Par Paul Wynants
Court-Saint-Étienne (aujourd’hui pr. Brabant wallon, arr. Nivelles), 10 mai 1914 – Ottignies (aujourd’hui commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, pr. Brabant wallon, arr. Nivelles), 18 août 1975. Fonctionnaire, président de l’aile francophone du Mouvement ouvrier chrétien, ministre des Affaires économiques.
André Oleffe est le fils aîné d’Émile Oleffe, ouvrier typographe devenu imprimeur indépendant, et de Flore Falcq. De 1919 à 1925, il effectue ses études primaires à l’école communale de Court-Saint-Étienne. Il entreprend ensuite des humanités modernes (section commerciale) à l’école moyenne de Wavre, puis à l’Athénée royal d’Ixelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale). Premier de classe, il obtient un prix d’excellence du gouvernement.
Boursier du Fonds des mieux doués, André Oleffe s’inscrit à l’Université libre de Bruxelles (ULB), où il suit les cours de l’École de commerce Solvay, tout en apportant son concours à l’entreprise familiale. Issu d’un milieu non pratiquant, il adhère au libre examen, mais il n’apprécie guère les mœurs frivoles de certains étudiants. Il est marqué par l’enseignement de son professeur de comptabilité, Eugène de Barsy, qui deviendra son mentor. Il obtient son diplôme d’ingénieur commercial en octobre 1935.
Réformé du service militaire pour raison de santé, André Oleffe connaît le chômage pendant quelques mois. De 1936 à septembre 1939, il travaille pour le compte de sociétés bruxelloises, dont celle du conseiller financier Daniel Dumont. Temporairement, il exerce la fonction de surveillant à l’athénée royal d’Ixelles, avant d’entrer au service de la banque Beyersdorf, Terlinck et Cie.
Après avoir réussi l’examen d’admission au ministère des Finances, André Oleffe est nommé secrétaire d’administration dans ce département, le 28 octobre 1940. Il est affecté au service d’études et de documentation, vivier dans lequel les grands services publics viendront puiser abondamment après la Seconde Guerre mondiale. Il contribue à l’opération lancée, en septembre-octobre 1944, par le ministre des Finances du gouvernement Pierlot, Camille Gutt : il s’agit de geler une partie de la masse monétaire excédentaire par rapport aux nécessités des transactions, afin de juguler l’inflation. Cette expérience lui sera utile lorsqu’il aura, en qualité de ministre, à lutter contre la hausse des prix.
Le 4 novembre 1944, André Oleffe épouse Simone François, fille du pharmacien de Court-Saint-Étienne, qui lui donne trois enfants. Le couple s’installe à Ottignies. Le 9 décembre 1944, Oleffe est nommé directeur à la Commission bancaire. Présidé par Eugène de Barsy, cet organisme public autonome est chargé de surveiller la liquidité et la solvabilité des banques. Il veille également à la protection de l’épargne par le contrôle des émissions d’actions et d’obligations des sociétés à portefeuille, ainsi que des fonds communs de placement. Cette nouvelle fonction assure à André Oleffe une indépendance financière et une expertise reconnue. Elle lui donne aussi un accès aux arcanes du monde économique et financier. Le 14 juin 1962, l’intéressé est nommé directeur général de la Commission bancaire. Du 20 juillet 1973 au 11 mai 1974, il en est le président.
Tout en évitant un interventionnisme tatillon, André Oleffe intervient, à différentes reprises, pour garantir l’autonomie des banques de dépôts à l’égard des holdings qui y détiennent des participations. En 1964, il joue un rôle important dans le dénouement de la bataille financière à laquelle donne lieu une offre publique d’acquisition, lancée sur la Sofina par le groupe Lambert et ses partenaires étrangers, suivie d’une contre-offensive conduite par la Société Générale et ses alliés belges. Oleffe influence l’issue de la confrontation en profitant d’erreurs techniques commises par le groupe Lambert, avec le souci de préserver l’ancrage belge de la Sofina.
Dans les années 1960, André Oleffe participe, à titre professionnel, aux travaux des commissions De Voghel relatifs à la structure et au fonctionnement du marché financier belge. En 1963-1964, il prend part, en qualité d’expert désigné par l’État, au règlement du contentieux belgo-congolais en matière bancaire et financière. Dix ans plus tard, il conseille le gouvernement sur la question des indemnités à verser à des Belges suite à la zaïrianisation de leurs biens par le régime du président Mobutu. De 1967 à 1974, il siège au Conseil supérieur des Finances.
Connaissant bien les rouages de l’économie nationale, André Oleffe est appelé, en mai 1967, à présider le Comité de concertation de la politique sidérurgique (CCPS), dans lequel siègent des représentants du gouvernement, du patronat et des syndicats. Le CCPS a en charge la rationalisation du secteur, très éclaté, par la planification et la régulation des programmes d’investissements. À partir de 1969, André Oleffe contribue au regroupement des firmes liégeoises (Espérance-Longdoz, Phenix Works) autour du groupe Cockerill-Ougrée-Providence, contrant ainsi les appétits du concurrent néerlandais Hoogovens. Il préconise la création d’une seule société sidérurgique par bassin. Toutefois, à partir de 1972, cette orientation se heurte à la politique du fait accompli pratiquée par certains holdings. C’est pourquoi le CCPS est dissous en 1974.
