COOLENS Jules

Par André Balent, Jean-Pierre Besse

Né le 12 janvier 1925 à Ledeberg. (Flandre orientale, Belgique ; commune aujourd’hui fusionnée avec Gand), mort exécuté sommaire le 29 mai 1944 à Badaroux (Lozère) ; étudiant (élève-instituteur en Belgique, dans un centre de préapprentissage en France) ; résistant (maquis Bir Hakeim [du Languedoc], Armée secrète).

Jules Coolens (1925-1944)
Jules Coolens (1925-1944)
Archives Martine de Gos. photographie de la carte de prière (catholique) de Jules Coolens ; ; la mention manuscrite est de la main de la mère d’Éric Premer, grand-mère de Martine de Gos.. Photographie Martine de Gos

Jules Coolens était issu d’une famille catholique. lui-m^me était un catholique pratiquant ainsi qu’en témoigne une carte de prière avec sa photographie.

Lors de la déclaration de guerre (1940, Jules Coolens était célibataire et étudiant et domicilié à Gand, rue Sainte-Bernadette. Il étudiait dans une école secondaire et suivait une formation d’"étudiant-instituteur", tout comme Éric Premer dont il était le condisciple. Désireux de se battre contre les occupants nazis, tous deux décidèrent de quitter ensemble la Belgique afin de se rendre en France (pour franchir les Pyrénées et gagner le Royaume-Uni ?). Prétextant une excursion à Bruges, ils partirent lors de la Pentecôte de 1942 (24 et 25 mai). Après avoir franchi la ligne de démarcation et s’être fait arrêter par la police française, ils s’échappèrent et se retrouvèrent dans les Bouches-du-Rhône, à Tarascon-sur-Rhône, Pendant l’année scolaire 1942-1943, ils fréquentèrent — comment ? selon quelles modalités ?— un centre de préapprentissage dans leur ville d’accueil en Provence, tout en préparant et en obtenant un certificat d’aptitude au vol à voile. Ils rencontrèrent un autre Flamand, avec lequel il se lièrent, Lievin Neuhard, originaire d’Herverlee, près de Louvain. Le parcours des trois amis fut désormais identique.Pendant l’été 1943, il est possible qu’il revint clandestinement passer plusieurs jours en Belgique. En août 1943, il cosigna trois lettres avec ses deux amis.

À la rentrée scolaire de 1943, il se retrouva avec ses deux amis dans le Gard, au centre de préapprentissage d’Uzès (Gard).

Au cours de son séjour au Centre de préapprentissage et de placement artisanal d’Uzès (Gard), où il fut présent jusqu’au 31 décembre 1943 il décida de rejoindre le maquis Bir Hakeim qui venait d’établir son cantonnement à proximité. Avec ses deux amis, il gagna Pont-Saint-Esprit d’où ils furet acheminés vers le maquis..

Dans la nuit du 31 décembre 1943 au 1er janvier 1944, avec ses deux compatriotes Liévin Neuhard et Éric Premer, il se rendit, depuis Pont-Saint-Esprit (Gard) d’où l’on acheminait les volontaires, auprès du maquis Bir Hakeim (Voir Capel Jean) qui était alors cantonné dans la vallée de la Cèze.

Après les combats de la Vallée Française (Lozère), en avril 1944. il prit part au combat de La Parade (28 mai 1944) et fit partie des 27 prisonniers emmenés par les troupes allemandes et fusillés le lendemain au ravin de La Tourette, près de Badaroux. Jules Coolens, avant d’être passé par les armes, fut affreusement torturé à Mende (Lozère).

Son acte de décès, dressé le 1er août 1945, porte en marge la mention "Mort pour la France".

Ce ne fut qu’un an après sa mort que sa famille en fut informée.

Une carte de prière (catholique) avec sa photographie — conservée dans les archives de Martine de Gos, nièce d’Éric Premer — porte l’inscriptiin suivante en langue néerlandaise : "étudiant-instituteur, né à Lederberg le 12 janvier 1925, mort pour la Patrie au maquis Bir Akeim (sic) à la Parate (sic) (Lozère-France), le 28 mai 1944" [en fait, il fut exécuté le lendemain à Badaroux]. Le nom de "Jules Coolens" a été écrit de la main de la mère d’Éric Premer

Son nom fut gravé sur deux monuments : celui de La Parade (Lozère) commémorant les morts de Bir Hakeim les 28 et 29 mai 1944 pendant le combat de la Parade ou exécutés à Badaroux pour vingt-sept d’entre eux ; le mémorial de Mourèze (Hérault) érigé en l’honneur de tous les morts du maquis Bir Hakeim entre septembre 1943 et août 1944. Tout comme Lievin Neuhard et les autres victimes des massacres de La Parade et de Badaroux, il reçut, après la Libération l’homologation à un grade d’officier, très vraisemblablement celui de lieutenant, comme la majorité d’entre eux.

Voir Ravin de la Tourette (Badaroux, Lozère)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158930, notice COOLENS Jules par André Balent, Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 16 mai 2014, dernière modification le 18 janvier 2022.

Par André Balent, Jean-Pierre Besse

Jules Coolens (1925-1944)
Jules Coolens (1925-1944)
Archives Martine de Gos. photographie de la carte de prière (catholique) de Jules Coolens ; ; la mention manuscrite est de la main de la mère d’Éric Premer, grand-mère de Martine de Gos.. Photographie Martine de Gos

SOURCE : Archives privées de Martine de Gos, nièce d’Éric Premer..
— Association Départementale des Anciens de la Résistance, La Résistance en Lozère, CD-ROM, AERI, 2006. — Courriels de Martine de Gos, 2 juillet 2018, 30 août 2018, 1er septembre 2018.

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