Par Jacques Girault
Né le 29 décembre 1911 à Bessèges (Gard), mort le 29 avril 2000 à Bernis (Gard) ; instituteur dans le Gard ; militant syndicaliste du SNI ; militant socialiste.
Fils d’un employé aux mines de Bessèges, Pierre Planche, qui reçut les premiers sacrements catholiques, fut élève d’une école privée jusqu’à l’âge de treize ans. Il entra à l’École normale d’instituteurs de Nîmes en 1928 où il se « détacha peu à peu de la religion ». Instituteur à Molières-sur-Cèze (1931-1932), à Saint-Hilaire-de-Brethmas (1933-1936), il fut nommé à Bessèges en 1936 et y enseigna jusqu’à sa retraite. Il s’y maria religieusement en avril 1941 avec une institutrice. La fille du couple fut seulement baptisée.
Dès ses débuts professionnels en 1931, Pierre Planche adhéra au Syndicat national (CGT). Membre du bureau de l’union locale CGT, il entra au conseil syndical de la section départementale du SNI en 1937-1938 et fut le responsable départemental des jeunes instituteurs. À ce titre, il fut délégué au congrès du SNI à Paris en juillet 1939. Gréviste les 12 février 1934 et 30 novembre 1938, il fut sanctionné d’une retenue de huit jours de salaire. D’accord avec les analyses de Syndicats sur l’indépendance du syndicalisme, il approuvait les analyses du SNI pour lutter contre la guerre. Favorable à la non-intervention en Espagne et aux accords de Munich, il fut le secrétaire du comité d’aide aux réfugiés espagnols de Bessèges, constitué en janvier 1939. Mobilisé en août 1939, réformé le 29 décembre 1939, il reprit son poste d’instituteur en janvier 1940 et, inquiété au printemps 1941, très surveillé, ne participa pas à la Résistance.
Après la guerre, Pierre Planche fut professeur de mathématiques au cours complémentaire de Saint-Ambroix, de 1945 à 1956, puis au collège de Bessèges, de 1956 à 1963, qu’il dirigea ensuite jusqu’à sa retraite en 1968.
Il retrouva sa place au conseil syndical de 1946 à 1956 ou 1957 et fut élu à la commission administrative paritaire départementale de 1946 à 1957. Il se prononça en 1947-1948 pour l’autonomie puis milita dans la tendance « autonome » du SNI et de la Fédération de l‘Éducation nationale. Trésorier de la section du SNI pendant deux années, il fut membre de la commission administrative départementale de la FEN.
René Planche, militant de la Ligue des droits de l’Homme, adhéra au Parti socialiste SFIO en septembre 1937. Après la Libération, il remilita activement dans la section socialiste reconstituée en septembre 1944. Il fut secrétaire de la sections socialiste SFIO puis du Parti socialiste, membre de sa commission exécutive fédérale et secrétaire adjoint de 1971 à 1974. Il resta secrétaire de la section de Bessèges jusqu’à sa démission en 1993. Il fut le correspondant local du Provençal de la Libération à 1966. Après son décès, la section socialiste de Bessèges prit le nom de « section Pierre Planche ».
Par Jacques Girault
SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé. — Presse syndicale et locale. — Notes d’André Rouvière et de Pierre Gros.