PLOUGONVEN Pierre, Marie

Par Jacques Girault

Né le 13 juin 1937 à Huelgoat (Finistère) ; instituteur puis PEGC ; militant communiste, conseiller municipal de Crozon (Finistère).

1957, sa première année d’instituteur stagiaire à l’école Jules Ferry à Quimper, Plougonven à droite
1957, sa première année d’instituteur stagiaire à l’école Jules Ferry à Quimper, Plougonven à droite

Son père, ouvrier agricole, devint, après la Deuxième Guerre mondiale, manœuvre fendeur dans une carrière de granit d’Huelgoat. Sa mère, placée comme fille de ferme à l’âge de neuf ans, s’engagea comme employée de maison à Paris. Ils avaient quatre enfants. Après le décès de son mari en 1961, elle redevint employée dans les maisons aisées de l’Ouest parisien de 1962 à 1970. Militante communiste, elle vendait l’Humanité-dimanche dans le XVe arrondissement, le dimanche matin. Pierre Plougonven, leur deuxième enfant, reçut les premiers sacrements catholiques et fréquenta pendant deux ans l’école primaire catholique, avant d’être inscrit, en 1945, comme ses sœurs, à l’école publique laïque. Boursier, élève du cours complémentaire d’Huelgoat, il entra à l’École normale d’instituteurs de Quimper en 1954 et prépara le baccalauréat (série « mathématiques élémentaires » à l’ENI de Rennes (Ille-et-Vilaine). A l’issue de l’année préparatoire à l’enseignement (stages à l’école Jules Ferry de Quimper), nommé instituteur en 1957, il obtint le CAPCEG.

Après le décès de son père, il partit au service militaire à Dinan (Côtes-d’Armor) en novembre 1961 dans un régiment d’infanterie et ne put suivre le peloton d’élève officier de réserve. Envoyé en mars 1962 à Oran (Algérie), secrétaire d’officiers à Tiaret puis à Tlemcen, il resta soldat de première classe.

Plougonven se maria uniquement civilement en août 1966 à Plouyé (Finistère) avec une surveillante d’internat, fille d’un coupeur en maroquinerie. Le couple eut trois garçons puis divorça en 1995.

Nommé en 1957-1958 instituteur à l’école des Quatre Moulins à Brest, nommé PEGC de mathématiques-sciences au collège de Crozon en 1958, il y dirigea un club de calculettes, patronné par l’entreprise Texas Instruments. Par la suite, il anima pendant deux ans un groupe de recherches sur l’enseignement des mathématiques pour le dessin géométrique et suivit au Centre national d’enseignement à distance un cours de reconversion scientifique qui l’amena au niveau de l’enseignement de mathématiques spéciales. Il était aussi actif dans l’Association des professeurs de mathématiques.

Membre du Syndicat national des instituteurs depuis 1957, Plougonven, militant du courant « Unité et Action », participa à la vie syndicale sans exercer de responsabilités départementales. Secrétaire de la section du SNI-PEGC de son établissement puis de la section sur SNUIPP-FSU dans les années 1990, syndiqué après sa retraite en 1997, il fut depuis 2000 le trésorier départemental de la Fédération générale des retraités de la fonction publique. A la fin des années 1950, il devint le secrétaire du Comité cantonal d’action laïque qui anima la campagne contre la loi Debré. Pendant plusieurs années, il fut le secrétaire et le trésorier de l’amicale laïque qui organisait tous les ans une kermesse laïque. Au conseil d’administration de son collège, il parvint à empêcher la création d’une aumônerie dans l’établissement.

Plougonven adhéra aux Jeunesses communistes et au Parti communiste français à l’ENI de Rennes en novembre 1956 après l’incendie du journal communiste Ouest-Matin. Secrétaire et trésorier de la cellule cantonale, puis de la section communiste de la presqu’île de Crozon dans les années 1970 qui comprenait cinq cellules, avant leur fusion de la période suivante, il entra au comité de la fédération communiste du Finistère en 1964 et fut le responsable de la diffusion d L’École et la Nation. Il suivit le stage pour les instituteurs communistes organisé par le PCF et l’école centrale d’un mois du PCF en août 1965 à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Il ne fut pas réélu au comité fédéral en 1968. En Tchécoslovaquie lors de l’intervention soviétique en 1968 avec sa famille dans un groupe organisé par « Tourisme et travail », il put voir de près les réactions hostiles de la population. En 1996, remplacé au secrétariat de l’organisation communiste, il conserva la trésorerie. En 2002, il approuva, par lettre, l’initiative conduite par Robert Hue d’une élection interne pour la désignation du candidat communiste aux élections présidentielles, mais désapprouva sa propre candidature, lui préférant une candidature innovante susceptible d’être entendue par les électeurs. En 2013, il abandonna ces responsabilités ainsi que la délégation du collectif du Front de gauche de la presqu’île à sa coordination départementale.

A Crozon, où la droite dominait, responsable communiste, il constitua une liste de gauche pour les élections municipales en 1965 qui échoua. Une autre liste, en 1971, à direction socialiste, fut élue, mais Plougonven, candidat, ne le fut pas. Le même scénario fut reproduit en 1977, mais en 1983, la gauche perdit la majorité alors que Plougonven fut élu conseiller municipal minoritaire, seul communiste, avec six socialistes.

Plougonven fut candidat au Conseil général dans le canton de Crozon en 1973 et arriva, en 1985, en troisième position, avec 254 voix.

Depuis 2000, Plougonven chantait dans le pupitre des ténors du chœur « Mouezh Paotred Breizh » (La voix des hommes de Bretagne), chœur régional d’expression bretonne, dont il devint membre du conseil d’administration. Il interprétait les cantiques bretons, mais refusait de chanter les cantiques en français lors des mariages religieux de choristes. Il devint aussi membre en 2013 du chœur russe Viesna, créé à Brest

Dans son témoignage, il souhaitait, lors de ses obsèques, que le chœur interprétât « Kantik ar Baradoz » (le cantique du paradis) et « Doue Madelezuz » (Dieu de bonté) et que la chorale des anciens de l’école normale entonnât « Honneur et Gloire à l’École laïque ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158756, notice PLOUGONVEN Pierre, Marie par Jacques Girault, version mise en ligne le 8 mai 2014, dernière modification le 19 août 2021.

Par Jacques Girault

1957, sa première année d'instituteur stagiaire à l'école Jules Ferry à Quimper, Plougonven à droite
1957, sa première année d’instituteur stagiaire à l’école Jules Ferry à Quimper, Plougonven à droite
Fête des Jeunesses communistes à Kergoz (1958-1960), Plougonven à gauche
Fête des Jeunesses communistes à Kergoz (1958-1960), Plougonven à gauche
 Vente de l'{Avant-garde} au Guilvinec (1958-1960), Plougonven à droite.
Vente de l’{Avant-garde} au Guilvinec (1958-1960), Plougonven à droite.
1956, sa première carte du PCF
1956, sa première carte du PCF

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé.

ICONOGRAPHIE : 1958, Plougonven et ses élèves lors de la kermesse laïque à Crozon ; 1965, Ecole centrale du PCF (au premier rang)

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