VUILLEMIN Marie, Félicie [dit Marie la Belge] [Dictionnaire des anarchistes]

Par Anne Steiner

Née le 11 mai 1889 à Mons, Belgique ; liée aux individualistes illégalistes.

Marie Vuillemin (1912)
Marie Vuillemin (1912)
cc Arch. PPo

Peu avant ses vingt ans, Marie Vuillemin vint à Paris où elle travailla comme ouvrière pour 3 francs par jour. Elle était mariée à un ouvrier peintre du nom de Schoofs qu’elle décrivit comme violent et querelleur. Cette union fut malheureuse et elle retourna en juin 1910 chez sa mère en Belgique.

Employée comme serveuse dans une auberge de Charleroi, elle y rencontra le Français Octave Garnier*, insoumis, qui est employé à la construction d’un tunnel.

Ils partirent ensemble pour Bruxelles. La veille de leur départ, l’établissement dans lequel elle travaillait fut cambriolé et de fortes présomptions pesèrent sur elle et Garnier. Ce dernier étant recherché par la police pour vol, ils quittèrent la Belgique en avril 1911 et gagnèrent Paris. Ils vécurent alors au siège du journal individualiste l’anarchie à Romainville.

Victor Serge* et Rirette Maitrejean* qui cohabitèrent quelques semaines avec elle à Romainville et qui l’évoquent dans leurs souvenirs respectifs sur cette période,ne la décrivent pas comme une militante, mais comme une amoureuse. Blonde et potelée, elle évoque pour eux les femmes peintes par Rubens.

Le 22 janvier 1912, elle fut arrêtée dans le cadre de l’enquête sur l’agression du garçon de recettes de la Société générale (voir Bonnot). Elle bénéficia d’un non-lieu et fut libérée le 21 mars 1912.

Elle fut incarcérée à nouveau le 15 mai 1912, à la suite du siège de Nogent sur Marne durant lequel périrent Octave Garnier et René Valet*, et fut inculpée de complicité de vol par recel.

Lors de l’instruction, elle déclara n’avoir agi que par amour pour Garnier. Elle se livra à quelques confidences, mais chargea bien davantage les morts que les vivants. Elle déclara cependant avoir appris par Octave que Monier*, Callemin* et Soudy* se trouvaient à Montgeron et Chantilly.

Elle comparut en février 1913 devant la cour d’assise de la Seine avec tous les accusés de l’affaire Bonnot. Elle revint alors sur les déclarations faites au moment de l’instruction, affirmant qu’elles lui avaient été arrachées.

Elle fut acquittée de même que Barbe Le Clerch et Rirette Maitrejean.

Elle serait morte à Charleroi en 1963.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158554, notice VUILLEMIN Marie, Félicie [dit Marie la Belge] [Dictionnaire des anarchistes] par Anne Steiner, version mise en ligne le 2 mai 2014, dernière modification le 10 octobre 2022.

Par Anne Steiner

Marie Vuillemin (1912)
Marie Vuillemin (1912)
cc Arch. PPo

Sources : Arch PPo E 140/ E 141 – Rirette Maitrejean, Souvenirs d’anarchie, La Digitale, 2005 – Victor Serge, « Monde sans évasion possible » in Mémoires d’un révolutionnaire, Robert Laffont, coll Bouquins, 2001.

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