POMMIER Jean, André

Par Gilles Vergnon

Né le 15 septembre 1910 à Livron (Drôme), mort le 11 septembre 1998 à Valence (Drôme) ; instituteur dans la Drôme ; secrétaire départemental du Syndicat national des instituteurs de 1950 à 1952 ; secrétaire adjoint de la fédération SFIO de 1957 à 1962 ; adjoint au maire de Valence de 1959 à 1971, candidat aux élections législatives de 1962 dans la circonscription de Valence.

Issu d’une famille modeste (le père, Ernest Pommier, comptable selon le registre d’état civil, était devenu représentant de commerce et la mère, Madeleine Chambon, sans profession) sans activité politique, ni pratique religieuse, Jean Pommier, sorti en 1930 de l’École normale d’instituteurs de Valence, prit son premier poste d’instituteur à Charmes-sur-l’Herbasse. A Saint-Jean-en-Royans, place-forte socialiste et pépinière de militants, où il enseigna de 1936 à 1946, il adhéra à la SFIO en 1936 et fut délégué au congrès fédéral de Saint-Jean en mai 1939.

Pommier se maria le 3 avril 1934 à Crépol (Drôme). Le couple eut trois enfants.

Résistant actif, maquisard au Vercors dans la compagnie “Fayard”, Jean Pommier s’installa définitivement à Valence à la Libération, où il déploya une activité politique et syndicale.

Membre du bureau fédéral de la SFIO en 1947 comme responsable “jeunes”, il fut secrétaire fédéral adjoint de 1957 à 1962. Chargé de mission au cabinet de Maurice Pic*, secrétaire d’Etat à l’Intérieur de 1956 à 1958, il fut élu au conseil municipal de Valence en 1953, puis à nouveau en 1959 et en 1965 sur la liste du maire radical Jean Perdrix ; il exerça alors la fonction d’adjoint pendant ses deux derniers mandats. Candidat aux élections législatives de 1962 dans la première circonscription (Valence-Die), il obtint 4 047 voix sur 66 446 inscrits, ce qui le plaçait en cinquième position derrière l’UDR Ribadeau-Dumas, le communiste Gabriel Coullaud et les centristes Simonnet et Jean Perdrix ; pour le second tour, il se désista pour le candidat communiste.

Jean Pommier menait parallèlement une importante activité syndicale. Responsable aux publications en 1949, élu secrétaire départemental du Syndicat national des instituteurs au début de 1950, lors de la réunion du conseil national du SNI, le 11 octobre 1951, il fut assesseur de la première séance. Élu au Conseil départemental de l’enseignement primaire en 1951, il participa, à la fin de 1953, à la démission collective décidée par le SNI pour protester contre la politique répressive du gouvernement et sa politique antilaïque. Il fut réélu en janvier 1954 avec beaucoup plus de voix qu’en 1951. Lors de l’élection du bureau national du SNI, indiqué comme ancien secrétaire départemental, placé en dix-huitième position parmi les vingt candidats de la liste « Pour un syndicalisme indépendant et constructif », il ne fut pas élu. Il affronta vivement la minorité communiste du syndicat : il démissionna à deux reprises de ses fonctions, la première fois en octobre 1951 pour protester contre le vote d’une motion “demandant” au tribunal de Brest l’acquittement et la relaxe d’Henri Martin, ce qu’il considérait comme incompatible avec l’indépendance de la justice, la seconde fois en décembre 1952 en opposition avec l’approbation par la section départementale du SNI de la participation au “Congrès international des peuples”. Remplacé par Raoul Pons* en mars 1953, il continua à siéger jusqu’en 1956 au bureau départemental, comme responsable des écoles annexes.

Il exerça ses dernières responsabilités publiques en 1976 comme président de la Caisse primaire d’assurances maladie de la Drôme au titre de la CGT-Force ouvrière. Un de ses derniers actes militants fut le parrainage de la candidature de François Mitterrand en 1981 aux côtés d’autres personnalités drômoises.

Jean Pommier était chevalier dans l’ordre du Mérite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158792, notice POMMIER Jean, André par Gilles Vergnon, version mise en ligne le 9 mai 2014, dernière modification le 12 avril 2017.

Par Gilles Vergnon

SOURCES : Entretien avec Jean Pommier (26 juin 1997). — Archives de la fédération de la Drôme du Parti socialiste. — La Volonté socialiste. — Syndicat unique de l’enseignement laïc. (organe du SNI Drôme) et L’École libératrice. — Le Dauphiné libéré, 13 septembre 1998. — Notes de Jacques Girault.

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