VAN DEN BERGHE Frans.

Par Jean Puissant

Bruges (Brugge, pr. Flandre occidentale, arr. Bruges), 1847 (?) − 23 octobre 1870. Typographe, militant de l’Association internationale des travailleurs.

Frans Van Den Berghe entreprend des études à l’école normale mais ne peut les poursuivre. Il devient typographe. Il est vrai qu’il s’intéresse très jeune à la vie politique. Il préside le Vlaemsche broederbond (Union fraternelle flamande), dont Emiel Moyson* assume le secrétariat, qui intervient par circulaire lors d’élections à Bruges le 9 juin 1863. Il fait paraître l’hebdomadaire Peper en Zout (poivre et sel), sous-titré « liberté, langue maternelle, fraternité », pendant un an à partir du 5 janvier 1868. Cet organe d’inspiration démocrate et flamingante (vlaamsgezind) devient en juillet l’organe de la section de l’Association internationale des travailleurs (AIT), que Frans Van Den Berghe vient de créer à Bruges. Il entre en contact avec le cordonnier anversois, Philippe Coenen*, et lui inspire sans doute la création du Werker (le travailleur), imprimé dans un premier temps à Bruges comme édition anversoise.
Le Peper en zout est remplacé le 29 janvier 1869 par le Vooruit (En avant), organe des sections flamandes de l’AIT, toujours sous la direction de Frans Van Den Berghe. L’anversois, De Werker, le remplace dans cette fonction en 1870.

Frans Van Den Berghe représente la section brugeoise de l’AIT au Congrès de Bruxelles en septembre (il est également traducteur au Congrès). Il y déclare le besoin qu’ont les Brugeois de l’aide extérieure pour se maintenir : « Il est peu de villes où nous ayons plus à souffrir du fanatisme religieux et de la tyrannie du capital ». la section compte à l’origine quinze membres, notamment des ouvriers tapissiers, des cordonniers et, selon ses dires, 152 au début 1869.

Le 2 février 1869, Frans Van Den Berghe adresse à P. Vésinier une lettre désespérée pour lui demander de l’aider à trouver du travail à Londres. Il lui explique : « Je vis toujours chez mes parents… » Il reste pourtant à Bruges où il publie encore une étude consacrée à la situation de la classe ouvrière et tente de créer un nouveau périodique De Waarheid (La vérité) en juillet 1870.

Frans Van Den Berghe décède peu après, à l’âge de vingt-trois ans, sans doute frappé par la tuberculose comme son ami Moyson.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158955, notice VAN DEN BERGHE Frans. par Jean Puissant, version mise en ligne le 19 mai 2014, dernière modification le 9 janvier 2020.

Par Jean Puissant

OEUVRE : Bedenkingen over de toestand der werkende klasse, Brugge, 1869.

SOURCES : FREYMOND J. (dir.), La Première Internationale. Recueil de documents, Genève, 1971 − OUKHOW C., « Pers en propaganda (1850-1876) », dans DHONDT J. (dir.), De geschiedenis van de socialistische arbeiders beweging in België, Antwerpen, 1960 − Documents relatifs aux militants belges de l’Association internationale des travailleurs. Correspondance 1865-1872. Textes réunis, établis et annotés par Daisy-Eveline Devreese, Louvain-Bruxelles, 1986 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 79).

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