AMRI Mohamed

Par Robert Kosmann

Né le 1er janvier 1940 à Bouanane (Maroc) ; OS ; délégué du personnel CGT chez Renault ; adhérent au PCF ; fondateur et président de l’Association des travailleurs Renault de l’Île Seguin (ATRIS).

Né de parents Français musulmans du Maroc, Mohamed Amri grandit au dans la région d’Oujda. Son père était agriculteur, engagé ensuite dans l’armée française (1939-1952) et sa mère sans profession déclarée.

Mohamed Amri émigra en France en 1964. Il travailla quelques mois comme magasinier à la Samaritaine, comme OS à l’usine Citroën de Javel (XIVe arr.) durant un an, puis comme ferrailleur dans le bâtiment pendant sept mois.
La plus grande partie de son parcours professionnel se déroula à la Régie nationale des usines Renault qu’il intégra le 26 avril 1966. Sans diplôme ni qualification, il fut employé à Billancourt à l’emballage des pièces détachées puis à l’assemblage des pédaliers sur machine et au chromage/boulonnerie. Il effectua l’essentiel de sa carrière sur la chaine carrosserie, au département 74 de l’Île Seguin où il s’occupa du montage des sièges, de 1973 à 1975. Il devint ensuite remplaçant, retoucheur polyvalent et conserva cette fonction jusqu’en 1990. Dans le cadre d’une procédure collective, son licenciement fut refusé à trois reprises par le conseil des prud’hommes, le tribunal de Paris et le Conseil d’État, entre 1990 et 1992. Il fut toutefois maintenu à l’usine, sans travail, de 1990 à 1992, et muté comme employé à partir de 1992, dans un service technique de formation. Il partit en pré-retraite en 1998.

Délégué au comité hygiène, sécurité et conditions de travail pendant trois ans (1974-1977), Mohamed Amri fut élu délégué du personnel sur la liste CGT, de 1977 à 1981. Il fut ensuite délégué au comité d’entreprise, de 1990 à 1992. Il siégea au comité exécutif du syndicat CGT de Renault Billancourt, de 1983 à 1987, en même temps qu’il était président de la commission des marocains au comité d’entreprise.

Simple adhérent au PCF de 1979 à 1993, il quitta ce parti en désaccord avec la priorité donnée aux salariés d’origine française pour leur reclassement, alors que l’immense majorité des immigrés restaient au chômage.
Sur le plan familial Mohamed Amri s’est marié en août 1969 avec une compagne d’origine marocaine et ils eurent trois enfants.

Mohamed Amri fut également un militant associatif à Saint Denis (Seine-Saint-Denis), où il résidait. Entre 1990 et 2000, il fut membre de l’association EVT (Ensemble, vivre et Travailler) qui s’occupait des travailleurs sans papiers et de l’aide à l’Afrique. Après la fermeture de l’usine Billancourt, il fonda en juin 1998 avec une centaine d’ouvriers de l’Île Seguin, l’Association des travailleurs Renault de l’Île Seguin qui visait à faire vivre la mémoire du million de travailleurs employés à Billancourt entre 1898 et 1992. Il en fut le président de 1998 à 2010.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158649, notice AMRI Mohamed par Robert Kosmann, version mise en ligne le 6 mai 2014, dernière modification le 17 août 2017.

Par Robert Kosmann

SOURCES : Gilbert Hatry (dir.), Notices biographiques Renault, Paris, Éditions JCM, 1990. — Amanda Petigrand ATRIS face à son passé, maîtrise d’histoire sous la direction de Danielle Tartakowsky, Paris 8, 2002. — Entretien avec Mohamed Amri, novembre 2011.

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