GARIN Cyrille, Auguste

Par Michel Aguettaz, Michel Germain, Dominique Tantin

Né le 1er janvier 1895 à Saint-Jorioz (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 4 juillet 1944 à Bellecombe-en-Bauges, hameau de Glapigny (Savoie) ; agriculteur ; maquisard AS.

Fils de Jean-Marie Garin, cultivateur, et de Clémentine Cabuis, ménagère, Cyrille Garin était le troisième d’une fratrie de sept.
Lorsque la première guerre éclata, Cyrille travaillait à Londres depuis 1913. Il voulut s’engager et rejoignit Annecy le 7 décembre 1914. Ses deux frères Marius (30 août 1914) et Francis (4 septembre 1914) étaient morts au champ d’honneur à quatre jours d’intervalle. Cyrille fut blessé par des éclats d’obus le 25 septembre 1915 (Croix de guerre avec étoile de bronze et citation à l’ordre du 32è B.C.A. en date du 13 septembre 1917). Après la guerre, il épousa Mathilde Amandine Nicolas le 9 juillet 1921 à Paris (Ier arr.). Il devint agriculteur.
Le 27 juillet 1940, alors qu’il avait 45 ans, il fut incorporé au 14è bataillon d’ouvriers d’artillerie puis affecté à la Défense passive de Paris. Il fut désigné pour partir travailler en Allemagne, le 22 mai 1943, à 48 ans ! Il s’évada alors de la zone nord et arriva en Haute-Savoie. Le 15 juin 1943, il rejoignit, sous le nom d’Auguste, le maquis A.S. du Semnoz dirigé par Ange Paolini.
Le mardi 4 juillet 1944, les Allemands montèrent une vaste opération contre les maquis des Bauges. Des colonnes armées investirent totalement le massif bauju. L’une d’elle monta depuis Annecy. Paul Suize* et Jean Hugon* furent pris à 6 heures 30 du matin sur la route, peu avant le col de Leschaux. Ils furent fusillés dans l’après-midi. Les Allemands arrêtèrent ensuite François Jourdan. L’instituteur Van de Putte témoigne : « …un coup de sonnette retentit. J’allais ouvrir et me trouvait devant un soldat allemand assez âgé, assez calme, mais derrière lui, sa cape passé sur sa chemise, coiffé de son béret basque, blanc comme un linge, se trouvait le garde forestier, François Jourdan, d’autres hommes, d’autres Allemands. La mairie fut envahie…Puis on nous fit entrer dans la mairie et on nous interrogea un à un… ». Après interrogatoire, certains villageois furent relâchés et d’autres gardés à vue dans l’hôtel du col, tenu par la famille Lafrasse. Pendant ce temps, François Jourdan a été contraint d’emmener une section allemande dans la montagne, où est censé être le camp A.S. de Paolini. L’accrochage était inévitable. Les maquisards se battirent et si certains réussirent à s’enfuir, d’autres – parmi lesquels Cyrille Garin - furent fait prisonniers. Il était 14 heures environ lorsque les Allemands et leurs prisonniers revinrent à Leschaux, et emmenés au hameau de Glapigny sur la commune voisine de Bellecombe en Bauges (Savoie). Il fut violemment frappé, avant d’être exécuté, vers 15 heures, en même temps que quatre autres maquisards, eux aussi martyrisés : Raymond Bel, Roger Bitchostowsky, Cyrille Garin, François Jourdan et Germain Rosenbeck*.
Cyrille Garin est homologué Interné résistant et déclaré, avec le grade de sergent, « Mort pour la France » le 22 février 1946 ; il reçoit, à titre posthume la Médaille de la Résistance, ainsi que la Médaille militaire le 14 janvier 1948. Un monument est édifié au bord de la route au hameau de Glapigny (Bellecombe-en-Bauges) portant les noms des victimes de ces exécutions. Cyrille Garin figure également sur le monument aux morts de sa commune natale. Il est inhumé au cimetière communal de Saint-Jorioz.



Bellecombe-en-Bauges (Savoie) : 4 juillet 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158993, notice GARIN Cyrille, Auguste par Michel Aguettaz, Michel Germain, Dominique Tantin , version mise en ligne le 2 juin 2014, dernière modification le 6 février 2020.

Par Michel Aguettaz, Michel Germain, Dominique Tantin

SOURCES : Arch. Dép. Savoie, 961 W 31. — Arch. Mun. Bellecombe-en-Bauges. — Michel Germain, Le prix de la liberté, La Fontaine de Siloé, 1993. — Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — Service historique de la Défense, Caen, AC 21 P 191015 et Vincennes GR 16 P 243597 (nc).
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