Par René Gallissot
Communiste à Paris, passant au groupe de La voie communiste ; abritant dans son appartement les fonds de la Fédération de France du FLN ; replié au Maroc au service du FLN ; auteur libertaire.
Connu pour être lié à un autre Gérard, Gérard Spitzer, dans « l’affaire de la rue Oberkampf » (à Paris) ou du trésor du FLN en septembre 1959, Gérard Lorne appartenait en effet à la même cellule du PCF que ce responsable du Secours populaire exclu du Parti en 1957. Gérard Lorne suit G. Spitzer dans le groupe de La Voie communiste qui pratique l’aide à la Fédération de France du FLN. Il prête ainsi son logement de la rue Oberkampf pour des réunions du FLN au responsable algérien Aït el Hocine. Celui-ci y entrepose les valises des contributions de l’immigration. Quand la police entre dans l’appartement en septembre 1959, elle saisit dans un placard, quarante-quatre millions de francs, somme considérable à l’époque. Gérard Lorne a beau prétendre qu’il s’agit de l’argent des souscriptions à La Voie communiste, les arrestations suivent la sienne : celle d’Aït el Hocine, de Gérard Spitzer et d’autres. Pour soutenir la grève de la faim faite à la prison de la santé, un Comité Spitzer est créé et a un certain retentissement.
Gérard Lorne pourra se replier au Maroc, à Rabat et à Khemisset au service du FLN. Il s’affirme ensuite communiste libertaire. Pour les Éditions du Monde Libertaire, il finit par écrire un écho de sa critique du PCF et de sa contribution à l’aide du FLN tant à Paris qu’au Maroc.
Par René Gallissot
ŒUVRE : Gérard Lorne, Du Rouge au Noir. Mémoire vive d’un porteur de valise, Éditions du Monde Libertaire, Paris, 1998.
SOURCE : J. Charby, Les porteurs d’espoir. Les réseaux de soutien au FLN pendant la guerre d’Algérie : les acteurs parlent, La Découverte, Paris, 2004.