CERTANO Michel Georges, Guy

Par Robert Kosmann

Né le 29 novembre 1943 à Chaville (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine) ; tôlier chaudronnier, puis technicien ; militant CGT chez Renault, secrétaire général du syndicat Renault (1976-1982) et du comité d’entreprise (1974-1976 et 1986-1992), membre de la commission exécutive de la Fédération CGT de la Métallurgie CGT (1976-1982) ; militant communiste.

Le père de Michel Certano, Maurice Certano, travaillait déjà comme ouvrier à l’usine Renault de Billancourt. Il était charpentier en fer de formation. La mère de Michel Certano, Angèle, née Vigneron, était mère au foyer. Depuis 1926, vingt-quatre membres de sa famille (grand père, frère, sœur, épouse, oncle, cousins…) avaient travaillé dans l’entreprise Renault. Après avoir effectué ses études primaires à l’école Paul Bert à Chaville (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine) Michel Certano réussit le concours d’entrée à l’école Renault, le 10 septembre 1958. Il finit sa scolarité professionnelle après quatre ans d’études comme Jeune en formation d’ouvrier professionnel (JFOP). L’apprentissage à l’école Renault permettait l’embauche directement à l’usine et les jeunes bénéficiaient de bonifications à l’entrée s’ils avaient des parents travaillant à Billancourt. M. Certano fut embauché en septembre 1962, à Billancourt, au département 12 (Emboutissage, tôlerie) comme tôlier formeur dans un atelier d’études (atelier 1296) où il fut nommé P2 études en 1964.

Adhérent de la CGT dès 1964 et militant du PCF, membre du bureau de la section PCF (1974-1976), il fut permanent syndical CGT de 1976 à 1981. En 1982 il fut affecté aux méthodes tôlerie à Billancourt, comme agent de méthodes, puis à la direction des Etudes systèmes châssis. Il fut muté en février 1998 avec l’ensemble de ce service au Technocentre de Guyancourt et quitta l’entreprise en préretraite le 31 mars 1999.

Dès 1964, au sein de la CGT Michel Certano fut membre de la commission jeunes du comité d’établissement de Billancourt. Il encadra les centres d’adolescents du comité d’entreprise comme animateur. Il devint directeur de ces centres, de 1964 à 1968, puis, de 1971 à 1972, dirigea les centres de vacances familiales du comité d’entreprise. Il fut élu délégué du personnel en octobre 1967 et, en 1968, il participa à l’occupation de l’usine en tant que membre du comité de grève. Il devint secrétaire du syndicat CGT Renault Billancourt, en 1971, puis secrétaire du comité d’entreprise, en 1974. En septembre 1976, il accéda au poste de secrétaire général du syndicat CGT Renault (1976-1982), jusqu’à son remplacement par Jean Louis Fournier*. Parallèlement, il fut élu membre de la commission exécutive de la Fédération CGT de la métallurgie (1976-1982) et nommé délégué syndical central. En 1986, il devint à nouveau secrétaire du comité d’entreprise de Billancourt (1986-1992) puis élu au nouveau CE (1992-1998). Il était délégué hygiène et sécurité en 1982 et délégué du personnel titulaire pour le deuxième collège du centre de Billancourt en 1984. Il fut également nommé représentant syndical au comité central d’entreprise Renault.

Michel Certano fut un des responsables en vue de la CGT et à ce titre négocia de nombreux accords avec la direction de Renault. Il représenta le syndicat Renault Billancourt au XLe congrès confédéral de la CGT en 1979, à Grenoble, à la tête d’une délégation de quatre personnes. Michel Certano défendait parfois physiquement les positions du PCF et de la CGT : en 1970, contre des « intellectuels maoïstes établis » (Jacques Aboulker* qui protestait contre le prix des cantines et qui fut expulsé physiquement de l’usine par les militants CGT emmenés par Michel Certano) ; en 1971, contre d’autres ouvriers maoïstes, dont Pierre Overney*, qui contestaient l’encadrement de la CGT ; en 1977, contre les cadres de la Régie, lors de menaces de licenciements au département 38 ; contre des délégués de la CFDT (Paul Palacio* en 1973, lors de la grève des presses, ou Daniel Labbé en avril 1988, qui défendaient une autre position que le PCF dans les conflits sociaux). Il fit l’objet de nombreuses mises à pied et sanctions et de trois demandes de licenciement pendant sa carrière, ainsi que de rapports de police. Une première demande de licenciement fut énoncée pendant le conflit de 1975 et refusée ensuite par l’inspection du travail. Son licenciement fut prononcé effectivement en 1980, à la suite de la séquestration du PDG Bernard Vernier Palliez. Il fut réintégré en septembre 1981 au terme de la loi d’amnistie. En 1986 au moment du conflit des « dix de Billancourt » il fut l’objet d’une mise à pied conservatoire, cette mesure de licenciement étant refusée par l’inspection du travail.

Sur le plan politique, Michel Certano fut candidat suppléant sur la liste communiste aux élections législatives de mars 1977 dans le département des Hauts-de-Seine. Il fut également candidat non élu en 18e position sur la liste communiste lors des élections municipales de mars 1983 à Sèvres (Hauts-de-Seine), où il résidait.

Sur le plan personnel, Michel Certano se maria en février 1967 avec Monique Daubercies, secrétaire aux services sociaux du comité d’établissement. Ils eurent deux garçons.

Sur le plan associatif, Michel Certano appartint pendant un temps au bureau de l’Association des travailleurs Renault de l’Île Seguin (ATRIS) qui visait à faire vivre la mémoire du million de travailleurs employés à Billancourt entre 1898 et 1992. En 2014, il continuait de travailler sur la mémoire sociale de la CGT et du PCF chez Renault.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158657, notice CERTANO Michel Georges, Guy par Robert Kosmann, version mise en ligne le 6 mai 2014, dernière modification le 19 août 2019.

Par Robert Kosmann

ŒUVRE : - Mai 1968, Renault Billancourt, Paris, Les points sur les i, 2008. - Louis Renault, faits et vérités, brochure de la Fédération de la métallurgie, 1995 - 1936, regards sur la grève et ses acquis, brochure syndicale CGT Renault, 2006.

SOURCES : Arch. PPo (dossier Renault BA 2325). — Arch. de la section PCF Renault, Arch. du comité national du PCF — Gilbert Hatry (dir.), Notices biographiques Renault, Paris, Éditions JCM, 1990. — Morgan Sportes, Ils ont tué Pierre Overney, Paris, Grasset, 2008 — Nombreux témoignages dans des documentaires télévisés sur Renault. — Daniel Edinger, Renault Billancourt, la cicatrice, reportage video, FR3 Limoges, octobre 2002. — interview Michel Certano lors du conflit d’avril 73 chez Renault (INA). — Reportage télévisé sur la réintegration de Michel Certano, en 1981 (Dailymotion) — Anne Argouse et Hugues Peyret, Mort pour la cause du peuple, documentaire, Antoine Martin production, 2012. — État civil.

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