Au titre de conseiller du dirigeant syndical chrétien, August Cool*, puis de successeur de l’ancien ministre des Finances, Franz De Voghel, André Oleffe est membre de la Commission de contrôle de l’électricité et du gaz (CCEG). Il prend part à la rationalisation de la production, du transport et de la commercialisation d’énergie, afin d’en contenir le prix en faveur des consommateurs et de l’industrie. Il s’oppose à des projets socialistes de nationalisation de ce secteur stratégique, en vue d’y préserver l’influence des organisations syndicales. Il lance un plan auquel son nom est associé : il s’agit de concentrer un marché parcellisé et d’accroître le volume des investissements, en vue d’un passage à la production nucléaire.
Au fil du temps, André Oleffe est amené à exercer d’autres mandats. Il est notamment membre du Conseil national de la Politique scientifique et du Comité de direction de la Société nationale de la Petite propriété terrienne. Il est également administrateur de la Fondation nationale pour le travail.
Sous l’influence de S. François, André Oleffe opte résolument en faveur du christianisme. Il demeure toutefois extrêmement attaché à la liberté de conscience : sa foi est discrète et exempte de cléricalisme. L’intéressé admet être « un curieux catholique », qui croit « en l’amour, non en la liturgie » (La Libre Belgique, 19 août 1975).
Pendant la guerre, grâce à S. François, responsable à titre volontaire d’une quinzaine de sections de la JOCF, André Oleffe découvre le mouvement jociste et rencontre le fondateur de celui-ci, Joseph Cardijn. Avec celle qui est alors sa fiancée, il s’engage en faveur des sinistrés de la ligne de chemin de fer Wavre-Fleurus, souvent bombardée. Il participe aussi au développement du service des jocistes fiancés en Brabant wallon.
Après son mariage, André Oleffe s’engage au sein du Mouvement populaire des familles (MPF), puis des Équipes populaires. Pour le compte de ce mouvement, où il milite au plan local jusqu’au milieu des années 1970, il crée les sections locales de Court-Saint-Étienne, d’Ottignies et de Limelette (aujourd’hui commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve), avec Max Bastin et Pierre Depuyt. Il préside en outre diverses associations paroissiales.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, André Oleffe intègre la commission d’études de la Confédération des syndicats chrétiens- Algemeen christelijk vakverbond (CSC-ACV). Il est remarqué par le président de cette organisation, August Cool, et par le secrétaire général, Louis Dereau*. En 1946, il devient, pour quatre ans, le président régional du Mouvement ouvrier chrétien (MOC) en Brabant wallon. Pour des raisons personnelles et familiales, il décline la tête de liste du Parti social-chrétien - Christelijke volkspartij (PSC-CVP) qu’on lui propose, en vue des élections législatives du 17 février 1946. Jamais il ne sera parlementaire.
Soutenu par August Cool et par Louis Dereau, André Oleffe succède à Léon Servais* à la présidence de l’aile wallonne du MOC-ACW, le 30 août 1950. Il exerce cette fonction, à titre bénévole et avec une grande autorité, jusqu’au 30 juillet 1973. D’emblée, il siège au conseil d’administration du quotidien démocrate-chrétien, La Cité, lancé le 1er octobre 1950. Il déploie de gros efforts pour en assurer la viabilité et l’indépendance.
Selon André Oleffe, les militants du MOC subissent « une quadruple minorisation » : comme chrétiens dans une communauté à dominante anticléricale, comme travailleurs insérés dans un monde catholique largement contrôlé par des forces conservatrices, comme francophones dans une Belgique à suprématie flamande, comme Wallons et Bruxellois au sein d’un MOC-ACW à nette prépondérance flamande. Ils occupent, dès lors, une place spécifique au sein de la société civile.
Lors de la lutte scolaire de 1954-1958 comme en matière de politique familiale, André Oleffe défend les positions et les intérêts de l’Église. Avec de nombreux responsables des organisations ouvrières chrétiennes, il joue un rôle très actif au sein du Comité national de défense des libertés démocratiques (CDLD), créé en 1954 pour mobiliser la communauté catholique contre la politique laïque du ministre socialiste de l’Instruction publique, Léo Collard. En jouant alors la carte de « l’union sacrée » entre les catholiques contre le gouvernement Van Acker, il parvient à renforcer la représentation du MOC au sein du PSC-CVP : dans l’aile francophone de cette formation, le pourcentage de députés qui se réclament du Mouvement, qui était de l’ordre de 20 % jusqu’en 1954, passe à 38 % en 1958. Oleffe prend cependant ses distances avec le CDLD lorsque des éléments conservateurs tentent d’utiliser cette structure pour « cléricaliser » le Parti social-chrétien et y faire prévaloir une ligne droitière.
