BIDAUD Édouard, Joseph

Par Daniel Grason

Né le 26 avril 1897 à Paris (XVe arr.), fusillé comme otage le 23 mai 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; metteur au point dans l’aviation ; communiste.

Fils de Joseph, mécanicien, et d’Alexandrine, née Pauly, couturière, Édouard Bidaud épousa Louise Charles le 27 juillet 1916 en mairie du XIVe arrondissement. Pendant la guerre, le couple demeurait 33 rue Saint-Lambert à Paris (XVe arr.).
Édouard Bidaud fut arrêté par la police française et livré aux Allemands. Jugé, il fut condamné le 23 décembre 1941 par le tribunal de la Feldkommandantur de Tours (Indre-et-Loire) à la réclusion à perpétuité pour « intelligence avec l’ennemi » et transféré à Paris.
Le 19 mai 1942 vers 9 h 40, à la hauteur du 5 quai Malaquais à Paris (VIe arr.), un résistant tira sur le conseiller de l’administration militaire allemand Kuligk, le blessant d’une balle. Des passants se lancèrent à la poursuite du jeune résistant qui tira sur eux à plusieurs reprises parvenant ainsi à s’échapper.
La presse collaborationniste dont Le Matin publia le 23 mai un « Avis » du commandant du Gross Paris. Il relevait que « les jeunes gens auteurs de cet attentat se sont enfuis. Par représailles, 10 personnes, communistes, juifs et personnes touchant de près au milieu des criminels ont été immédiatement fusillées ». Il menaçait de fusiller d’autres otages « dans le cas où les auteurs de l’attentat ne seraient pas signalés dans les huit jours qui suivront la publication du présent avis ».
Passé par les armes le 23 mai à 9 h 15 au Mont-Valérien, Édouard Bidaud fut inhumé au cimetière communal d’Asnières (Seine, Hauts-de-Seine).

Dans son journal l’abbé Stock, aumônier allemand écrivit :
« 23-5-1942 : 10 exécutions
Départ pour la Santé à 6 heures, 10 exécutions, représailles à un attentat contre un conseiller de l’administration militaire à Paris. 3 catholiques parmi eux, certes non pratiquants, mais assistèrent à la messe quand je l’ai dite dans une cellule. Reçurent tous les 3 la sainte communion.
1. Bidaud (ses dernières pensées pour sa femme et sa fille, vieil homme, jusque-là à Fresnes) 33, rue St-Lambert, XVè. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158815, notice BIDAUD Édouard, Joseph par Daniel Grason, version mise en ligne le 11 mai 2014, dernière modification le 17 décembre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., BA 1752. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty), 21P 425 602 (Notes Delphine Leneveu). – Le Matin, 23 mai 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – État civil, Paris (XVe arr.). — Abbé Stock, Journal de guerre, op. cit.

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