DIDES Louis, Alfred

Par Jean-Pierre Besse

Né le 27 octobre 1925 à Florac (Lozère), exécuté le 29 mai 1944 à Badaroux (Lozère) ; résistant ; membre du maquis Bir Hakeim.

Fils de Jules Dides, cafetier à Florac, et de Léa Meissonnier, sans profession. Louis Dides grandit dans le quartier de La Croisette à Florac.

Réfractaire au STO, il passa dans la clandestinité au début de l’année 1944. Il semble avoir rejoint le maquis Bir Hakeim après les événements de Saint-Étienne-Vallée-Française (7-12 avril 1944). Avec ce maquis, il trouva refuge au château de Fons, au Grand Hôtel du Fangas, puis au château Lapeyre de La Borie (commune de La Parade, aujourd’hui Hures-La Parade) sur le Causse Méjean.

Le dimanche 28 mai 1944, les troupes d’Occupation encerclèrent le maquis Bir Hakeim. A huit heures le combat de La Parade s’engagea. Louis Dides fut posté dans la cour du château Lapeyre. Comme ses camarades de combat protégés par les murs de l’enceinte, il tenta de repousser les assauts des troupes de la Légion arménienne et tint son poste de combat jusqu’à onze heures. Mais face aux canons antichars et aux lance grenades ennemis qui entrèrent alors en action, Georges Valezi*, capitaine Brun, décida de tenter une percée pour rompre l’encerclement. Il réunit une quinzaine de maquisards, dont Louis Dides, et décida de sortir de La Borie en direction du cimetière de La Parade. Louis Dides, en milieu de colonne, fut touché par une balle ennemie et ne put suivre René Fages et Pierre Damiani qui réussirent à s’échapper. Blessé mais à l’abri des tirs ennemis derrière un mur de lauzes, Louis Dides contint les assauts des troupes d’Occupation avec Claude Noguès et Jean Bardet qui, comme lui, n’avaient pas réussi à quitter La Borie. A 15h30, à court de munitions, totalement encerclés, Louis Dides et ses camarades décidèrent d’abandonner le combat et de se rendre.

Accueillis sous les huées et les sifflets ennemis, les jeunes maquisards furent chargés de ramener vers La Parade les corps des assaillants tués ou blessés.
A 17 heures, avec 26 de ses camarades, Louis Dides fut conduit vers Mende dans les camions de la Légion arménienne. Ces maquisards, qui s’étaient rendus en croyant être considérés comme des prisonniers de guerre, furent le soir même livrés à la police allemande. Enfermés dans les caves de la maison Lyonnet, les maquisards subirent un très dur interrogatoire et des sévices. Louis Dides eut les yeux crevés.

Le lundi 29 mai 1944 au matin, Louis Dides et les autres maquisards furent conduits dans le ravin de La Tourette, à proximité du village de Badaroux, et exécutés.

Louis Dides fut tout de suite identifié ainsi que trois de ses camarades : Fernand Rouvière, André Picon et Georges Constantinou.

Sa famille obtint l’autorisation de transporter son corps à Florac où il fut inhumé le jour-même. Son acte de décès dressé le 22 février 1945 par le tribunal civil de première instance de Mende est transcrit sur le registre d’état-civil de la mairie de Badaroux le 5 avril 1945. Il porte en marge la mention Mort pour la France. Son nom fut inscrit sur la monument érigé à Mourèze (Hérault) en l’honneur des membres du maquis Bir Hakeim morts au combat ou fusillés. Il figure également sur le monument érigé à La Parade (commune de Hures-la Parade, Lozère) pour commémorer les morts du combat de La Parade et les prisonniers exécutés sommairement à Badaroux.

Voir Ravin de la Tourette (Badaroux, Lozère), 29 mai 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158971, notice DIDES Louis, Alfred par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 19 mai 2014, dernière modification le 9 décembre 2017.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : L’Association Départementale des Anciens de la Résistance, La Résistance en Lozère, CD-ROM, AERI, 2006. — État civil. — Note d’André Balent.

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