Jusqu’à la fin de sa vie, André Oleffe demeure un défenseur résolu de l’école catholique, qu’il entend démocratiser. Il reste très attaché au modèle belge de la liberté subsidiée, qu’il conçoit comme une garantie fondamentale pour la communauté chrétienne et comme une condition indispensable à l’exercice des droits constitutionnels. C’est pourquoi il accepte de siéger à la Commission de contact pour la révision du Pacte scolaire et au conseil d’administration du Service des investissements du Secrétariat national de l’enseignement catholique. Par ailleurs, dans le secteur des soins de santé, il est le président et l’administrateur délégué de l’ASBL Clinique Saint-Pierre d’Ottignies, depuis janvier 1969. Il fait reconstruire entièrement cet établissement, transféré sur un nouveau site en 1973. Selon son fils Étienne, « la Clinique Saint-Pierre est, de tout ce qu’il a fait en dehors de la famille, l’œuvre à laquelle il tient le plus ».
Adhérant sans dogmatisme au modèle keynésien, le président du MOC mise sur le soutien de la demande pour assurer la croissance économique et le bien-être social. Il se prononce en faveur du plein emploi et du partage des fruits de la prospérité par la négociation collective des conditions de travail. Il est également un chaud partisan de la consolidation de la sécurité sociale et d’une participation accrue des travailleurs à la vie des entreprises.
En réalité, le principal cheval de bataille d’André Oleffe est la réforme fiscale. Il critique sévèrement le régime existant, qu’il juge compliqué, rétrograde et peu efficace en vue d’un assainissement des finances publiques. Il suggère d’instaurer une perception plus équitable de l’impôt par la combinaison de quatre mécanismes : la globalisation des revenus professionnels, mobiliers et immobiliers, jusqu’alors taxés de manière séparée, la progressivité des taux, le prélèvement à la source par l’application d’un précompte et l’octroi d’abattements pour charges de famille. Il se fait traiter de « Savonarole de la fiscalité » par le quotidien conservateur La Libre Belgique. Avec Jean Hallet*, alors attaché au service d’études du MOC-ACW, il élabore un projet de réforme fiscale qu’il défend devant les instances du Mouvement, de la CSC-ACV, du PSC-CVP et devant un groupe de travail mixte, constitué par les syndicats chrétiens et socialistes.
Pour porter un tel programme, André Oleffe ne compte pas sur le gouvernement Eyskens (1958-1961), formé de sociaux chrétiens et de libéraux, dont il désapprouve la politique socio-économique. Il refuse, dit-il, de « s’y laisser enfermer », en déclinant le portefeuille ministériel qui lui est offert, à l’occasion d’un remaniement. Dans la coulisse, il prépare un changement d’attelage avec les socialistes.
En avril 1961, peu avant la mise en place du gouvernement Lefèvre-Spaak (PSC-CVP et PSB-BSP (Parti socialiste belge - Belgische socialistische partij)), à la demande du formateur, André Oleffe élabore un programme financier, monétaire et fiscal, dont il négocie le dernier volet avec le patronat et les syndicats socialistes. Son nom circule comme probable ministre des Finances. Cependant, un veto comminatoire de l’aile conservatrice du PSC-CVP empêche l’intéressé d’accéder à cette haute fonction. Le nouveau ministre des Finances, André Dequae, issu des milieux patronaux, n’en demande pas moins à Oleffe de rédiger un rapport sur le nouveau régime à instaurer en matière d’impôt sur le revenu. Il propose à l’Ottintois de devenir Commissaire général à la réforme financière et fiscale, fonction finalement refusée : le président du MOC estime que « le ministre n’a pas besoin d’une belle-mère ». Le rapport demandé est bouclé, le 23 juin 1961, mais le projet qu’il contient est édulcoré par la suite, sous la pression des conservateurs.
Au cours de la décennie 1961-1970, l’expertise d’André Oleffe est sollicitée à différentes reprises. Le président du MOC est ainsi appelé à siéger au sein d’un groupe de travail, constitué par le gouvernement, sur « l’adaptation dimensionnelle des entreprises en matière fiscale ». Il fait également partie de la commission créée par la CSC-ACV afin d’analyser la situation financière et fiscale du pays.
Les orientations « travaillistes » qui prévalent entre 1961 et 1965 alimentent une guerre de tranchées au sein de l’aile francophone du PSC-CVP. André Oleffe doit intervenir vigoureusement pour combattre un virage à droite de ce parti. Ainsi, lors du XXIe Congrès du MOC-ACW, tenu du 22 au 24 mai 1964, il lance une charge contre les catholiques conservateurs : il qualifie ceux-ci de « rebelles », d’ « attardés » et de « dissidents de l’intérieur, qui ont fait le choix politique définitif (…) de s’opposer à l’influence de nos organisations, sinon d’arrêter le progrès social ». Il somme la direction du Parti social-chrétien de mâter la fronde de la droite catholique contre Theo Lefèvre, « ce Premier ministre courageux ».
