MARTINEZ Jésus

Par Robert Kosmann

Né le 11 avril 1943 à Cervas (La Corogne, Espagne) ; OS en peinture chez Citroën puis Renault ; syndicaliste CFDT chez Renault à Billancourt (1971-2000).

Le père de Jésus Martinez, également prénommé Jésus, était ouvrier des chantiers navals en Espagne. Sa mère, Maria, née Cartelle, était sans profession salariée. Jésus Martinez effectua ses études à l’école primaire de La Corogne jusqu’à l’âge de 14 ans. Il fut embauché ensuite comme apprenti mécanicien dans un garage de la ville. Il milita très jeune dans les « Commissions ouvrières » espagnoles et avait des amis « tant au parti communiste qu’au parti socialiste espagnol ». Ne supportant pas l’ambiance pesante du régime franquiste, il partit pour la France en 1966.

Jésus Martinez fut embauché comme ouvrier spécialisé, peintre au pistolet, aux usines Citroën de Balard de 1966 à la fin de l’année 1969. Il eut alors des discussions avec des militants maoïstes à l’atelier, mais la répression patronale l’empêcha de s’engager davantage. Il participa à la grève de 1968 dans cette usine et se rendit à deux reprises aux manifestations du Quartier latin. Un de ses amis espagnols travaillait alors chez Renault où l’embauche était ouverte. Il entra dans les effectifs de Renault Billancourt le 3 janvier 1970, dans l’Île Seguin, au cinquième étage peinture (dépt 74.51). Il eut des contacts avec le « Comité de lutte Renault » animé par des militants maoïstes, assista à plusieurs réunions mais opta finalement pour la CFDT. Il fut le délégué du personnel de son atelier à partir de 1971 et vécut de nombreuses grèves qui imposèrent à la direction la rotation hebdomadaire des postes d’OS, entre les postes les plus durs (intérieurs de l’habitacle) et les moins pénibles (peinture de la carrosserie externe). Auparavant les postes les moins durs étaient confiés aux ouvriers les plus dociles face à la direction.

Jésus Martinez fut licencié en 1984 à la suite d’une bousculade lors d’une grève mais il fut réintégré très vite par l’inspection du travail. Il fut mandaté CFDT sans interruption de 1971 à 2000, date à laquelle il fut mis en préretraite. À la fermeture de l’usine de Billancourt, en 1992, il fut affecté à un service courrier mais resta sans travail réel jusqu’à son départ de l’entreprise. Il avait obtenu la qualification de P1 à la suite de grèves en 1982 et prit sa retraite définitive en 2004.

Sur le plan personnel, Jésus Martinez se maria en août 1987 avec Marie-Thérèse Perez Rodriguez, qui était alors femme de ménage. Ils eurent deux enfants : un garçon, né en 1972, et une fille, née l’année suivante.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158691, notice MARTINEZ Jésus par Robert Kosmann, version mise en ligne le 6 mai 2014, dernière modification le 23 novembre 2016.

Par Robert Kosmann

SOURCES : Archives interfédérales et confédérales de la CFDT. ― Gilbert Hatry (dir.), Notices biographiques Renault, Paris, Éditions JCM, 1990. ― Entretien avec Jésus Martinez, janvier 2014.

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