MESSOUS Mohammed

Par Robert Kosmann

Né le 4 avril 1937 à Ouled Mimoun (Algérie) ; OS chez Panhard puis à Renault Billancourt ; syndicaliste CGT et militant communiste.

Le père de Mohammed Messous, Kadour Messous, était agriculteur en Algérie et sa mère Yamina née Hadou était sans profession. Mohammed Messous ne suivit pas de scolarité et participa aux travaux manuels agricoles pendant son adolescence algérienne. Il fut mobilisé par l’armée française en avril 1958 dans les tirailleurs algériens, jusqu’en juillet 1960. Il émigra en France en octobre 1965 et se fit embaucher à l’usine Panhard de la porte de Choisy (Paris, XIIIe arr.) comme OS, peintre au pistolet. Le travail était pénible et le temps de trajet assez long car il habitait alors à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Il démissionna en février 1968 et se fit embaucher quelques jours plus tard chez Renault.

Mohammed Messous entra dans les effectifs à Boulogne Billancourt le 28 février 1968, comme OS2 au département peinture (74-56) dans l’Île Seguin. Il prit très rapidement sa carte à la CGT et au PCF, considérant que les deux organisations « étaient pour les ouvriers, pour les immigrés ». Il fut gréviste en mai 1968 mais ne participa pas à l’occupation de l’usine. Il était opposé aux groupes gauchistes mais cependant discutait avec eux et refusait de participer aux bagarres entre le PCF et ces groupes. Il quitta le PCF en 1972, mécontent de son attitude à l’égard des travailleurs immigrés. De la même façon, en 1981, il désapprouva la manifestation contre la famille d’un ouvrier marocain organisée par Robert Hue à Montigny-les-Cormeilles, action qu’il considérait comme raciste. Il n’approuva pas non plus l’activité des ministres communistes au gouvernement après 1981. Il maintint toutefois sa confiance dans la CGT jusqu’à la fermeture de l’usine de Billancourt, en 1992. Il fut délégué du personnel de son secteur de 1969 à 1992 et membre de la commission CGT immigration et de la commission exécutive du syndicat CGT de l’usine.

Sur le plan professionnel, Mohammed Messous termina sa carrière comme P2 en 1990, fut préretraité en 1992 et retraité définitif en 1998. Sur le plan familial, Mohammed Messous se maria en octobre 1961 en Algérie et cinq enfants naquirent de cette union.

En 2013, Mohammed Messous n’était plus syndiqué depuis la fermeture de l’usine en 1992, mais restait membre de l’Association des travailleurs Renault de l’Île Seguin (ATRIS), fondée en juin 1998 avec une centaine d’ouvriers et qui visait à faire vivre la mémoire du million de travailleurs employés à Billancourt entre 1898 et 1992.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158693, notice MESSOUS Mohammed par Robert Kosmann, version mise en ligne le 6 mai 2014, dernière modification le 6 mai 2014.

Par Robert Kosmann

SOURCES : Arch. de la section PCF de Renault Billancourt, Arch. dép. de Seine-Saint-Denis. ― Gilbert Hatry (dir.), Notices biographiques Renault, Paris, Éditions JCM, 1990. ― Entretien et correspondance avec Mohammed Messous, mai 2013.

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