Jusqu’au début des années 1970, André Oleffe est un partisan résolu de coalitions entre chrétiens et socialistes. Néanmoins, pour construire un rapport de forces équilibré avec le PSB-BSP, il cultive son alliance avec la fraction moderniste du CVP flamand. Il change de cap en 1973 lorsque le Premier ministre, le socialiste Edmond Leburton, avec lequel il ne s’entend guère, bloque temporairement son accession à la présidence de la Commission bancaire. C’est pourquoi, en 1974, il est gagné à l’idée d’une coalition des sociaux chrétiens avec les libéraux.
La société belge est segmentée en réseaux d’organisations focalisés, chacun, sur une idéologie : c’est ce qui explique l’existence du pilier catholique, dont André Oleffe est un des principaux leaders.
Comme président du MOC francophone, Oleffe ne siège ni au Comité national (1958-1964), ni au Bureau national (1964-1968) du PSC-CVP, ni par la suite au Comité directeur du PSC. Il assiste, par contre, aux réunions de la commission de l’Agenda, instance informelle qui réunit les dirigeants du parti et des principales organisations sociales chrétiennes. Bien plus que les organes statutaires, ce cénacle discret joue un rôle déterminant dans l’élaboration de la stratégie du PSC-CVP. Dans ce cercle de décideurs, André Oleffe se constitue des réseaux de relations, ainsi qu’un précieux carnet d’adresses. À tort ou à raison, il passe pour une éminence grise qui, dans la coulisse, tire les ficelles : on lui prête des recommandations et des exclusives lors de la composition des listes électorales ou lors de la formation de certains gouvernements, ainsi qu’une influence parfois déterminante sur le processus de décision politique.
Bien qu’il ait été formé à l’Université libre de Bruxelles, André Oleffe s’intéresse de près aux établissements d’enseignement supérieur de la mouvance confessionnelle. Depuis 1955, il enseigne la législation financière à l’Institut catholique des hautes études commerciales (ICHEC). À partir de 1963, il est membre du conseil d’administration des Amis de l’Université catholique de Louvain - Katholieke universiteit Leuven (UCL-KUL). La même année, dans le contexte de la politique d’essaimage alors en vogue, il se prononce en faveur d’une implantation de l’UCL-KUL en Brabant wallon, sans qu’une atteinte soit portée à l’unité de l’institution. Depuis novembre 1966, le pouvoir organisateur de cette dernière fait appel à ses services en qualité de conseiller.
Lorsque la présence de la section française de l’UCL-KUL est remise en question par les néerlandophones, en janvier 1968, André Oleffe se range dans le camp des francophones pour le compte desquels il fait office de négociateur, aux côtés de l’administrateur général, Michel Woitrin. Il accepte de participer à une mission de bons offices entre les deux sections de l’Université, mais sans résultats.
Quand il apparaît que le déménagement de la section française à Ottignies et à Woluwe-Saint-Lambert (pr.Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale) est inéluctable, André Oleffe se focalise sur un objectif : l’obtention de moyens financiers publics pour la réalisation du transfert à des conditions décentes. Le 6 juillet 1968, il participe à la réunion à l’issue de laquelle se conclut un accord de principe sur le divorce entre l’UCL et la KUL. Jusqu’en juillet 1970, ces dernières conservent, cependant, un conseil d’administration commun, pour la gestion du patrimoine avant sa répartition définitive. Oleffe fait partie de cet organe.
Habile négociateur, le président du MOC francophone est de ceux qui parviennent à convaincre le gouvernement Eyskens-Cools de débloquer les budgets nécessaires aux implantations de Louvain-la-Neuve et de Woluwe. Le 3 juillet 1970, il est élu président du conseil d’administration de l’UCL, institution dont il plaide la cause sans relâche, dans les milieux politiques et financiers, jusqu’à sa mort.
Avec Max Bastin, directeur du Centre d’information et d’éducation populaire (CIEP), André Oleffe est le cofondateur de l’Institut supérieur de culture ouvrière (ISCO) en 1962. Avec le même ami, il lance la Fondation Travail-Université en 1967, en synergie avec les trois universités catholiques wallonnes, en vue de rapprocher le secteur de la recherche du monde ouvrier. En 1974, il contribue à la création de la Faculté ouverte de politique économique et sociale (FOPES), gérée paritairement par des représentants du MOC et de l’UCL. Il quitte le conseil d’administration de l’Université en avril 1974, après son accession au poste de ministre des Affaires économiques.
Bien qu’il puisse faire preuve de fermeté pour défendre les intérêts des organisations constitutives du MOC wallon et bruxellois face aux « amis flamands », André Oleffe est un unitariste de raison. Dans le fédéralisme, il voit une menace de nature à miner le front démocrate-chrétien qui permet de faire contrepoids à l’influence socialiste.
