FOURNIER Jean-Louis [PC Paris]

Par Robert Kosmann

Né le 23 janvier 1948 à Paris (VIe arr.) ; tôlier-chaudronnier ; syndicaliste CGT, secrétaire (1975-1981) puis secrétaire général du syndicat CGT de Renault Billancourt, secrétaire (1990) puis secrétaire général (1991-2002) de la Fédération des travailleurs de la Métallurgie, membre du Bureau confédéral de la CGT (1995-2003) ; militant communiste, membre du comité central du PCF (1981- 1993).

Le père et la mère de Jean-Louis Fournier travaillèrent tous deux à l’usine Renault de Billancourt. Son père, Louis Fournier, était ouvrier spécialisé, militant de la CGT et du PCF, délégué du personnel et trésorier syndical de son département mécanique (département 49). Il y travailla de 1946 à 1970. Son épouse Jeanne, née Lorgeoux, travailla deux ans à Billancourt comme OS2 à la sellerie située alors dans l’Île Seguin. Elle vendait le journal Regards, proche du PCF et était adhérente de la CGT et du PCF. Elle quitta l’usine en 1948 pour élever son fils et devint plus tard femme de ménage puis assistante maternelle. Jean Louis Fournier effectua sa scolarité à l’école élémentaire de Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine), puis à Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine) et obtint le certificat d’études primaires en 1962. Il réussit le concours d’entrée à l’école Renault en septembre 1963. Il acheva sa scolarité professionnelle après avoir obtenu un CAP de chaudronnier, en 1966, et un CAP de tôlier formeur, en 1967.

L’apprentissage à l’école Renault permettait l’embauche directe et les jeunes bénéficiaient de bonifications à l’entrée s’ils avaient des parents travaillant à l’usine. Jean-Louis Fournier fut embauché en septembre 1967 à Billancourt, au département 38.40 (tôlerie) comme tôlier formeur P1 et y travailla jusqu’en 1971.

Adhérent de la CGT dès 1969 et militant du PCF, Jean-Louis Fournier prit des responsabilités importantes dans chacune de ces organisations mais, en 2013, il s’estimait « d’abord syndicaliste ». Après son service militaire de 16 mois effectué à Paris, au ministère de l’Air à Balard à partir du début de l’année 1968, il fréquenta « l’Université Nouvelle » liée au PCF dans les années 1970 et participa à l’école d’un mois du PCF à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) en 1976, puis à l’école centrale de quatre mois, en 1980.

Sur le plan professionnel, Jean-Louis Fournier quitta l’atelier au printemps 1971 pour travailler à plein temps comme responsable du club des jeunes au comité d’entreprise de Renault Billancourt (1970-1975). Il devint ensuite secrétaire à l’organisation du syndicat CGT Renault Billancourt (1975-1981), puis sont secrétaire général, de 1981 à 1985. Parallèlement, il fut membre de la commission exécutive de l’Union départementale CGT des Hauts-de-Seine (1980-1985). Il fut également élu délégué syndical central du groupe Renault (1982-1990) et responsable de la coordination des syndicats du groupe Renault usines et filiales (1985-1990). En 1990, il devint secrétaire de la Fédération des travailleurs de la Métallurgie (FTM en 1990), puis sont secrétaire général l’année suivante et jusqu’en 2002. À ce titre, il fut membre de la commission exécutive confédérale de la CGT (1991-2003) et intégra le bureau confédéral à l’occasion du XLVe congrès de la CGT (Montreuil, décembre 1995). Il quitta ce mandat en 2003. Jean-Louis Fournier participa à tous les congrès confédéraux de la CGT entre le XLIe (1982) et le ILe congrès (2009). Après son départ du bureau confédéral, il fut élu président de l’ANCAV Tourisme et Travail (2003-2008).
En parallèle, comme d’autres dirigeants CGT de l’époque, Jean-Louis-Fournier prit des responsabilités croissantes au sein du PCF. Membre du comité de la section de Renault Billancourt (1970-1985), il fut élu au comité fédéral PCF des Hauts-de-Seine de 1975 à 1993. Lors du XXVe congrès du PCF (Saint-Ouen, février 1985), il intégra le comité central, succédant à Daniel Lacroix* comme représentant de Renault. Il fut chargé de suivre les fédérations d’Eure-et-Loir puis d’Ille et Vilaine. En 1996, il demanda à ne plus siéger au comité national du PCF, du fait de ses responsabilités au bureau confédéral de la CGT.

Au début des années 1970, Jean-Louis Fournier participa aux multiples conflits dans les usines Renault. Parfois, la CGT était confrontée aux maoïstes implantés dans l’usine à cette époque et les rapports avec la CFDT furent souvent tendus. Il avait des réserves sur le soutien à la candidature de François Mitterrand, en 1981, mais se félicita de la victoire de la gauche. Quelques années plus tard, en 1985, lors du XLIe congrès de la CGT, il dénonça le choix d’une politique de rigueur sociale et combattit la politique de Georges Besse, nommé par Mitterand, et qui s’était soldée par des milliers de licenciements.

Jean Louis Fournier soulignait « la fraternité » qui régnait entre militants CGT et du PCF, malgré les débats et divergences qui pouvaient surgir. Il se rappelle aussi des incompréhensions rencontrées chez les travailleurs de l’usine sur certaines positions prises par la CGT contre le syndicat polonais Solidarnosc ainsi que de l’attitude du PCF lors de l’évacuation forcée d’un foyer de travailleurs immigrés par la municipalité de Vitry ou de l’expulsion d’une famille marocaine à Montigny-les-Cormeilles (Val-d’Oise) dont Robert Hue était le maire en 1981. Ces évènements ne peuvent toutefois résumer les luttes et combats menés durant toute la période 1970-1990 à Billancourt et dans le groupe Renault auxquels prit part Jean-Louis Fournier, notamment le combat pour la modernisation de Billancourt, pour la reconnaissance des qualifications professionnelles tant pour les OS que pour les autres catégories, ou encore le combat pour les libertés syndicales et notamment la lutte pour la réintégration des « dix de Billancourt ».

Sur le plan personnel, Jean Louis Fournier épousa, en 1986 à Sarlat (Dordogne), Gisèle Lasserre, qui fut employée puis technicienne à la Sécurité Sociale, avant de devenir secrétaire générale de l’Association Ambroise Croizat (organisme proche de la CGT qui a pour vocation la formation professionnelle et l’aide aux travailleurs handicapés). Gisèle Fournier adhéra à la CGT en 1969 puis au PCF en 1975. Elle occupa des responsabilités dans son syndicat dont elle fut secrétaire générale (1975-1980), avant de devenir secrétaire de l’Union départementale des Hauts-de-Seine (1980-1990). Ils eurent deux filles : Alexandra, née en 1990, et Laura, née en 1991, toutes deux étudiantes en 2013.

Jean-Louis Fournier prit sa retraite en 2008. En 2013, il était toujours adhérent à la CGT Renault et à la section du PCF de Boulogne-Billancourt.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158665, notice FOURNIER Jean-Louis [PC Paris] par Robert Kosmann, version mise en ligne le 6 mai 2014, dernière modification le 14 décembre 2020.

Par Robert Kosmann

SOURCES : Arch. PPo. — Arch. du comité national du PCF. — Entretien et correspondance avec Jean-Louis Fournier, octobre 2013.

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