GIBELLO Bruno

Par Michel Aguettaz

Né le 18 décembre 1916 à Chatillon (Italie, Vallée d’Aoste), exécuté le 21 juillet 1944 à Albertville (Savoie) ; ouvrier ; résistant FTPF de Savoie.

Bruno Gibello était ouvrier d’usine. Il habitait à Albertville avec ses parents, Quinto Gibello et de Lucie Trabbia, et ses quatre frères. A l’été 1944, il était sur le point d’épouser Amélie Ferrachat.

Il appartenait à la 3e Cie FTP (future Cie 92-08), qui opérait sur le secteur d’Albertville. En juillet 1944, Bruno Gibello vivait dans la clandestinité et ne se rendait plus que très rarement à Albertville. Le 21 juillet 1944, il participait avec Evariste Vauthier, chef de la compagnie, Roger Moindrot et Joseph Batailler à un transport de ravitaillement et d’armes. On connaît le déroulement des faits grâce au témoignage d’Evariste Vauthier, seul rescapé du drame. Son témoignage fut recueilli en octobre 1944 par la gendarmerie d’Albertville. Ce 21 juillet, les quatre hommes arrivaient de Crest-Volant, à bord de la camionnette de Joseph Batailler. Celui-ci appartenait à l’AS mais avait accepté de participer à l’opération en mettant à disposition son véhicule. Le groupe transportait quelques caisses de sucre et un sac contenant 2 mitraillettes démontées et un revolver. Vers 7 heures du matin, alors qu’elle venait d’arriver à Albertville, la fourgonnette fut contrôlée par une patrouille allemande place de la sous-préfecture. Alors que Vauthier venait de faire contrôler ses papiers et s’était éloigné de quelques mètres, il entendit soudain les soldats allemands hurler. Se retournant, il vit son camarade Gibello, revolver au poing, qui faisait feu sur les hommes de la patrouille. Bruno Gibello était le seul à porter une arme sur lui. Aussitôt les Allemands répliquèrent. Tandis que Vauthier parvenait à s’enfuir, Gibello et Moindrot, blessés, furent rapidement capturés et transportés à la Kommandantur. Joseph Batailler grièvement blessé dès le début de la fusillade, fut lui dirigé sur l’hôpital ou il mourut peu après.

Les deux prisonniers furent tous deux exécutés dans la soirée du 21 à l’Arsenal. On retrouva leurs corps le soir même. Roger Moindrot avait encore les mains solidement attachées avec du fil téléphonique. Bruno Gibello quant à lui, portait sur les bras de nombreuses et profondes brûlures de cigarettes. Ils avaient tous deux les yeux bandés et avaient été tués de plusieurs balles, tirées à bout portant dans la tête.

Deux de ses frères s’engagèrent eux aussi dans les combats de la Libération. Armand, l’aîné, se tua accidentellement avec son arme en avril 1945 alors qu’il allait participer à l’attaque du col de La Forclaz. Son frère Dante, volontaire au bataillon Bulle, était sergent-chef au 13e BCA en 1946. Engagé après guerre, il fut tué en Algérie.

La compagne de Bruno Gibello attendait un enfant qui naquit en mars 1945 et reçut le nom et le prénom de son papa.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159002, notice GIBELLO Bruno par Michel Aguettaz, version mise en ligne le 2 septembre 2014, dernière modification le 25 novembre 2018.

Par Michel Aguettaz

SOURCES : Arch. Mun. Albertville, Série H. — ADS 961 W 31. — Abbé Romain Ploton, Quatre années de Résistance à Albertville, Imprimerie Bonneau, Albertville, 1946. — Témoignage Bruno Gibello. — État civil.

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