À la suite de la grève de l’hiver 1960-1961, André Oleffe prend nettement position, lors du Congrès du MOC wallon de la mi-septembre 1961, contre les « extrémistes révolutionnaires » du Mouvement populaire wallon (MPW), emmenés par le leader syndical socialiste, André Renard. Il s’oppose catégoriquement au fédéralisme qui, selon lui, isolerait le Sud du pays de Bruxelles et déboucherait sur l’instauration d’une république wallonne, « collectiviste à la sauce titiste ». Bec et ongles, il défend le modèle institutionnel préconisé par le MOC francophone : ce modèle reposerait sur une décentralisation et une déconcentration de l’État, obtenues par un transfert limité de compétences vers les provinces et vers des interprovinciales. Cette position ne peut satisfaire les militants ouvriers chrétiens qui, surtout à Charleroi, Liège et Bruxelles, épousent la cause fédéraliste.
Adopté en octobre 1963 et révisé en novembre 1966, le « plan Oleffe » s’en tient à une décentralisation fondée sur un renforcement de l’institution provinciale et sur la création d’une ou plusieurs interprovinciale(s). Même s’il fait parfois part de sa désapprobation à l’égard d’orientations adoptées par le PSC, devenu indépendant du CVP flamand, André Oleffe reste d’une fidélité sans faille à ce parti. À partir de 1969, il éprouve une difficulté croissante à suivre le cap adopté par l’aile radicale du MOC, favorable à une ample réforme de l’État et au rassemblement des progressistes, préconisé le 1er mai 1969 par Léo Collard, président du Parti socialiste. Jusqu’à son retrait de la présidence du Mouvement, il doit affronter une fronde interne de plus en plus ouverte, menée par des responsables régionaux de Charleroi, Liège et Mons. Il se tient à l’écart du mouvement Objectif ’72 Wallonie-Bruxelles, qui prône, outre la démocratisation des structures politiques, économiques, sociales et culturelles, l’octroi d’une large autonomie aux communautés et aux régions.
André Oleffe s’inquiète de la fragmentation politique qui gagne le MOC, dont des militants s’allient au FDF (Front démocratique des francophones), au Rassemblement wallon, voire au Parti communiste. Il y voit un risque pour l’influence du Mouvement au sein du PSC. Aussi prépare-t-il une opération d’envergure afin d’inverser le cours des événements. À son initiative, en effet, la majorité des membres du Bureau national (francophone) envisage de promouvoir la création d’un rassemblement politique, sous le nom de Démocratie chrétienne pour la Wallonie. Distinct du MOC et de ses organisations, ce mouvement bénéficierait de leur appui. Il négocierait une entrée en force au sein du PSC, où il détiendrait la moitié des mandats de direction et de la représentation parlementaire. Présenté le 2 décembre 1970, ce projet se heurte à la résistance de la droite, mais aussi à l’opposition de fédérations régionales, défavorables à une adhésion collective au PSC. L’imbroglio se dénoue le 26 février 1972. À son corps défendant, Oleffe voit le Mouvement ouvrier chrétien opter en faveur du pluralisme politique. Il démissionne de la présidence, le 30 juillet 1973. Sur le tard, il entame une carrière politique sous les couleurs de la Démocratie chrétienne de Wallonie, de Bruxelles et des Cantons de l’Est, organisée en tendance au sein du PSC depuis 1973-1974.
Le 25 avril 1974, le formateur Leo Tindemans (CVP) parvient à constituer un gouvernement réunissant les sociaux chrétiens et les libéraux, avec élargissement au Rassemblement wallon en juin de la même année. André Oleffe est nommé ministre des Affaires économiques, fonction qu’il exerce pendant seize mois, jusqu’à son décès. Il entend prouver que l’on peut « faire un gouvernement social sans les socialistes ». Il entre en conflit avec le secrétaire général de son département, le socialiste André Baeyens, dont il réduit l’influence : l’intéressé est chargé d’exécuter la politique du gouvernement, et non plus de la concevoir, comme il tendait à le faire entre 1971 et 1974, au temps des ministres Cools, Simonet et Claes (PSB-BSP). Oleffe choisit comme chef de cabinet adjoint un jeune intellectuel issu des rangs de l’ACW, qui fera une belle carrière par la suite : Jean-Luc Dehaene. Il doit affronter les critiques de l’opposition socialiste. Il a, il est vrai, trois dossiers épineux à gérer : la lutte contre l’inflation, la fixation des prix des produits pétroliers et l’élaboration d’une politique de la consommation.
Le 6 juin 1974, André Oleffe présente un « plan anti-inflation » fondé sur cinq dispositions : restriction des dépenses publiques, encadrement plus strict du crédit, freinage de l’activité du secteur de la construction, mais aussi léger allègement des charges sur l’épargne et diminution du précompte professionnel pour les petits et moyens revenus. Pour freiner la hausse des prix, il adresse une série de recommandations au secteur privé, en agitant la menace d’une intervention plus ferme en cas d’inexécution de ses consignes. En septembre de la même année, il postpose l’augmentation des tarifs du secteur public, renforce le contrôle des prix et améliore l’information des consommateurs en la matière. Il conclut des accords avec différents secteurs en vue de suspendre des hausses tarifaires, avec application de sanctions aux contrevenants.
