ZACCAGNINI Maria dite Sabine

Par Robert Kosmann

Née le 14 décembre 1950 à Rome (Italie), serveuse de cantine chez Renault, puis libraire ; syndicaliste CGT ; sympathisante du mouvement italien « Il Manifesto », militante de la LCR (1978-1984) ; militante d’Amnesty international.

Fille de Mario Zaccagnini, avocat, socialiste et résistant au fascisme Mussolinien, et de Marcella Castellini, Maria Zaccagnini fit ses études à Rome, obtint la « maturita classica » (équivalent du baccalauréat classique en France) en 1968 et réussit une maîtrise de philosophie (axée en psychologie) à l’Université de Rome, en 1974.

À l’université, elle sympathisa avec le groupe « Il Manifesto », issu du PCI et proche de l’extrême gauche, et participa aux occupations de la faculté de Rome, aux occupations de maisons vides ainsi qu’à des manifestations anti fascistes. Elle travailla quelques temps comme secrétaire d’un réalisateur. Elle souhaitait travailler en usine à la Fiat de Turin, mais ses diplômes connus en Italie lui interdisaient une embauche non qualifiée et ainsi de rejoindre la classe ouvrière qui était, pour elle, seule porteuse de la révolution.

Maria Zaccagnani rejoignit la France en août 1974. Après avoir été quelques semaines serveuse dans un pub, elle fut embauchée comme serveuse cantinière au département 37 (outillage/carrosserie) de la Régie nationale des usines Renault à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), en septembre 1974. Elle fut mutée à l’usine de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) en octobre 1979. Elle y exerça à nouveau le métier de serveuse aux cantines où elle connut à peu près tous les réfectoires de cette grande usine. Adhérente CGT de 1974 à 1988, elle fut déléguée CGT des personnels de 1980 à 1987.

Sur le plan politique, Maria Zaccagnani ne retrouva pas le climat qu’elle connaissait en Italie chez les maoïstes français et adhéra en 1978 à la Ligue communiste révolutionnaire qui correspondait davantage à ses orientations de l’époque. Elle quitta l’organisation trotskiste en 1984 pour des raisons personnelles, et en désaccord avec les priorités internationales qui, selon elle, privilégiaient à tort le soutien aux syndicalistes polonais de Solidarnosc plutôt que la lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud. Militante féministe, elle participa au groupe femmes Renault Billancourt en même temps qu’à un groupe femmes de la CGT de l’usine, dont elle fut exclue rapidement par les membres du PCF.

Licenciée à la fermeture de l’usine de Billancourt, dans le cadre d’un licenciement économique, elle tint une boutique de journaux, de 1988 à 1999, avant de devenir libraire à la faculté de psychologie Henri Piéron (faculté René Descartes) à Boulogne Billancourt. Sur le plan politique elle soutint les sans papiers de Saint-Bernard en 1996 et fut une militante active d’Amnesty international de 1992 à 2012.

Sur le plan personnel, Maria Zaccagnini eut deux enfants, une fille, née en 1979, et un fils, né en 1991.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158690, notice ZACCAGNINI Maria dite Sabine par Robert Kosmann, version mise en ligne le 6 mai 2014, dernière modification le 6 mai 2014.

Par Robert Kosmann

SOURCES : Gilbert Hatry (dir.), Notices biographiques Renault, Paris, Éditions JCM, 1990. ― Entretiens et correspondance avec Maria Zaccagnini, juin 2012.

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