PONTOIRE Claude

Par Robert Kosmann

Né le 6 mai 1943 à Paris (XVe arr.) ; ajusteur puis metteur au point sous presse à Renault Billancourt ; syndicaliste CGT, délégué du personnel (1972-1993), délégué CHS et au comité d’entreprise ; militant communiste ; conseiller municipal de Fontenay-le-Fleury (Yvelines) (1971-1983).

Le père de Claude Pontoire, André Pontoire, travaillait déjà chez Renault à Billancourt et était syndiqué à la CGT. Sa mère Marie-Louise née Millocheau effectuait des ménages dans les écoles. Claude Pontoire suivit des études primaires puis secondaires dans le quartier populaire du « Bas Meudon » (Hauts-de-Seine). Il intégra l’école professionnelle Renault à Boulogne (1958-1961) et y obtint un CAP d’ajusteur en septembre 1961. Il fut embauché en septembre 1961 et affecté au département de construction de machines outils (département 72, RMO). Il devint ensuite metteur au point sous presse dans l’Île Seguin (département 12). Après la fermeture de la production sur l’île, en 1992, il fut affecté à une « cellule mobilité », rémunéré mais sans affectation puis, sur décision de l’inspection du travail, il fut réintégré comme employé au service « achats » à Boulogne Billancourt et finit sa carrière au même service mais au Technocentre de Guyancourt (Yvelines). Il partit en préretraite en juin 2000.

En 1966, Claude Pontoire adhéra au PCF et à la CGT. Il présentait cette adhésion comme naturelle en raison de l’ambiance familiale, de celle de l’atelier et du quartier. Il fut successivement délégué du personnel CGT (1972-1993), délégué au comité d’entreprise (1974-1976) et délégué CHS (1993-1995). Il fut également trésorier de la cellule PCF de son atelier (1965-1968). Résidant à Fontenay-le-Fleury, il y fut élu conseiller municipal sur la liste du PCF de 1971 à 1983.

Sur un plan personnel, Claude Pontoire se maria en 1966 avec Josette Lodini. Ils eurent une fille, née en novembre 1969, et se séparèrent en 1979.

Revenant sur son parcours politique en 2013, Claude Pontoire indiquait que s’il avait été militant du PCF sans interruption depuis 1966, il n’avait jamais considéré l’URSS comme un modèle. Il avait nourri beaucoup d’espoirs dans la signature du Programme commun, en 1972, et avait voté pour le candidat François Mitterrand en 1981. Il avait largement approuvé le secrétariat de Georges Marchais et estimait qu’il fallait s’inspirer encore aujourd’hui de son ouvrage Le défi démocratique, mais n’avait pas approuvé son soutien à l’intervention soviétique en Afghanistan, en 1980. Il avait préféré, à l’intérieur de la CGT, les mandatures de Georges Séguy et de Bernard Thibault à celle d’Henri Krasucki, qu’il considérait trop lié au PCF. Il avait cru au développement de « l’Eurocommunisme » et avait approuvé, en 1981 la position de son parti lors de « l’affaire du bulldozer de Vitry » mais pensait rétrospectivement que cela avait été une erreur. Il était resté « circonspect » quant à la lutte des « dix de Billancourt », licenciés en 1986, mais, à la même époque, n’avait pas été marqué par la sortie des « rénovateurs » du PCF.

En 2013, Claude Pontoire était très impliqué dans le militantisme auprès des retraités. Il était secrétaire du syndicat des retraités de Renault Billancourt, membre de la commission exécutive de l’Union des syndicats de retraités des Hauts-de-Seine, où il habitait, et membre du Conseil national des retraités CGT. Toujours membre du PCF, il soutenait ses positions à l’intérieur du Front de Gauche. Depuis 2009, il était membre des « Amis de la Commune de Paris ». Membre fondateur de l’Association des travailleurs Renault de l’Île Seguin (ATRIS), qui milite pour préserver la mémoire des ouvriers Renault de Billancourt, il siégea à son conseil d’administration jusqu’en 2011.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158698, notice PONTOIRE Claude par Robert Kosmann, version mise en ligne le 6 mai 2014, dernière modification le 6 octobre 2020.

Par Robert Kosmann

SOURCES : Gilbert Hatry (dir.), Notices biographiques Renault, Paris, Éditions JCM, 1990. ― Entretien et correspondance avec Claude Pontoire, novembre 2013.

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