Par Gilles Morin
Né le 14 mai 1930, mort le 25 octobre 2012 ; agent technique ; militant syndicaliste et nouvelles gauches de Levallois-Perret ; secrétaire des fédérations UGS puis PSU de la Seine-Banlieue ; membre du Comité politique national du PSU.
D’origine ouvrière, Charles Picant, était membre de la Nouvelle Gauche au milieu des années cinquante, puis de l’UGS à sa fondation en décembre 1957. Il fut désigné secrétaire de la fédération de la Seine-Ouest de l’UGS au début 1960. Il était syndiqué CGT. C’est dans cette période qu’il fit adhérer à l’UGS l’avocat Henri Leclerc*, futur président de la Ligue des droits de l’homme, avec lequel il devait être lié durant de longues années.
Après la fusion de l’UGS avec le PSA et le groupe Tribune du communisme en avril 1960, Picant appartint à la commission exécutive de l’union départementale PSU de la Seine en avril 1960. Responsable aux entreprises de la fédération de la Seine du PSU, il était secrétaire du bureau du secteur Ouest de l’UD. Puis il fut désigné secrétaire-adjoint de la fédération Seine-Banlieue du PSU en janvier et septembre 1961, alors que Marcel Debarge* puis Georges Gontcharoff en étaient les secrétaires*.
Élu membre du premier comité politique national (CPN) du PSU en 1960, Picant présenta une motion sur la laïcité au premier congrès du PSU en 1961. Il fut de nouveau suppléant du CPN en 1965. Il participa à la campagne électorale des législatives de mars 1967, soutenant Henri Leclerc qui se présentait dans la circonscription Gentilly-Arcueil-Cachan-Kremlin-Bicêtre-Villejuif. En quelques mois de campagne, ils réussirent à créer des sections fortes et mirent pour la première fois en ballotage Marie-Claude Vaillant Couturier, laquelle dut solliciter leur soutien et leur présence dans ses meetings au 2e tour après les avoir méprisés et pratiquement insultés au 1er tour.
Dans le débat sur l’attitude à adopter face à la question des rapports avec la FGDS pour le congrès de 1967, Charles Picant, avec Jean Verlhac, Gilbert Mathieu* et Henri Leclerc* a été signataire du texte n° 3 – se situant entre les textes Martinet*-Bérégovoy*-Poperen* qui voulaient rejoindre la FGDS d’une part, et Rocard*-Depreux*-Heurgon* qui voulaient maintenir l’autonomie du Parti. d’autre part. Selon Henri Leclerc, le texte n° 3, sans contenu idéologique bien précis, était totalement tactique et destiné à rallier le marais très attaché au Parti. Picant, après le congrès, a été désigné secrétaire fédéral en octobre 1967. En octobre 1968, il avait de gros ennuis de santé et ralentit ses activités.
Charles Picant rejoignit le Parti socialiste par la suite. Après le congrès d’Épinay, militant des Hauts-de-Seine, il fut signataire d’une brochure contresignée par de nombreux anciens du PSU, notamment Gilles Martinet : Le socialisme pour aujourd’hui. Pour le congrès de Grenoble de 2000, il signa le texte d’Henri Emmanuelli et Alain Vidaliès comme militant de l’Essonne, secrétaire des Groupes socialistes d’entreprises transports aérien.
Par Gilles Morin
SOURCES : Archives Nationales, 581/AP/8 ; fonds A. Seurat et M. Osmin. — Tribune socialiste, 30 avril 1960, 4 février 1961, 19 octobre 1967. — Courrier du PSU, février 1961. — Marc Heurgon, Histoire du PSU, Paris, édition de la Découverte, 1994, t. 1, 444 p. — Fichier adhérents de l’UGS. — Le Monde, 31 octobre 2012. — Témoignages de Georges Gontcharoff et Henri Leclerc.