André Oleffe négocie et conclut un contrat-programme avec la Fédération pétrolière belge, le 24 juillet 1974. Il entend ainsi réduire l’ampleur des variations de prix des carburants par la fixation d’un plafond et d’un plancher, tous deux déterminés en fonction des coûts de production. À la mi-septembre, il fait installer un Comité de contrôle du pétrole, chargé de vérifier la bonne exécution du contrat-programme et de mener à bien la révision de celui-ci, dans l’intérêt des consommateurs. Cependant, pour éviter des recours de la part de sociétés pétrolières, qui pourraient coûter cher à l’État, il est obligé de changer de cap : à la fin juillet 1975, le contrat-programme est dénoncé.
En octobre 1974, André Oleffe lance « la campagne Mercator », visant à sensibiliser les consommateurs à leur rôle en qualité d’agents économiques. Par arrêtés ministériels, il fait en sorte qu’une information exacte soit donnée aux acheteurs, tant sur les produits que sur les prix. C’est dans ce domaine, sans doute, que son action est la plus innovante.
Le 1er mars 1975, André Oleffe annonce la mise en œuvre d’une nouvelle politique énergétique, avec recours possible à des centrales nucléaires pour la production d’électricité. Par la suite, il donne son accord à un plan ambitieux élaboré en ce sens par les électriciens. En avril de la même année, sous l’impulsion d’Oleffe, le gouvernement augmente les subsides à l’investissement. En mai, les prix sont bloqués pour deux mois. Jusqu’à son décès, l’ancien président du MOC se bat pour que l’indexation des salaires ne soit pas remise en cause. C’est lui qui fait financer par l’État la première tentative de reconversion d’une entreprise mal gérée, Daphica à Ere (aujourd’hui commune de Tournai, pr. Hainaut, arr. Tournai), en société autogérée par les travailleurs.
André Oleffe est atteint d’un cancer. Alors qu’il prend quelques jours de vacances en Ardenne, il fait une chute, le 12 août 1975. À la suite de deux lésions abdominales, il doit être hospitalisé et opéré à la clinique Saint-Pierre d’Ottignies. Il y décède six jours plus tard. Le soir même, le Premier ministre Tindemans rentre de France par avion militaire, afin de rendre hommage au défunt. Le lendemain, le roi Baudouin interrompt ses vacances en Espagne pour venir saluer la dépouille de l’Ottintois. Parmi les regrets qui s’expriment de toutes parts, il y a lieu d’épingler ceux des quotidiens socialistes, Le Peuple et Volksgazet : selon ces organes, André Oleffe était « un adversaire, mais un adversaire loyal qui méritait le respect » (19 août 1975). Il convient également de citer cet hommage rendu par Raymond Pulinckx, administrateur-délégué de la Fédération des Entreprises de Belgique : « C’était un homme d’une intelligence supérieure, ayant un sens de l’État presque exacerbé, dévoué à l’intérêt général jusqu’à la moelle » (Le Drapeau Rouge, 19 août 1975).
Le nom d’André Oleffe est donné à un boulevard de Louvain-la-Neuve, ainsi qu’à une salle de prestige des halles universitaires de l’UCL, bâtiment dans lequel une plaque commémorative à sa mémoire est apposée en 2009. En 1980, Simone Oleffe-François accepte qu’il en soit de même pour une fondation. Initialement, celle-ci promeut une autre organisation de l’économie par le soutien à des entreprises en autoproduction. Par la suite, elle favorise le développement de l’économie sociale.
André Oleffe se situe, dit-il, « à mi-chemin entre le libre arbitre et le libre examen » (La Libre Belgique, 28 mars 1975). Il cultive, en tout cas, les paradoxes. Formé à l’ULB, université clairement rangée dans le camp laïque, il préside aux destinées de l’UCL, dont l’épiscopat constitue le pouvoir organisateur. Sensible, il se montre pourtant ferme dans ses convictions et quelquefois très dur en négociation. Grand commis de l’État, il demeure un militant durant toute sa vie. Interlocuteur des banquiers et des financiers, il reste proche des travailleurs. Connaissant la puissance que l’argent confère, il fait sans cesse preuve d’un grand désintéressement. Progressiste et d’une fidélité sans faille à l’égard du MOC, il abhorre les théories, misant avant tout sur l’efficacité. Personnalité de premier plan, il aime évoluer dans les coulisses, en vue de jouer le rôle d’éminence grise. Parfois intransigeant, il pratique la concertation avec un art consommé, afin de faire prévaloir des solutions de conciliation.
André Oleffe préconise une approche pragmatique, et non dogmatique, des dossiers économiques. Comme démocrate chrétien adhérant à la doctrine sociale de l’Église, il se montre favorable à une économie de marché, mais démocratisée par une réforme de l’entreprise. Il ne croit pas aux vertus du socialisme, qu’il assimile à une hypertrophie du rôle de l’État, à la bureaucratie, voire à une menace pour les libertés. Très réticent envers les nationalisations, il entend cependant que le capitalisme soit régulé par le législateur et plus soucieux de l’intérêt général. Il ne croit pas que la justice sociale puisse être établie par la lutte des classes, mais par la négociation entre partenaires sociaux. À ses yeux, une saine gestion des finances publiques est un préalable à la mise en chantier de politiques sociales, fiscales et familiales audacieuses.
