PLANCHON Jean, Joseph

Par Jacques Girault, Gaetan Sourice

Né le 6 janvier 1917 à Mens (Isère), mort le 28 octobre 1971 à Fontaine (Isère) ; instituteur en Isère ; résistant ; communiste ; militant aux Éclaireurs unionistes de France puis aux CEMEA.

Son père, comptable à Grenoble (Isère), devint en 1939 employé principal au parc d’artillerie régional. Sa mère, institutrice, était en 1917 « domiciliée de droit à Grenoble mais en résidence à La Côte Saint-André ». Dès sa jeunesse, Jean Planchon s’engagea dans les Eclaireurs unionistes de France dont il devint commissaire du district des Alpes. Au jamboree de 1947 à Moisson (Seine-et-Oise/Yvelines), il fut chef du sous-camp de la région Sud-Est. À partir des années 1940, il entretenait des liens étroits avec les Eclaireurs de France.

Planchon entra à l’Ecole normale d’instituteurs de Grenoble en 1934. En octobre 1937, il fut nommé instituteur à Vinay.

Mobilisé comme lieutenant en 1939, Planchon se maria en décembre 1939 à Grenoble avec Madeleine, Louise Nicollet-Bayard, institutrice, dont le père, directeur du cours complémentaire de Vinay, ancien militant du Syndicat national des instituteurs, franc-maçon, venait décéder accidentellement en juin 1938. Ses obsèques aux Abrets (Isère) avaient rassemblé tous les dirigeants de la région. Ils eurent deux fils.

Fait prisonnier en juin 1940, Jean Planchon s’évada et reprit son métier d’instituteur à Saint-Cassien (Isère). Résistant, il présida les Forces unies de la jeunesse patriotique de Voiron (Isère) et adhéra au Parti communiste français. Mais il milita peu dans le PCF, se caractérisant par une « indépendance d’esprit » d’autant que « la laïcité de sa mission devait le lui interdire » (Gilbert Chovet).

Son engagement militant fut aux Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active. Détaché le 1er mars 1945, fondateur de la délégation de l’académie de Grenoble, il assura la fonction de délégué régional à partir de 1946 puis fut mis à la disposition des CEMEA en octobre 1951.

Sur le plan régional, sous sa responsabilité, furent organisés de nombreux stages pour l’encadrement des colonies de vacances, la sensibilisation des enseignants à l’Éducation nouvelle et le perfectionnement des personnels de santé mentale. Par exemple, d’accord avec l’instituteur syndicaliste et communiste Georges Bozzeto en Haute-Savoie, dont l’épouse était institutrice des CEMEA, Planchon exprima le point de vue des CEMEA pour les questions de la gestion et de la pédagogie lors des divergences entre le SNI et la Fédération des œuvres laïques à propos de l’organisation jugée rétrograde des colonies de vacances par l’UFOVAL de Haute-Savoie. Administrateur à Grenoble de l’association « Peuple et Culture », membre du comité département de la Jeunesse au Plein Air, il était membre du conseil d’administration du Centre régional d’éducation physique et sportive de Voiron. Après avoir obtenu une licence ès-lettres en 1949, il soutint une thèse de doctorat en 1960, sous le titre « Le rythme journalier de la vie des enfants à la colonie de vacances ». En 1966, reçu au concours d’inspecteur de la Jeunesse et des Sports, il avait renoncé à occuper cet emploi afin de consacrer tout son temps aux CEMEA.

Aux CEMEA, sur le plan national, Planchon joua un rôle important dans la mise en place du groupe d’étude « Montagne-Neige ». Il participa régulièrement aux réunions du comité national, de la commission nationale pédagogique et de la sous-commission « Adolescents ». Il publia de nombreux articles dans la revue des CEMEA Vers l’éducation nouvelle dont il était membre du comité de rédaction. Il postula en 1969 pour être délégué général des CEMEA, mais Denis Bordat fut choisi.

Il publia des ouvrages dans la collection « La colonie de vacances » aux éditions du Scarabée qui connurent des rééditions, dont La sécurité des enfants (1952), Besoins des enfants et rythme des activités (1954), Les vacances en montagne (1959), Le repos et le sommeil des enfants à la colonie de vacances (1961), ouvrage issu de sa thèse de doctorat. Il collabora à des ouvrages de la collection comme L’organisation de l’infirmerie (1958) ou Les adolescents en montagne (1959). Souvent son épouse, instructrice permanente aux CEMEA, dessinait les illustrations.

D’autre part, Planchon contribua, avec Gerda Alexander, aux recherches sur l’eutonie et contribua à diffuser ces pratiques au sein des CEMEA. Juste avant son décès, il était pressenti pour être secrétaire général de l’association française d’eutonie.

Ils habitaient Fontaine où son épouse et sa belle-mère furent candidates aux élections municipales.

Sa mort par pendaison atterra les militants de l’éducation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158504, notice PLANCHON Jean, Joseph par Jacques Girault, Gaetan Sourice, version mise en ligne le 28 avril 2014, dernière modification le 28 janvier 2022.

Par Jacques Girault, Gaetan Sourice

SOURCES : Arch. Dép. Val-de-Marne, 512J 216 (CEMEA), dossier de personnel. — Numéro 68 de la revue des CEMEA Instructeurs (décembre 1971). — Presse. — Notes de Catherine Borlet, de Jean-Jacques Gauthé, de Rémy Pergoux. — Témoignage de Gilbert Chovet transmis par R. Pergoux.

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