VOIRON Fernand, Alfred

Par Michel Aguettaz

Né le 28 novembre 1912 à Albertville (Savoie), exécuté le 8 juin 1944 à la Plaine de Conflans (Albertville, Savoie) ; résistant de l’Armée Secrète en Savoie.

Fernand Voiron était le fils naturel de marguerite Voiron, âgé de vingt cinq ans, sans profession. Il se maria dans sa commune natale le 8 mai 1943 avec Micheline Buttard.

Il était le chef du groupe de sédentaires de l’AS de Grignon et de la plaine d’Albertville. Il avait le grade de sergent et avait combattu en 1940.Il reçut le Croix de guerre 1939-1940.

Marié depuis un an, il avait une petite fille prénommée Marie-Josée. Le 6 juin, il dirigea son groupe de six-sept hommes sur la forêt de Rhonne, lieu de rassemblement prévu à l’annonce du débarquement. Ce déplacement fut repéré par les Allemands et Fernand Voiron et ses hommes essuyèrent plusieurs tirs d’artillerie. Le 7 juin, alors qu’il ne disposait d’aucun ravitaillement, il reçut l’ordre de rejoindre le hameau des Pointières, sur la commune de Queige, où se trouvait un important rassemblement AS. Le 8 juin, à la tête de son groupe, il remonta la rive gauche de l’Isère, avec l’intention de traverser la vallée au niveau de la plaine de Conflans, un kilomètre environ avant Tours sur Isère où se situait un poste allemand. Vers 11 heures il demanda des indications à un paysan pour se diriger sur le chemin des vignettes. Les 18 hommes de scindèrent en groupes de trois ou quatre. Alors qu’un groupe d’éclaireurs était parvenu à passer, une violente fusillade éclata. Une patrouille allemande avait repéré certains résistants. Trois hommes furent capturés et l’alerte était donnée. Fernand Voiron et deux hommes qui l’accompagnaient, René Paviol et Henri Carrier, se mirent à couvert et tentèrent un peu plus tard de traverser en un autre point. Ils furent interceptés par un barrage allemand. Fernand Voiron fut alors convoyé jusqu’à Tours-sur- Isère, où il subit un interrogatoire violent.

On peut lire dans le livre de l’abbé Ploton, Quatre années de Résistance à Albertville, des extraits de l’ultime lettre que Fernand Voiron écrivit à son épouse.

L’intervention du maire d’Albertville et de trois autres notables de la ville n’infléchit en rien la décision de l’occupant. Le 8 juin vers 23 heures le sergent-chef Fernand Voiron, en uniforme, fut exécuté avec ses six hommes dans la Plaine de Conflans. Les yeux bandés, attaché à cinq de ses camarades de combat par un fil de fer fortement serré, il reçut une rafale de mitraillette dans le dos et une balle dans l’œil gauche.

Fernand Voiron fut homologué à titre posthume au grade de lieutenant par décret du 26 octobre 1944. La mention "Mort pour la France" lui fut attribuée.
Une rue d’Albertville porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158721, notice VOIRON Fernand, Alfred par Michel Aguettaz, version mise en ligne le 7 mai 2014, dernière modification le 25 mars 2017.

Par Michel Aguettaz

SOURCES : Arch. Dép. Savoie, 961 W 31. — Jean d’Arbaumont, Entre Glières et Vercors : vie et mort du capitaine Bulle, Gardet, Annecy, 1972. — Abbé Romain Ploton, Quatre années de Résistance à Albertville, 1946. — État civil.

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