LE CLERCH (ou Le CLERC’H) Barbe, Marie, Josèphe [Dictionnaire des anarchistes]

Par Anne Steiner

Née le 5 février 1891 au Faouët (Morbihan) ; domestique ; liée aux anarchistes individualistes et illégalistes ; jugée dans le cadre de l’affaire Bonnot.

Barbe Le Clerch (1912)
Barbe Le Clerch (1912)
cc Arch. PPo

Fille de Jean Louis Le Clerch et de Françoise Bérréat, journaliers, aînée d’une fratrie de trois enfants et orpheline de père, Barbe le Clerch (ou Le Clech d’après son acte de naissance) quitta l’école très jeune sans maitriser correctement la lecture et l’écriture. Elle fut placée comme domestique à l’âge de 10 ans, d’abord au Faouët puis à Paris.

En 1910, elle était la compagne de Marius Metge, un anarchiste illégaliste et fréquentait avec lui le siège du journal l’anarchie à Romainville.

Lors de l’arrestation de ce dernier, en janvier 1912, elle échappa à la police. Mais elle fut arrêtée le 7 mai 1912, rue Ducouédic, dans le quatorzième arrondissement où elle louait une chambre sous le nom de Marthe Mercier. L’illégaliste Forget, cambrioleur et faux-monnayeur était alors son compagnon.

On trouva chez elle 950 francs en billets de banque et des bijoux volés par Marius Metge chez les époux Schmidt, aux Pavillons-sous-Bois, chez lesquels elle avait servi comme bonne.

Accusée de complicité et de recel pour ce cambriolage, elle fut mise en état d’arrestation et incarcérée à la prison de Saint-Lazare. Atteinte de tuberculose, elle vit son état empirer pendant sa détention et elle fut libérée pour raisons médicales le 15 août 1912.

À sa sortie de prison, elle vécut quelque temps dans les locaux de l’anarchie, alors dirigé par Armand, au 30, rue des Amandiers.

En novembre 1912, elle vivait rue des Panoyaux dans le vingtième arrondissement de Paris. C’est à cette adresse que fut arrêté le 9 novembre 1912, Indalccio Ibanez, son nouveau compagnon, soupçonné d’avoir participé la veille, à l’attaque du bureau de poste de Bezons en compagnie de Lacombe et de deux autres complices.

Elle comparut en février 1913 devant la cour d’assise de la Seine dans le cadre de l’affaire Bonnot et fut acquittée.

Elle témoigna le 28 mars 1914, devant le même tribunal, en faveur d’Indalccio Ibanez. Ce dernier fut condamné aux travaux forcés à perpétuité.

On ne sait pas ce qu’elle est devenue après cette date. D’après les petites filles de son frère, sa jeune sœur Françoise lui aurait rendu visite vers 1920. Selon ce témoignage, Barbe, qui travaillait alors dans une coopérative, avait à cette date deux enfants.

Victor Serge qui l’évoque dans son ouvrage Les Hommes dans la prison, déclare, quant à lui, qu’elle serait morte de tuberculose peu de temps après le procès de février 1913.

Les membres de sa famille ignorent la date et le lieu de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158546, notice LE CLERCH (ou Le CLERC'H) Barbe, Marie, Josèphe [Dictionnaire des anarchistes] par Anne Steiner, version mise en ligne le 1er mai 2014, dernière modification le 10 octobre 2022.

Par Anne Steiner

Barbe Le Clerch (1912)
Barbe Le Clerch (1912)
cc Arch. PPo

SOURCES : Arch. PPo, cartons E140, E141. — l’Humanité, 28 mars 1914. — Le Matin, 28 mars 1914. — Témoignage de Christine Vivier, petite nièce de Barbe le Clerch. — État civil en ligne cote 057_1MiEC057_R20-0004, vue 272/463. — Recensement Le Faouët 1901 (AD Morbihan), cote 3 ES 57 /1901 vue 37/58.

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