Évoquant la fin de la vie de son ami, Jean Hallet, secrétaire général de l’Alliance nationale des mutualités chrétiennes, termine le coup de chapeau qu’il rend au défunt par ces lignes : « Il meurt avant d’avoir réalisé ses projets et avant d’apercevoir la fin de la crise. Et pourtant ceux qui l’ont côtoyé au cours des dernières semaines diront qu’il y avait comme une douce sérénité dans son sourire, comme s’il avait apprivoisé ses souffrances. L’espérance restait victorieuse » (La Relève, 6 septembre 1975).
Par Paul Wynants
ŒUVRE :
Outre de nombreux articles publiés dans des périodiques du MOC comme Démocratie et La Cité, on retiendra surtout les interventions effectuées lors des Semaines sociales wallonnes et les articles parus dans le mensuel Les Dossiers de l’action sociale catholique.
Contributions publiées dans les actes des Semaines sociales wallonnes : « Discours d’ouverture », dans Autour des problèmes de la liberté. Texte des leçons de la XXXIIIe Semaine sociale wallonne, Courtrai, (1951), p. 11-15 – « Discours d’ouverture », dans Promotion ouvrière dans l’entreprise. De l’entreprise capitaliste à l’entreprise communautaire. Texte des leçons de la XXXIVe Semaine sociale wallonne, Mons, 1952, Courtrai, (1952), p. 21-27 – « Discours d’ouverture », dans Les travailleurs et la culture. Texte des leçons de la XXXVe Semaine sociale wallonne, Collège Saint-Paul, Godinne, 1953, Courtrai, (1953), p. 11-17 – « Discours d’ouverture » et « Discours de clôture », dans Famille chrétienne et monde ouvrier aujourd’hui. Texte des leçons de la XXXVIe Semaine sociale wallonne, Collège Saint-Paul, Godinne-sur-Meuse, 1954, Courtrai (1954), p. 17-24 et 179-182 – « Discours d’ouverture », dans Les travailleurs citoyens responsables dans l’État. Texte des leçons de la XXXVIIe Semaine sociale wallonne, Collège Saint-Paul, Godinne-sur-Meuse, 1955, Courtrai, (1955), p. 9-22 – « Discours introductif » et « Le problème scolaire dans la perspective de promotion des travailleurs », dans Réforme scolaire et promotion des travailleurs. XXXIXe Semaine sociale wallonne du Mouvement ouvrier chrétien, Institut Saint-Berthuin, Malonne, 1957, Courtrai, (1957), p. 5-11 et 279-288 – « Progrès technique et action ouvrière », dans Progrès technique et condition des travailleurs. Quarantième Semaine sociale wallonne du Mouvement ouvrier chrétien, Institut Saint-Berthuin - Malonne du 21 au 23 août 1958, Courtrai, (1958), p. 83-106 – « Discours d’ouverture », dans Situation et perspectives économiques de la Wallonie. 41ème Semaine sociale wallonne du Mouvement ouvrier chrétien, Institut Saint-Berthuin - Malonne du 2 au 4 avril 1959, Courtrai, 1959, p. 15-19 – « Face au monde, une Europe ouverte et cohérente », dans L’Europe et les travailleurs. 46e Semaine sociale wallonne, du 23 au 25 mars 1964, Institut Saint-Berthuin, Malonne, Courtrai (1964), n.p. – « L’ordre économique », dans Les encycliques sociales de Jean XXIII, Collection Semaines sociales wallonnes 1965, Bruxelles, 1965, p. 115-133.
Articles parus dans le mensuel Les Dossiers de l’action sociale catholique : « Le XVIIe Congrès du Mouvement ouvrier chrétien. Discours de M. André Oleffe, président du MOC, à la séance de clôture du XVIIe Congrès national du MOC, le 21 novembre 1954 », t. XXXI, 1954, n° 11, p. 702-706 – « Les conditions fondamentales d’une politique de progrès social », t. XXXIV, 1957, n° 1, p. 4-13 – « Le problème scolaire dans la perspective de la promotion des travailleurs », t. XXXIV, 1957, n° 8-9, p. 467-481 – « Situation économique du pays en perspective du Marché commun - Lignes directrices d’une politique à suivre », t. XXXV, 1958, n° 3, p. 157-174 – « Situation et perspectives économiques de la Wallonie », t. XXXVI, 1959, n° 2, p. 93-96 – « La réforme fiscale et le Mouvement ouvrier chrétien », t. XXXVII, 1960, n° 2, p. 89-96 – « La politique économique et le Mouvement ouvrier chrétien », t. XXXVIII, 1961, n° 2, p. 143-150 – « L’économie au service de la collectivité au sens de l’Encyclique « Mater et Magistra » », t. XXXVIII, 1961, n° 10, p. 793-804 – « Perspectives du fédéralisme économique », t. XL, 1963, n° 2, p. 81-88 – « Recherche scientifique et promotion sociale », t. XLI, 1964, n° 1, p. 37-46 – « L’évolution sociale et les professions libérales », t. XLI, 1964, n° 4, p. 289-296 – « L’entreprise et les hommes d’un point de vue chrétien », t. XLII, 1965, n° 3, p. 176-183.
