BALESDENT Robert, Lucien

Par Robert Kosmann

Né le 27 juillet 1943 à Saint-Cloud (Seine, Hauts-de-Seine), mort le 30 novembre 2022 à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) ; menuisier puis ouvrier plasturgiste chez Renault à Boulogne-Billancourt ; syndicaliste CGT et militant communiste ; chef de service au Comité d’entreprise (1969-1993), responsable sportif de l’usine (1969-1974 et 1980-1985) puis responsable du service solidarité (1974-1980 et 1985-1993) ; directeur de centre sportif de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) de 1993 à 2000.

Robert Balesdent en 1965, dans son atelier
Robert Balesdent en 1965, dans son atelier

Le père de Robert Balesdent fut ouvrier spécialisé chez Renault, syndiqué à la CGT ; sa mère, Violetta née Déon tint un restaurant à Saint Cloud pour faire vivre la famille de huit enfants. En tout, quatre membres de la famille furent employés à la Régie Renault : Robert, son père, une sœur et un frère. Robert Balesdent effectua sa scolarité primaire à Saint Cloud et obtint son CEP en 1957, puis un CAP de menuisier en 1960 au CET de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine). Il travailla ensuite durant deux ans dans une menuiserie, l’entreprise Martin, à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine).

Robert Balesdent fut embauché sur les conseils de son père chez Renault à Boulogne Billancourt comme ouvrier spécialisé, le 16 janvier 1962. Il fut affecté à l’atelier de modelage plastique. Il devint ouvrier qualifié P1 six mois plus tard. Dès son entrée à l’usine, influencé par son frère qui était militant du PCF, il acheta l’Humanité aux vendeurs présents à la porte, et ceux-ci vinrent ensuite le trouver dans son atelier. Il donna son adhésion au PCF au terme de sa période d’embauche, un mois après son arrivée. Dans la même période il prit sa carte syndicale à la CGT puis suivit deux écoles syndicales de huit et quinze jours, respectivement en 1965 et en 1968, juste avant que l’usine ne se mette en grève. Il fut rapidement élu à la commission « jeunes » des secteurs professionnels (1966-1970) et à la commission exécutive (1966-1985) et au bureau (1966-1974) du syndicat CGT. Il fut également élu délégué du personnel ouvrier (1965-1969).

Sportif accompli, Robert Balesdent avait commencé la gymnastique à l’âge de huit ans. Il fut champion de Paris FSGT dans cette discipline en 1969 et champion d’Île-de France FSGT et FFG (Fédération française de gymnastique) la même année. Il avait suivi parallèlement des cours d’entraîneur de gymnastique et obtint son diplôme de la FFG en 1966. Cela le prédisposait à s’occuper du Club olympique de Billancourt (COB) qui était lié au comité d’entreprise Renault. Le COB privilégiait à cette époque les résultats en utilisant de jeunes champions extérieurs à l’entreprise. Le syndicat CGT voulait garder le caractère professionnel du COB et changer l’orientation du club. Il demanda à Robert Balesdent de s’éloigner des ateliers pour se consacrer à cette tâche. Il quitta les effectifs de l’usine, fut embauché par le comité d’entreprise comme chef de service (1969-1993) et mis à la disposition du COB. Il devint alors secrétaire permanent du COB, de 1969 à 1974. À cette dernière date les cadres de la CGT lui demandèrent de diriger le service social/solidarité du comité d’entreprise (1974-1980), secteur qui regroupait, les aides familiales, les activités retraités, la fête des mères, la mutuelle familiale, le planning familial. Il créa le service juridique, et accompagnait les salariés dans leurs démarches administratives. Robert Balesdent initia à cette époque la mise en place de CE décentralisées dans l’entreprise (neuf en tout) après une longue bataille avec l’employeur pour obtenir des locaux, en particulier sur les chaines de production.

En 1980, le COB eut à nouveau besoin d’un permanent et Robert Balesdent quitta le service solidarité du CE pour reprendre en charge le club et, entre autres, l’organisation des rencontres sportives inter-clubs et inter-ateliers (football, volley, basket, tennis de table, etc.) des onze établissements et usines Renault. Dans la même période Robert Balesdent fut membre de la commission sportive auprès du comité central du PCF (1978-1983). Il suivit les cours de l’école centrale d’un mois du PCF en avril 1974. Il fut élu au comité départemental FSGT des Hauts de Seine (1971-1978) et à son comité fédéral (1972-1976). À ces titres, il participa en 1984 à l’élaboration de la loi « Avice » du gouvernement Mauroy, relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives, comme consultant sur la partie sport à l’entreprise. En parallèle Robert Balesdent fut le délégué CGT des cadres au comité d’entreprise de Billancourt. Il conservait un salaire d’ouvrier professionnel et reversait la différence de traitement à la CGT.

En 1985, Robert Balesdent revint au service solidarité du CE, en raison du regroupement des activités solidarité et enfance suite aux compressions de personnel. Il s’y maintint jusqu’à son licenciement en avril 1993, après la reprise en main du CE par une alliance CGC/CFDT qui restructura l’organisme dans un sens très différent de celui de la CGT et refusa de reprendre le personnel employé.

Robert Balesdent fut alors embauché à la mairie de Saint-Ouen comme directeur du Centre sportif de l’Ile des Vannes (1993-2000). Il fut en même temps délégué cadre CGT du personnel de la mairie (1995-2000) et trésorier de la cellule PCF sur l’ensemble des installations sportives. Il quitta ses activités par non renouvellement de son contrat de travail en 2000 et fut au chômage jusqu’en 2003, date à laquelle il fit valoir ses droits à la retraite.

Sur un plan personnel, Robert Balesdent se maria avec Annie Chenuet, le 9 octobre 1965 ; ils eurent deux filles, Isabelle, née en 1966, et Caroline, née en 1970.

Sur un plan politique Robert Balesdent suivit les évolutions de son parti. Il ne partageait pas le point de vue des militants d’extrême gauche, mais considérait que ceux ci se battaient pour des « idéaux respectables » et refusait les agressions à leur égard. Dans sa carrière professionnelle, il se heurta à certains de ses camarades de parti, en particulier sur les politiques de restriction d’embauche de personnels à Saint-Ouen. Pour cette raison, à partir de 2000, il n’adhéra plus à la CGT ni au PCF. Pour autant il n’avait pas renié ses convictions et militait toujours avec les membres du PCF à Rueil-Malmaison où il demeurait, continuant à distribuer des tracts sur la ville et devant l’usine Renault. Il participait également à plusieurs associations de retraités : à Rueil, au COB et à « Loisirs solidarité retraités » association fondée en 1981 par la CGT.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158651, notice BALESDENT Robert, Lucien par Robert Kosmann, version mise en ligne le 6 mai 2014, dernière modification le 16 octobre 2023.

Par Robert Kosmann

Robert Balesdent en 1965, dans son atelier
Robert Balesdent en 1965, dans son atelier

SOURCES : Archives PPo. — Gilbert Hatry (dir.), Notices biographiques Renault, Paris, Éditions JCM, 1990. — Entretien et correspondance avec Robert Balesdent, mars 2013.

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