AMAZOUZ Arezki

Par Robert Kosmann

Né le 3 novembre 1949 à Azezga (Algérie) ; OS Renault ; délégué du personnel CGT chez Renault ; adhérent au PCF ; co-fondateur de l’Association des travailleurs Renault de l’Île Seguin (ATRIS).

Né de parents Français musulmans, Arezki Amazouz grandit dans l’Algérie coloniale, dans la région de Tizi Ouzou en Kabylie. Son père, Aomar Amazouz, saisonnier agricole, engagé en 1939 dans l’armée française, s’établit ensuite en France et travailla aux Fonderies de Champagne dans les Ardennes. Il adhéra très vite au MTLD, transporta des fonds de France et en Allemagne pour le FLN dès 1955, avant de se réfugier en Tunisie. Les oncles paternels et maternels ainsi que la mère d’Arezki Amazouz, Fetta Abdous, furent également combattants pour l’indépendance du pays.

Arezki Amazouz commença sa vie professionnelle à 8 ans, comme ouvrier agricole dans les vignobles, et reçut une éducation de base chez les Pères blancs installés en Kabylie. Après l’indépendance, il suivit une formation d’arboriculteur en 1967 mais, déçu par le régime et les bas salaires, il émigra en France en janvier 1971. Il s’installa chez son frère à Paris. Il travailla d’abord dans le bâtiment comme conducteur bétonnier puis grutier.

L’essentiel de sa carrière s’effectua à la Régie nationale des usines Renault, à Billancourt qu’il intégra comme intérimaire sur chaîne en 1973 avant d’être embauché le 14 mars 1974. Il remplit alors de nombreux postes, comme OS, au département 74, la chaine carrosserie dans l’Ile Seguin.

Délégué du personnel CGT à partir de 1975 (1975-1978) et élu au Comité d’entreprise de 1978 à 2012, il fut élu au bureau du syndicat en 1977. En même temps, il siégea à la commission immigration du syndicat CGT Renault et à la commission immigration de la Confédération CGT jusqu’en 2012. Il fut élu à la Commission exécutive confédérale de la CGT de 1986 à 1992. La revendication principale défendu par Arezki Amazouz, parfois en opposition avec ses camarades de la CGT, était la possibilité d’un déroulement de carrière des OS : « Ne plus être O.S. à vie ! ». En octobre 1981, il conduisit la grève des OS de Billancourt pour un meilleur déroulement de carrière. Il fut alors déçu, comme la majorité des grévistes, par la position de la direction CGT, qui accepta un compromis salarial très insuffisant.

Entrainé par la personnalité de Georges Marchais il donna son adhésion au PCF en 1978. En 1981, il quitta ce parti en désaccord avec le peu de marge de manœuvre pour les quatre ministres communistes au gouvernement.

En instance de licenciement collectif, son licenciement fut demandé sept fois de 1987 à 1994, refusé par l’inspection du travail, le ministère et le conseil d’Etat. Le plus souvent considéré comme personnel en « sureffectif », il fut plusieurs années sans travail et sans poste fixe. Ayant perdu tous ses recours juridiques, la direction de Renault finit par l’affecter à la direction commerciale, au dessin de plans, puis au courrier, au scannage de documents puis comme coursier, fonction qu’il assumait encore en 2012, en attente de la négociation de son départ en retraite.

Sur le plan familial, Arezki Amazouz s’est marié le 24 août 1972 avec Dahdia Abdous, une compagne originaire de son village kabyle, et ils eurent quatre enfants.

Après la fermeture de l’usine, Arezki Amazouz fonda en juin 1998, avec une centaine d’ouvriers de l’île Seguin, l’Association des travailleurs Renault de l’Ile Seguin (ATRIS) qui visait à faire vivre la mémoire du million de travailleurs employés à Billancourt entre 1898 et 1992. Il était président de cette association en 2012.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158647, notice AMAZOUZ Arezki par Robert Kosmann, version mise en ligne le 6 mai 2014, dernière modification le 17 août 2017.

Par Robert Kosmann

SOURCES : Sabrina Kassa, Nos ancêtres les chibanis !, Paris, Autrement, 2006. ― Gilbert Hatry (dir.), Notices biographiques Renault, Paris, Éditions JCM, 1990. — Amanda Petigrand ATRIS face à son passé, maîtrise d’histoire sous la direction de Danielle Tartakowsky, Paris 8, 2002. — Entretien avec Arezki Amazouz, mai 2012.

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