SOURCES :
Archives : CARHOP, Papiers Victor Michel et farde documentaire André Oleffe (coupures de presse et interview d’Yves de Wasseige, ancien chef de cabinet d’A. Oleffe).
Travaux sur A. Oleffe : « André Oleffe », dans GAUS H., (dir.), Politiek biografisch lexikon. Belgische Ministers en Staatssecretarissen 1960-1980, Anvers, 1989, p. 833-838 – TILLY P., André Oleffe, un homme d’influence, Bruxelles, 2009 – UGEUX W., André Oleffe ou le dialogue en circuit fermé, Bruxelles, 1973 – UGEUX W., « Oleffe André », dans Nouvelle biographie nationale de Belgique, t. 2, Bruxelles, 1990, p. 296-297 – WYNANTS P., « André Oleffe et le fédéralisme : du rejet à l’acceptation résignée (1961-1972) », Courrier hebdomadaire du CRISP, n° 1954, 2007 – WYNANTS P., « André Oleffe (1914-1975) face à la poussée fédéraliste », dans ZÉLIS G. (dir.), Les intellectuels catholiques en Belgique francophone aux 19e et 20e siècles, Louvain-la-Neuve, 2009, p. 307-338 – WYNANTS P., « André Oleffe (1914-1975), fer de lance de la démocratie chrétienne », Revue d’histoire religieuse du Brabant wallon, t. XXI, 2007, p. 178-207.
Travaux sur les organisations et institutions auxquelles A. Oleffe a appartenu : BEKE W., De ziel van een zuil. De Christelijke Volkspartij 1945-1968, Louvain, 2005 − BRAGARD L. et al., La Jeunesse Ouvrière Chrétienne Wallonie-Bruxelles 1912-1957, t. II, Bruxelles, 1990 − COENEN M.-Th. et al., La Cité. 45 ans de combat quotidien, Bruxelles, 2010 − Comité de contrôle de l’électricité et du gaz 1955-1985. Trente années d’existence, Bruxelles, 1985 − DELWIT P. (dir.), Le Parti social-chrétien. Mutations et perspectives, Bruxelles, 2002 − DEWACHTER W. et al., Un Parti dans l’Histoire, 1945-1995. 50 ans d’action du Parti Social-Chrétien, Louvain-la- Neuve, 1996 – GELDERS G., « La Commission bancaire : 45 ans d’histoire de la législation financière », Revue de la Banque, t. XLIV, 1980, p. 51-64 – GERARD E., WYNANTS P. (dir.), Histoire du mouvement ouvrier chrétien en Belgique, 2 volumes, Leuven, 1994 (KADOC Studies, 16) – INSTALLÉ M., « L’industrie sidérurgique en Belgique », Courrier hebdomadaire du CRISP, n° 660-661 et 662, 1974 – « Institutionele geschiedenis van de Hoge Raad van Financiën. Opdracht, samenstelling en activiteiten », Documentatieblad van het Ministerie van Financiën, september-october 1996 – LAPORTE C., L’affaire de Louvain, 1960-1968, Bruxelles, 1999 – LECHAT J.-M., Louvain-la-Neuve. Trente années d’histoire, Louvain-la-Neuve, 2001 – LECHAT J.-M., Naissance de Louvain-la-Neuve. Chronique d’une aventure entrepreneuriale, Louvain-la-Neuve, 2006 – MASSAUX E., Pour l’Université catholique de Louvain. Le « Recteur de fer » dialogue avec Omer Marchal, Bruxelles, 1987 − NEUVILLE J. et al., Le Mouvement ouvrier chrétien 1921-1996. 75 ans de luttes, Bruxelles, 1996 – PASTURE P., Kerk, politiek en sociale actie. De unieke positie van de christelijke arbeidersbeweging in België, Louvain-Apeldoorn, 1992 – PRENEEL L., « Het ACW en het MOC op gescheiden wegen », dans GERARD E. (dir.), De kracht van een overtuiging. 60 jaar ACW (1921-1981), Zele, 1981, p. 251-300 – SMITS J., « Les standen dans les partis sociaux chrétiens », Courrier hebdomadaire du CRISP, n° 1134-1135, 1986 – SMITS J., « De standenvertegenwoordiging in de Christelijke Volkspartij en de Parti Social-Chrétien », Res Publica, t. XXVI, 1982, p. 73-127 – « Les travaux de la Commission De Voghel », Courrier hebdomadaire du CRISP, n° 403, 1968 – VERHOEVEN J., Démocratie chrétienne. Origines et perspectives, Bruxelles, 1979 – WOITRIN M., Louvain-la-Neuve et Louvain-en-Woluwe. Le grand dessein, Paris-Gembloux, 1987 – WTTERWULGHE R., « La Commission bancaire : une expérience originale de magistrature économique », dans Actes du colloque sur la magistrature économique, Bruxelles, 1976, p. 1.5-1 et sv.