PLET François, Bertrand, Edmond

Par Gérard Boëldieu, Jacques Girault

Né le 25 octobre 1937 à Paris (XVe arr.) ; maître de conférences d’Université ; militant du SNESup ; militant du PCF dans la Sarthe ; exclu en 1989 ; co-fondateur et militant du Mouvement de la gauche progressiste (1990-2007) ; militant du Parti de gauche ; conseiller municipal du Mans de 1977 à 2001.

 François Plet en 2014
François Plet en 2014

Fils d’un commerçant en tulles et rideaux, François Plet, après avoir, de 1948 à 1955, fréquenté le lycée Buffon à Paris où il eut Max Longuenesse, qu’il apprécia beaucoup, comme professeur d’anglais, effectua ensuite des études supérieures de sciences à Jussieu puis en Sorbonne où il obtint une licence de sciences physiques mention chimie. En 1960 Plet se maria avec une bibliothécaire, fille d’un directeur d’un centre d’allocations familiales, membre de la CFTC. Le couple eut quatre enfants et divorça en 1996.

En 1961, il fut nommé au Mans (Sarthe) assistant, puis maître assistant, enfin maître de conférences au collège scientifique universitaire (CSU) qui devint par la suite faculté des sciences de l’Université du Maine.

De novembre 1964 à février 1966, il effectua son service militaire dans le Génie à Angers et le termina avec le grade de sergent.

Membre du Syndicat national de l‘enseignement supérieur depuis 1961, il devint en 1965 secrétaire du SNESup au Mans, puis membre du bureau de la section sarthoise de la Fédération de l’Éducation nationale. Il présida aussi une association locale de la Fédération des conseils de parents d’élèves.

Membre des Jeunesses communistes depuis 1954, Plet adhéra au Parti communiste français en 1955. Secrétaire un temps de la cellule du CSU, il entra au comité de la fédération du PCF de la Sarthe en 1968 et y resta jusqu’en 1972, non représenté (pour raisons professionnelles) par sa section. Il était le responsable fédéral de l’enseignement supérieur et des questions étudiantes.

Lors des élections municipales de mars 1971, au Mans, Plet figura sur “la liste d’union républicaine et laïque” conduite par le communiste Pierre Combe, liste battue au second tour. En 1977, “la liste d’union de la gauche” menée par Robert Jarry (PCF) l’ayant emporté, il entra au conseil municipal du Mans.

Après l’instauration de “l’état de siège” en Pologne, vers la fin décembre 1981, François Plet soutint Henry Lelièvre dans sa condamnation, exprimée publiquement dans la presse locale, de la ligne politique alors suivie par la direction du PCF, contraire au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes selon ce dernier. À l’issue du XXIVe congrès du PCF (février 1982), Lelièvre et Plet rejoignirent Henri Fiszbin. En juin 1982, ils firent partie du “collectif national de rencontres communistes” ce qui leur valut, pour appartenance “à une organisation politique autre que le PCF”, d’être considérés, par le comité fédéral de la Sarthe, comme s’étant d’eux-mêmes placés en dehors du Parti. La cellule Politzer de l’université du Maine manifesta sa solidarité à Plet en en faisant son secrétaire. En octobre, la fédération sarthoise du PCF signifia à Lelièvre et à Plet qu’ils ne pouvaient “à quelque titre que ce soit figurer sur la liste d’Union de la gauche à l’élection municipale prochaine en 1983”. En décembre, Plet et Lelièvre quittèrent Fiszbin et “Rencontres communistes” à leurs yeux trop soumis au gouvernement. Après avoir fait part de leur “accord avec la stratégie globale du Parti”, sans toutefois taire leurs convictions sur les pays de l’Est, sur la montée de “l’ouvrièrisme” dans le Parti, sur l’analyse du passé, ainsi qu’à propos de l’absence d’analyse sur le PS, ils participèrent activement aux côtés de Robert Jarry à la campagne de l’élection municipale du Mans qui se solda par un nouveau succès, au second tour, de la liste menée par ce dernier sur laquelle ils figuraient.

Lors du renouvellement municipal de 1989, Plet fut au nombre des fidèles de Robert Jarry exclus avec lui du PCF, ce dernier pour avoir contrevenu aux directives nationales en concluant un accord avec le PS.

Localement, Plet, à nouveau conseiller municipal du Mans, fut alors l’initiateur du groupe des élus “progressistes” constitué autour de Robert Jarry, puis en 1991 devint un des acteurs majeurs du Mouvement de la gauche progressiste, créé en 1991 pour soutenir le maire du Mans et constituter une alternative au PCF et au PS. Plet fut, à deux reprises, candidat du MGP. Aux elections cantonales de mars 1992 dans le canton Le Mans Nord-Ouest, il recueillit 14,9 % des suffrages exprimés. À l’élection législative de mars 1993 dans la première circonscription de la Sarthe, 2 487 des suffrages exprimés sur 42 205 se portèrent sur son nom (5,8 %). Au renouvellement municipal de 1995 au Mans, toujours aux côtés de Robert Jarry, il fut réélu.

De 1977 à 1995, Plet siégea au conseil de la Communauté urbaine du Mans dont, de 1989 à 1995, il fut le troisième vice-président chargé des “affaires économiques, des abattoirs et de l’agence de développement économique”.

Deux ans après l’auto-dissolution du MGP, prononcée en 2007, avec la plupart de ses militants, Plet rejoignit le Parti de gauche dès sa fondation.

De 1977 à 2002, dans la municipalité du Mans, Plet fut successivement conseiller délégué à la jeunesse (création du service municipal Jeunesse), conseiller délégué au livre et à la lecture (création de la Médiathèque Aragon), maire-adjoint à l’action et au développement culturels (création du service municipal culture). En 1978, il fut l’un des principaux initiateurs et le principal organisateur de l’association “Les 24 heures du Livre” qu’il présida jusqu’en 1995. La manifestation culturelle annuelle, regroupant professionnels du Livre, libraires et associations locales diverses, qu’elle créa sous la même appellation, perdura après cette date, sous le nom de “La Vingt-cinquième Heure du Livre” puis de “Salon du Livre du Mans”. Plet créa en 1985 “le prix Michel Lebrun”, surnommé “prix du polar”, récompensant un ouvrage de littérature policière. En 2002 fut créée l’association “du prix Michel Lebrun, prix du roman policier francophone du Mans” qu’il présida de 2007 à 2010.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158751, notice PLET François, Bertrand, Edmond par Gérard Boëldieu, Jacques Girault, version mise en ligne le 8 mai 2014, dernière modification le 12 mai 2014.

Par Gérard Boëldieu, Jacques Girault

 François Plet en 2014
François Plet en 2014

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Rencontres communistes hebdo, supplément au n° 44, 6 mai 1982 (contient la liste des membres du “collectif national de rencontres communistes”). — Presse locale. — Informations fournies par l’intéressé.

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