AYNé Veuve [DAMOUR Claudine, Philippine dit]

Par Laurent Gonon et Marie-Cécile Bouju

Née le 24 février 1807 à Lyon (Rhône), morte le 20 septembre 1868 à Braïla (Roumanie). Maître imprimeur ; poursuivie pour délit de presse (1848-1850).

Fille de Pierre Damour, négociant lyonnais et de Louise Marie Françoise Vignier, Claudine Damour était la veuve de Guillaume Ayné, qui appartenait à une grande famille d’imprimeurs lyonnais, installés depuis 1801.
A la mort de son mari en 1835, Claudine Damour obtint le transfert des brevets de lithographe et d’imprimeur en lettres à son profit. A partit de 1846, elle confia la gestion de son imprimerie à belle-soeur Louise Damour. Cette dernière fit des choix commerciaux audacieux qui conduisirent Claudine Ayné devant les tribunaux.
L’imprimerie Ayné était devenue en effet le lieu principal des publications républicaines. Claudine Ayné déclara toujours aux autorités qu’elle était tenue à l’écart de ces choix. Le 27 juin 1849, lors de la répression qui suivit l’insurrection populaire du 15 juin, son imprimerie qui assurait la parution du Peuple Souverain fut perquisitionnée. « P our rechercher et saisir tous les exemplaires de l’imprimé portant pour titre : profession de foi du citoyen Gustave Naquet, rédacteur en chef du journal Le Peuple souverain (...) là j’ai découvert 35 exemplaires de la dite profession de foi et 60 feuilles de la même profession qui n’étaient encore imprimées que d’un côté. L’élection du 8 juillet occupe en ce moment les hommes de toutes les nuances politiques. Des comités électoraux vont s’ouvrir, pour prévenir le renouvellement des désordres qui ont eu lieu dans plusieurs réunions de ce genre lors des dernières élections, M. le général Gémeau vient de rendre un arrêté qui, tout en permettant ces réunions, y défend toute discussion politique ; il ne sera permis d’y parler que du mérite, et de l’aptitude des candidats proposés », rapportait le commissaire Galerne. Le 14 mars 1849 au tribunal correctionnel, Renault, rédacteur du Peuple Souverain, Charles Joseph Marie Maynard, rédacteur du Peuple Souverain, la dame Vve Ayne, imprimeur dudit journal ; tous prévenus de délit de presse, sont renvoyés de la poursuite qui concernait la préparation de réunions de sociétés secrètes. « Les Rouges, à 25 centimes chacun, ont fondé le Républicain », notait déjà le commissaire.
En 1851, les autorités retirèrent ses brevets à Claudine Ayné, afin, écrivit le préfet du Rhône le 29 mai 1850, de « servir de leçon salutaire à l’imprimerie lyonnaise ».
Claudine Ayné attendit 1952, soit la fin du contrat (1853) qui la liait à Louise Damour, pour demander à nouveau un brevet, ce qui lui fut accordé en 1855. Mais visiblement elle en usa peu de temps. Vers 1856, la veuve Ayné abandonna ses deux brevets et cessa toute activité dans le monde de l’imprimerie.
Claudine Ayné avait trois enfants : Pierre, Laurent et Louise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158903, notice AYNé Veuve [DAMOUR Claudine, Philippine dit] par Laurent Gonon et Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 15 mai 2014, dernière modification le 16 janvier 2016.

Par Laurent Gonon et Marie-Cécile Bouju

SOURCES : Arch. Dép. Rhône 4M97 et UCOR191. - Arch. Nat. F18 2055. - Dictionnaire des imprimeurs lithographes, Ecole nationale des chartes [en ligne]. - Marius Audin. La Somme typographique, Lyon : musée de l’imprimerie [en ligne].

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable