PIERRAIN Robert, Henri, Jean

Par Jean-Paul Nicolas

Né le 19 avril 1918 (parfois 1919, Klarsfeld) à Paris (XIVe arr.), fusillé comme otage le 12 mai 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; résistant communiste de l’Indre-et-Loire venu en 1941 en Seine-Inférieure (Seine-Maritime).

Demeurant à Rouen, 20 rue Abbé de L’Epée, employé aux contributions directes dit aussi employé au cadastre, Robert Pierrain était secrétaire de la section UJAF (Union de la jeunessse agricole de France), membre des Jeunesses communistes (JC) d’Indre-et-Loire avant la Seconde Guerre mondiale. Mari d’Annette Pierrain née Dien Annette, Robert Pierrain participa à l’action communiste clandestine. Arrivé à Rouen en janvier 1941, il entra en relation avec André Pican, clandestin à Rouen, qui le chargea d’organiser les jeunes communistes en Seine-Inférieure (Seine-Maritime). Il fut désigné chef de l’organisation et de l’armement des groupes liés au Front national (FN) qui débutait dans le département au printemps 1941.
Il assista à de nombreuses réunions clandestines dans la Vallée du Cailly où se trouvait un foyer de résistance très actif qui se rencontrait souvent dans la grange du « Père Philippe », équarrisseur à La Maine, commune de Maromme. Les actions de propagande ainsi que de sabotage y furent mises au point. C’est ainsi que le 21 avril, un ouvrier du garage Citroën à Rouen réussit avec un camarade, à mettre hors d’usage vingt camions allemands, en ayant introduit de la limaille de fer dans les moteurs. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1941, des tracts furent distribués partout dans Maromme, et des oriflammes rouges furent pendues aux fils télégraphiques. Le même jour, il mit au point et commanda personnellement la protection d’une manifestation place Cauchoise à Rouen.
Il fut arrêté le 8 juillet 1941 à Elbeuf par la police française. Une perquisition permit de trouver chez lui de la propagande communiste et une comptabilité concernant la cellule communiste de Saint-Cyr. Emprisonné à Rouen, condamné par une Section spéciale à cinq ans de prison et 500 francs d’amende le 17 septembre 1941, il fut interné à la prison de Rouen jusqu’en mars 1942. Il prépara un plan d’évasion qui provoqua son envoi à la prison de Poissy jusqu’au 8 mai 1942 puis à Fresnes jusqu’au 12 mai 1942, date à laquelle il a été fusillé au Mont-Valérien comme otage, par mesure de représailles suite à des attentats en province, notamment à Caen, le 1er mai 1942, contre un train de permissionnaire.
Le 12 mai 1942, on compte plus de dix-huit fusillés au Mont-Valérien et quatre au Frontstalag 122 de Compiègne. La fiche individuelle de désignation des otages rédigée par la police allemande sur Robert Pierrain indiquait : « A reconstitué une cellule communiste en 1941 ; depuis longtemps membre du PCF et des Jeunesses communistes à Tours et à Saint-Cyr-sur-Loire ».
Robert Pierrain fut promu sous-lieutenant à titre posthume.
Il était marié et père d’un enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158781, notice PIERRAIN Robert, Henri, Jean par Jean-Paul Nicolas, version mise en ligne le 9 mai 2014, dernière modification le 26 mars 2017.

Par Jean-Paul Nicolas

SOURCES : DAVCC, Caen, BVIII, dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Seine-Maritime les fusillés, cote 51W428 (annexe des Arch. Dép. 76 Darnétal). – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit.Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine-Maritime, ouvrage de l’ADFFM de Seine-Maritime. – Notes Paul Delanoue et Antoine Olivesi.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable