre 1993 ainsi que le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR). Elle fut homologuée sous-lieutenant des Forces françaises combattantes (FFC).

Elle reçut à titre posthume plusieurs distinctions : Croix de guerre avec palmes, Médaille de la Résistance et Croix de chevalier de la Légion d’honneur.
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Une plaque commémorative lui rend hommage 6 rue de Normandie, Paris (IIIe arr.), où elle vécut, et une autre dans le hall du lycée Victor-Hugo, où elle fut élève et enseigna. Son nom figure sur la plaque 1939-1945 à la Sorbonne, à Paris (Ve arr.), sur le Mémorial aux fusillés et déportés, à Auxerre (Yonne) et sur le Mémorial de la France combattante, à Suresnes (Hauts-de-Seine). Un timbre à son effigie a été émis par la Poste le 7 novembre 1983.
En 2022, la Libre Pensée de l’Yonne a demandé à la municipalité d’Auxerre d’honorer Renée Lévy, en apposant une plaque dans le Square de la Laïcité.

Sa soeur Germaine Grun, née en 1899, avocate, fut déportée à Auschwitz le 13 février 1943 où elle mourut la même année.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158453, notice LÉVY Renée, Léa par Annie Pennetier, version mise en ligne le 24 avril 2014, dernière modification le 10 octobre 2022.

Par Annie Pennetier

Plaque 6 rue de Normandie Paris IIIe. Rectificatif guillotinée.
Plaque 6 rue de Normandie Paris IIIe. Rectificatif guillotinée.

SOURCES : AVCC-SHD, Caen, AC 21P 478123. — Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Beate et Serge Klarsfeld, Paris, 1978. – Henri Frenay, La nuit finira, Paris, R. Laffont, 1973. – Sites Internet.— Adiamos-89, mars 2022.— Mémorial genweb.

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