SCORDIA Guillaume, Marie

Par Daniel Grason

Né le 18 avril 1906 à Cast (Finistère), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; terrassier mineur ; militant communiste.

Guillaume Scordia
Guillaume Scordia

Marié à Denise Georges, Guillaume Scordia demeurait 100 boulevard de la Villette à Paris (XIXe arr.). Il exerçait le dur métier de terrassier mineur au métropolitain. Il adhéra au Parti communiste en 1937, y resta quelques mois.
Guillaume Scordia était le beau-frère de Pierre Georges, le « colonel Fabien », membre de l’Organisation spéciale (OS), soupçonné d’être le responsable d’une trentaine d’attentats et en fuite depuis le 28 août 1941.
Les Allemands arrêtèrent Guillaume Scordia le 7 août 1942 pour « complicité de menées terroristes » en application de l’ordonnance du commandant supérieur de la police et des SS du 10 juillet 1942.
Guillaume Scordia déclara aux Allemands qu’il fut adhérent sept mois au Parti communiste en 1937 et qu’il n’avait plus de relation avec son beau-frère depuis 1939. Interné le 8 juin 1942 au camp de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis), il fut passé par les armes le 11 août 1942 à 10 h 35 au Mont-Valérien à la même heure que Félix Georges, son beau-père. Ce jour-là, quatre-vingt-huit otages ont été fusillés en représailles, notamment, à un attentat commis le 5 août 1942 au stade Jean-Bouin (Paris, XVIe arr.) par Andrei Sas Dragos, Nicolas Cristea et Carol Goldstein, FTP-MOI du 1er détachement et Juvko Rohac, FTP-MOI. Cette action à la grenade tua quatre soldats de la Luftwaffe et en blessa grièvement cinq.
Le journal collaborationniste Le Matin publia le 11 août 1942 un Avis signé d’un responsable SS : « Malgré plusieurs avertissements, le calme a à nouveau été troublé sur certains points de la France occupée. Des attentats ont été perpétrés contre des soldats allemands par des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre. [...] J’ai en conséquence fait fusiller 93 terroristes qui ont été convaincus d’avoir commis des actes de terrorisme ou d’en avoir été complices. » (en fait il y a eu 88 fusillés).
Guillaume Scordia fut incinéré au cimetière du Père Lachaise, puis ses cendres furent emmenées au cimetière de Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine).
La mention Mort pour la France lui fut attribuée par le Ministère des Anciens Combattants le 20 novembre 1961.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, à Paris sur la plaque apposée à la Bourse du travail (Xe arr.) et sur le monument aux morts de Plomodiern (Finistère).

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158990, notice SCORDIA Guillaume, Marie par Daniel Grason, version mise en ligne le 20 mai 2014, dernière modification le 24 février 2022.

Par Daniel Grason

Guillaume Scordia
Guillaume Scordia

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0735, BA 1752, BA 2117. — DAVCC, SHD Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 537681. — S. Klarsfeld, Le livre des otages. — Pierre Durand, Qui a tué Fabien ? Éd. Messidor, 1985. — Le Matin, 11 août 1942. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Site Internet CDJC. — Mémorial GenWeb.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 188 cliché du 19 avril 1942

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